St Luc, avec les yeux de Polybe
- ProEcclesia bloger
- 27 mars 2022
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Dernière mise à jour : 30 avr. 2023

Dans l'article précédent [1] je me suis efforcé de montrer que St Luc voulait que ses écrits soient lu comme des récits historiques, mais prétendre écrire des récits historiques ne signifie pas qu'ils le sont de facto. Certains érudits sont d'avis que St Luc est un romancier, par exemple Dennis R. Macdonald [2] considère que les récits de St Luc sont calqués sur les récits d'Homère en particulier pour les récits de voyages en mer dans les Actes , Richard Pervo [3] voyait les Actes comme de la romance. Ces deux érudits ont été des membres du séminaire sur les Actes des Apôtres qui a réuni plusieurs érudits sur une période de 10ans (2001-2011) pour arrivé à la conclusion que les Actes n'ont aucune valeur historique pour le christianisme du 1er siècle [4]. Theodore J. Weeden [5] qui a une position similaire cite le rhéteur Quintilien pour répondre à Richard Bauckham et son approche du prologue de l'évangile de Luc, en effet Quintilien déclare qu'il est possible pour un philosophe de mentir :
Quintilien 2. 17
27 Mais il n'y a aucune honte à faire l'une ou l'autre de ces choses, pourvu que le motif soit bon : il n'y a donc rien de vicieux dans une telle action ; il est même parfois permis au philosophe de mentir [6]
Weeden à raison de citer Quitilien, car ce n'est pas parce que le prologue fait plusieurs revendications que ces revendications sont vraies. Ces concluions sont aussi suives par les mythistes comme Richard Carrier dont la position est très simple, St Paul et le premier à avoir écrit sur Jésus dans ses lettres en inventant des histoires, vient ensuite l'évangile de Marc qui reprend les lettres de St Paul tout en inventant une histoire sur Jésus, ensuite vient l'évangile de Matthieu qui reprend l'évangile de Marc et rajoute des détails fictifs puis vient l'évangile de Luc qui reprend l'évangile de Matthieu (et des lettres de St Paul) et rajoute des histoires fictives. Ainsi si l'on suit cette logique les écrits de St Luc ne sont rien d'autres qu'un travail de plagiat et de mythes. Après tout qu'est ce qui nous prouve que St Luc n'a pas tout inventé à partir de l'évangile de Matthieu et des lettres de Paul ? Le reproche que font les mythistes à St Luc ressemble beaucoup aux reproches que faisait Polybe à Timée, en effet Polybe a reproché à Timée de puiser sa science uniquement dans des livres et de ne pas avoir voyager pour avoir des connaissances de terrain raison pour laquelle Timée commettait des erreurs topographique car il ne connaissait pas les lieux dont il parlait :
Polybe XII
XXV j. 1 L'histoire, elle aussi, se divise en trois parties : la première consiste à fouiller dans les histoires des temps passés, à recueillir les matériaux qu'elles peuvent fournir ; la seconde à examiner par soi-même les villes, leur position , les fleuves et les ports, et constater en général les particularités des différentes localités et sur terre et sur mer, et la distance qui les sépare ; la troisième roule sur les affaires politiques de chaque cité ; 2 c'est à cette dernière partie que la plupart des historiens, séduits par le prestige qui s'y attache, se livrent à l'envi; et pour la traiter, souvent ils n'apportent d'autres titres qu'une adroite souplesse et beaucoup d'audace; 3 semblables à des charlatans, ils payent de paroles et ne visent qu'à la faveur publique, et qu'aux occasions favorables de gagner leur misérable vie. Ils ne méritent pas d'attirer plus longtemps nos regards.
[...]
XXV n (36). 1 Timée, dans son trente-quatrième livre, écrit ces lignes : « J'ai continuellement habité Athènes pendant cinquante ans; je n'ai pu ainsi évidemment m'initier au métier des armes. » 2 Non, Timée, pas plus qu'à la connaissance des lieux par vous-même. Il en résulte que si dans le courant de son histoire il rencontre quelque détail de topographie, il commet mensonge ou erreur; et lorsqu'il trouve la vérité, il en est de lui comme de ces peintres qui représentent dans leurs tableaux des animaux d'après des mannequins : 3 dans ces compositions, les lignes extérieures sont quelquefois parfaites ; mais ce qui manque, c'est cette vigueur d'un robuste animal rendue au naturel avec la vérité qui fait la vraie peinture.
XXV o. C'est là l'écueil de Timée, et, pour généraliser, de tous ceux qui n'ont pour fonds que cette science empruntée aux livres; 4 il leur manque l'exposition vive des choses que connaissent ceux-là seuls qui parlent par expérience. Aussi, les historiens qui n'ont pas pris part aux affaires ne sauraient éveiller en l'âme de véritables émotions. 5 Nos pères exigeaient, dans l'histoire, des peintures si vraies, si sensibles, que s'il était question de gouvernement, ils s'écriaient que l'auteur devait nécessairement être versé dans la politique et connaître ce qui s'y passe ; s'il traitait de l'art militaire, qu'il avait sans doute porté les armes et pris part aux combats ; d'économie domestique, qu'il avait eu une femme et élevé des enfants. De même, pour toutes les autres carrières de la vie, on ne peut espérer en effet un tel résultat que chez les historiens qui ont passé par la pratique et qui choisissent le genre d'histoire fondée sur l'expérience. 6 Sans doute, avoir figuré soi-même en toutes choses, avoir en tout joué un rôle, est bien difficile; mais connaître par l'usage ce qu'il y a de plus important et de plus ordinaire, est indispensable [7]
C'est donc avec ce regard que nous allons juger l'évangile de Luc et les Actes des apôtres. Bien évidement St Luc se distingue des historiens gréco-romain sur son rapport avec le miraculeux car St Luc était avant tout un théologien et sa recherche de causalité est théologique [8] et il se distingue aussi de Polybe sur la façon dont on rapporte des discours. Mais cela n'empêche pas une comparaison sur la cohérence des détails historiques et topographiques dans l'évangile et les Actes.
Plusieurs érudits soutiennent la fiabilité des Actes dans leurs ouvrages [9] mais l'étude majeure sur ce sujet est celle d'une centaine de pages de Colin J.Hemer [10] qui a détaillé beaucoup d'exemples sur les Actes des Apôtres, étude que je vais présenter ici avec d'autres exemples. (Chaque verset de l'évangile ou des Actes sera suivit d'un commentaire)
Luc 2:1 Or, en ces jours-là, fut publié un édit de César Auguste, pour le recensement de toute la terre.
La mention de César Auguste en Luc 2.1 est la seule de tout le Nouveau Testement, Auguste est correctement nommé avec le titre "Καῖσαρ (César)". Nous retrouvons une mention d'Auguste dans l'inscription du calendrier de Priene [11].
Luc 3:1 La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l'Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l'Abilène ;
St Luc est le seul auteur du Nouveau testament à mentionner Tibère et il le nomme correctement avec le titre "Καῖσαρ (César)". Historiquement nous n'avons aucun doute sur son existence, par exemple l'historien romain Suétone lui a consacré tout un chapitre dans son oeuvre "la vie des douze César".
Luc 3:1 La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l'Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l'Abilène ;
Ici St Luc nous parle de Ponce Pilate, à première vu il n'y a rien d'intéressant car Ponce Pilate est mentionné à plusieurs reprises par les autres évangiles, cependant St Luc apporte un détails qu'aucun des autres évangiles ne rapportent. Il précise que Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, cette mention est confirmée par une inscription découverte en 1961 connue sous le nom "inscription de Ponce Pilate", l'inscription mentionne Ponce Pilate comme étant "préfet de Judée [12]" ce qui vient confirmer l'information de l'évangéliste.
Luc 3:1 La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l'Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l'Abilène
À la mention suivante St Luc parle de Philippe le tétrarque de l'Iturée et de la Trachonitide, il est intéressant de noter qu'aucun des autres évangiles ne précises qu'il y'avait un Philippe tétrarque de l'Iturée et de la Trachonitide. D'ailleurs aucun des autres évangile ne mentionne la région de l'Iturée ou la région de la Trachonitide, et le propos de St Luc est confirmé par Flavius Josèphe qui nous dit que Philippe le tétrarque avait hérité de la Trachonitide [13]. C'est donc un bon point historique et géographique.
Luc 3:1 La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l'Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l'Abilène
Toujours dans le même verset St Luc nous parle du tétrarque Lysanias de l'Abilène, St Luc est le seul auteur du Nouveau Testament à le mentionner. L'Abilène était un site proche de Damas et n'a jamais fait partie du ministère de Jésus. Le fait que St Luc connaisse le tétrarque de l'Abilène est donc un bon point. De plus St Luc place Lysanias dans la bonne période chronologique (la quinzième année du règne de Tibère 28-29 ap J.C), par exemple certains historiens ont soutenus qu'il s'agissait d'une erreur chronologique mais deux inscriptions épigraphiques sont venues confirmer l'existence d'un Lysanias à cette époque [14]. St Luc a donc raison.
Luc 4:14 Jésus retourna avec la puissance de l'Esprit en Galilée, et sa renommée se répandit dans toute la région. 15 Et il enseignait dans leurs synagogues, et tous publiaient ses louanges. 16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il entra, selon sa coutume le jour du sabbat, dans la synagogue, et il se leva pour faire la lecture. 17 On lui remit le livre du prophète Isaïe ; et ayant déroulé le livre, il trouva l'endroit où il était écrit :
Ici St Luc nous dit que Jésus a fait la lecture à la synagogue ce qui est historiquement ce que l'on faisait dans les synagogues au 1er siècle de notre ère. L’inscription connu sous le nom "inscription de Théodotos" datée d'avant l'an 70 ap J.C fait mention d'un certains Théodotos qui reconstruit la synagogue pour la lecture de la loi et l'enseignement des préceptes [15].
Luc 4:31 Il descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il les enseignait le jour du sabbat.
Seul St Luc mentionne ce verset parmi les 4 évangiles. Ici il parle du parcours de Jésus de Nazareth à Capharnaüm et il utilise le mot "descendre", ce qui est géographiquement exact puisque Nazareth est à 350 mètres au-dessus du niveau de la mer et un trajet de Nazareth à Capharnaüm est bien une descente [16].
Luc 7:11 Or il se rendit ensuite à une ville nommée Naïn ; ses disciples et une foule nombreuse faisaient route avec lui.
St Luc est le seul à parler de la ville de Naïn parmi tous les auteurs du Nouveau Testament, cette ville se situe très probablement au sud de la Galilée [17] et correspond géographiquement bien au ministère qu'à exercé Jésus en Galilée.
Luc 8:3 Jeanne, femme de Khouza intendant d'Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs biens.
Khouza, qui est ici nommé comme intendant d'Hérode n'est connu dans aucun autre document. On voit mal pourquoi St Luc aurait inventé ce personnage surtout que St Luc montre une bonne connaissance des fonctions que la famille d'Hérode occupait. Cette mention doit plutôt être comprise comme une bonne connaissance de St Luc à propos des serviteurs d'Hérode.
Luc 10:30 Jésus reprit et dit : "Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ; il tomba entre les mains de brigands qui, après l'avoir dépouillé et chargé de coups, s'en allèrent, le laissant à demi-mort.
Ici il est question d'une parabole mentionnant un homme qui descend de Jérusalem à Jéricho, ce qui est géographiquement exact. Jéricho est situé à deux cent cinquante mètres sous le niveau de la mer et est la ville la plus basse, il faut donc descendre pour aller de Jérusalem à Jericho [18]. Encore une fois, seul l'évangile de Luc mentionne cette parole.
Luc 13:1 Or, en ce même temps, quelques-uns vinrent lui rapporter ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs victimes.
Aucun auteur ne mentionne cet événement, toutefois nous avons de bonne raisons de penser qu'il est historiquement très probable. Pilate était connu pour ses divers provocations envers le peuple juif [19] et les Galiléens étaient prompt à se révolter [20]. Ce passage est donc cohérent avec ce que l'on sait de Pilate et des Galiléens.
Luc 19:4 Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu'il devait passer par là.
Ce verset raconte la rencontre entre le publicain Zachée et Jésus, St Luc précise que pour voir Jésus Zachée dû monter sur un sycomore et comme le souligne Peter J.Williams « l'espèce concernée, ficus sycomorus, ne poussait pas dans les pays du nord de la Méditerranée (Italie, Grèce, Turquie), et manque en fait de pollinisateurs naturels dans ces pays. Mais cet arbre était caractéristique de Jéricho » [21]. Le fait que St Luc soit si précis est un bon point surtout lorsqu'on prend en compte que la majorité des érudits disent que l’évangile de Luc a peut être été composé à Rome ou en Grèce [22], comment un auteur écrivant au premier siècle depuis la Grèce ou Rome aurait-il pu être aussi précis si il n’avait pas obtenu son information d'une source fiable ?
Luc 24:13 Or, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un bourg, nommé Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades,
Aucun des évangiles ne parlent d'Emmaüs si ce n'est l'évangile de Luc. Aujourd'hui on ne peut pas être certains de l'endroit où se trouvait Emmaüs, toutefois il existe deux villages qui peuvent correspondre à la distance de soixante stades (11km) mentionné par St Luc. Il s'agit des villages de el-Qubeibeh et d'Abu-Ghosh [23].
Actes 1:12 Ils retournèrent alors à Jérusalem de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance du chemin d'un jour de sabbat.
Un chemin de sabbat équivaut à environ 1km et correspond bien à la distance entre le mont des Oliviers et Jérusalem [24].
Actes 2:44 Tous ceux qui croyaient vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; 45 ils vendaient leurs terres et leurs biens, et ils en partageaient (le produit) entre tous, selon les besoins de chacun.
Ces versets qui font références à la communauté primitive des chrétiens parle des biens qu’ils vendaient pour s’entraider. Certains commentateurs ont considéré ce verset fictif, Hans Conzelmann avait déclaré à propos de ce verset que "l’image de cette communion des biens est idéale […], elle b’est pas à considérer comme historique" [25]. Le problème avec cette position c’est qu’elle oblige à ne pas prendre en compte les découverte de Qumran qui nous offre un parallèles. Le 1QS dit la chose suivante "1.11 Tous les volontaires qui recherchent sa vérité apporteront la pleine mesure de leur intelligence, de leur force et de leur richesse dans le Yahad (communauté) de Dieu". D’autes passages de ce manuscrit font aussi références aux dons des richesses (6.15-23 ; 9.7-9). La communauté des esséniens bien qu’ayant des différences sur la gestion des biens avec la communauté des premiers chrétiens [26] des Actes permet de démontrer qu’en Palestine du 1er siècle il y avait une conscience communautaire sur les biens, témoignant ainsi de la vraisemblance du récit des Actes.
Actes 5:34 Mais, se levant dans le sanhédrin, un Pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi vénéré de tout le peuple, ordonna de faire sortir un instant les hommes,
Seul St Luc parle du pharisien Gamaliel, nous n'avons que peu d'information fiable à son sujet, toutefois sa mention chez Flavius Josèphe en plus de celle de St Luc appuie son historicité [27].
Actes 8:27 Il se leva et partit. Et voici qu'un Ethiopien, eunuque, ministre de Candace, reine des Ethiopiens, et surintendant de tout son trésor, venu à Jérusalem pour adorer,
La reine d'Ethiopie est appelé "Candace" ce qui correct car les reines de Haute-Nubie (Méroé) ont été appelées par le nom "Candace". Pline l'ancien nous rapporte que le nom "Candace" a été transmis de reine en reine [28]. Ce nom a très probablement été utilisé du 1er siècle av J.C jusqu'au milieu du milieu du 1er siècle ap J.C [29]. Ensuite St Luc précise que l'Ethiopien était surintendant de tout le trésor de la reine ce qui correspond bien à ce que l'on connait de la Méroé qui était connu pour sa richesse. Diodore de Sicile dit qu'on y trouvait de l'or, de l'argent, du fer, du cuivre et des pierres précieuses de toute espèce [30] et Héliodore nous rapporte que leurs palais royaux étaient pleins d'or et de pierres précieuses [31].
Actes 10:1 Or, à Césarée, un homme nommé Corneille, centurion à la cohorte appelée Italique,
L'existence historique de la cohorte Italique est très probable, deux inscription viennent démontrer son existence dénominationelle. La première est l'inscription CIL III 13483a qui parle d'un citoyen romain nommé Proculus qui est décrit comme un "soldat et assistant du centurion de la cohorte II Italique [32]". La deuxième est l’inscription CIL XI 6117 en l'honneur du chevalier L.Maesius Rufus qui avait été "tribun de la cohorte militaire des volontaires italiques en Syrie"[33]
Actes 11:28 L'un d'eux, nommé Agabus, s'étant levé, révéla par l'Esprit qu'il y aurait sur toute la terre une grande famine. Elle eut lieu sous Claude.
Historiquement il y'a eu plusieurs famines sous Claude (41-54 ap J.C). Suétone [34], Dion Cassius [35] et Tacite [36] mentionnent tous des sécheresses persistantes sous Claude.
Actes12:19 Mais Hérode, l'ayant fait chercher et ne l'ayant pas trouvé, procéda à l'interrogatoire des sentinelles et ordonna de les conduire (au supplice), ensuite il descendit de Judée à Césarée, (où) il séjourna. 20 Or il était fort irrité contre les Tyriens et les Sidoniens. Eux, d'un commun accord, se présentèrent à lui ; et, après avoir gagné Blastus, le chambellan du roi, ils demandaient la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi. 21 Au jour fixé, Hérode, revêtu du costume royal et assis sur l'estrade, les haranguait ; 22 et le peuple acclamait : "C'est un Dieu qui parle, et non un homme !" 23 Mais à l'instant un ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné la gloire à Dieu, et, devenu pâture des vers, il expira.
La description de la mort d'Agrippa après avoir reçu une adulation correspond à ce que l'on sait de sa mort via Flavius Josèphe [37].
Actes 13:4 Eux donc, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie, d'où ils firent voile vers Chypre. 5 Arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient aussi Jean (comme) auxiliaire.
La description du voyage est tout à fait cohérente. Séleucie était une ville d'Antioche en Syrie qui était connue pour son port [38] et Salamine était une ville de la côte est de Chypre qui possédait un port [39].

Actes 13:7 qui était auprès du proconsul Sergius Paulus, homme avisé. Celui-ci, ayant fait appeler Barnabé et Saul, cherchait à entendre la parole de Dieu.
La mention du proconsul Sergius Paulus est très intéressante. On sait qu'il est très probable que Sergius Paulus ait bien existé puisqu'une inscription découverte à Rome datant de 42-47 ap J.C fait référence à un sénateur nommé "L.Sergius Paulus" qui peut très certainement être le meme que celui mentionné par St Luc [40] de plus la scène avec Sergius Paulus en Actes 13 se déroule à Chypre et Antioche et l'ensemble de l'épigraphie de la ville anatolienne mentionne une importante famille de Sergii Paulli dans la Galatie [41]. St Luc a donc raison sur l'existence de Sergius Paulus et il le mentionne dans un contexte géographique et chronologique cohérent.
Actes 13:13 De Paphos, où ils s'embarquèrent, Paul et ses compagnons, se rendirent à Pergé de Pamphylie. Mais Jean se sépara d'eux et s'en retourna à Jérusalem
La description d'embarcation de Paphos à Pergé est correct. Paphos était ville du sud ouest de Chypre et Pergé était une ville de Pamphylie qui était desservie par un port fluvial [42].

Actes 13:14 Pour eux, poussant au delà de Pergé, ils arrivèrent à Antioche de Pisidie, et étant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s'assirent.
St Luc parle maintenant d'un voyage sur terre de Pergé à Antioche ce qui est correct car Antioche de Pisidie se trouve en Phrygie près de Pisidie au nord de Pergé. Bien que la ville se trouvait en Phrygie elle pouvait être appelé Antioche de Pisidie et Auguste avait fait d'Antioche de Pisidie une colonie romaine de Pisidie [43].

Actes 13:26 Frères, fils de la race d'Abraham et ceux d'entre vous qui craignent Dieu, c'est à nous que cette parole de salut a été envoyée.
En Actes 13 nous voyons des non-juifs actifs au sein de la synagogue. La participation de non-juifs au culte des synagogues a été confirmé par une stèle daté vers 210 ap J.C découverte à Aphrodisias qui mentionnent des craignants Dieu parmi des adhérents à une institution juive [44].
Actes 14:6 (les apôtres), s'en étant aperçus, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, Lystres et Derbé, et le pays d'alentour,
St Luc place les villes de Lystres et Derbé dans la région de Lycaonie ce qui est correct, mais le point le plus important est qu'il exclut la ville d'Iconium (mentionné au v1) de la Lycaonie et sous-entend clairement qu'Iconium se trouve en Phrygie. Au première abord on pourrait soutenir qu'il s'agit d'une erreur car Cicéron et Pline l'ancien ont situé Iconium en Lycaonie [43], toutefois d'autres auteurs disent qu'Iconium ne se trouvait pas en Lycaonie comme Xénophon, Pline le jeune et Hiérax un natif d'Iconium [46]. Et il semble que culturellement Iconium était Phrygienne plutôt que Lycaonienne, une épitaphe publié par Sir William Ramsey découverte à Iconium est datée entre 150 et 250 ap J.C contient un mélange entre la langue grec et Phrygienne [47]. St Luc a donc été précis en ne mentionnant pas Iconium comme une ville de Lycaonie.
Actes 14:11 A la vue de ce que Paul venait de faire, la foule éleva la voix, disant en lycaonien : "Les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous."
St Luc précise que les habitants de Lystre parlaient en lycaonien qui était très probablement une langue local qu'ils parlaient en plus du grec. D'après le Oxford Classical Dictionary la langue mentionné en Actes 14.11 pourrait être une langue anatolienne qui aurait survécu jusqu'à la fin de l'antiquité [48] et Etienne de Byzance au 6ème siècle après J.C nous dit que le nom de la ville de Derbe signifie en lycaonien "genévrier" [49]. St Luc a donc très certainement raison lorsqu'il nous dit que les habitants de Lystre parlaient en lycaonien.
Actes 14:12 Et ils appelaient Barnabé Zeus, et Paul Hermès, parce que c'était lui qui portait la parole.
Les habitants de Lystre mentionnent Zeus et Hermès, nous savons grâce à deux inscriptions datées du milieu du 2ème siècle ap J.C et découvertes à Sedasa près de Lystre que Zeus et Hermès étaient connu en Galatie Lycaonienne [50]. De plus l'association de Zeus et Hermès était connu, Ovide rapporte une légende d'après laquelle les dieux Jupiter et Mercure viennent avec une apparence humaine sur les monts de Phrygie cherchant l'hospitalité. L'hospitalité leur est refusée partout jusqu'à ce qu'ils tombent sur un couple âgée qui les accueilles. Les dieux finissent par détruire les maisons de ceux qui les ont rejetés et transforme la maison du couple en temple [51]. Ce récit d'Ovide est très importants pour comprendre la réaction des habitants de Lystre. Premièrement Jupiter et Mercure sont des dieux romains qui sont les équivalents des dieux grecs Zeus et Mercure car Jupiter a reprit les légendes de Zeus et Mercure les légendes d'Hermès [52], ce qui explique l'association de Paul et Barnabé à Hermès et Zeus par les habitants de Lystre. De plus la légende d'Ovide explique la réaction positive des habitants de Lystre envers Paul et Barnabé car les habitants de Lystre avaient surement à l'esprit ce que d'après la légende les dieux ont faits aux habitants qui les avaient rejetés. St Luc mentionne donc les dieux Hermès et Zeus dans un endroit où l'on sait qu'ils étaient connu et rapporte une réaction appropriée pour les habitants de Lystre.
Actes 14:13 Et le prêtre de Zeus "protecteur de la ville" amena devant les portes des taureaux avec des guirlandes, et il voulait, ainsi que la foule, offrir un sacrifice.
Il y'avait effectivement des prêtres pour le temples de Zeus comme le démontre une des deux inscriptions découvertes à Sedasa qui mentionnent les "prêtres du temple de Zeus"[53]. Quant à la présence des guirlandes pour les sacrifices cela correspond à ce que nous rapporte Lucien à propos des sacrifices païens [54].
Actes 14:24 Traversant ensuite la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie, 25 et après avoir annoncé la parole (de Dieu) à Pergé, ils descendirent à Attalie ; 26 puis de là ils firent voile pour Antioche, d'où ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l'oeuvre qu'ils venaient d'accomplir.
La description est correct d'un point de vu géographique. L'embarcation se fait à Attalie qui était le principal port de Pamphylie situé près de l'embouchure du Cataractes [55].

Actes 16:1 Il gagna aussi Derbé et Lystres. Or voici qu'il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d'une femme juive croyante et d'un père grec.
En Actes 15.41 Paul et Silas parcourent la Syrie et la Cilicie puis en Actes 16.1 il arrivent à Derbé et ensuite à Lystre ce qui est géographiquement cohérent car par voie terrestre on arrive à Derbé avant Lystre en venant de la Cilicie car Derbé était à la frontière au sud-est de la partie lycaonienne de la Galatie.

Actes 16:7 Parvenus aux confins de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie, mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas ; 8 et ayant passé la Mysie, ils descendirent à Troas.
La description est correct, pour aller à Troas en étant près de la Bithynie il faut traverser la Mysie.

Actes 16:11 Embarqués à Troas, nous vînmes droit à Samothrace, et le lendemain à Néapolis,
L'embarcation à Troas est naturelle car Troas était le principal port du nord-ouest de l'Asie Mineure, aujourd'hui désert on y trouve des restes du port. Le point d'arriver "Samothrace" est une petite île montagneuse dont l'un de ses sommet s'élevant jusqu'à 1700m servait de point de repère pour les marins. Ils se rendent ensuite à Néapolis qui était le port de Philippes au nord de Samothrace [56]. La description de St Luc est très réaliste.

Actes 16:12 puis de là à Philippes, qui est première ville de cette partie de la Macédoine (et) une colonie. Nous demeurâmes quelques jours dans cette ville.
La ville Philippes est correctement décrite comme un colonie romaine, par exemple Pline l'ancien nous dit la chose suivante "ainsi la Thrace a pour limites, au nord, le Danube; au levant, le Pont-Euxin et la Propontide; au midi, la mer Égée, sur la côte de laquelle, à partir de l'embouchure du Strymon, sont Apollonie, Oesyma, Néapolis, Datos; dans l'intérieur, Philippes, colonie, éloignée de Dyrrachium de 125.000 pas; Scotusa, Topiris, l'embouchure du fleuve Nestus, le mont Pangée, Héraclée, Olinthe, Abdère, cité libre; le lac et la nation des Bistoniens" [57].
Actes 16:13 Le jour du sabbat, nous nous rendîmes hors de la porte, sur le bord d'une rivière, où nous pensions qu'était un lieu de prière, et nous étant assis, nous parlâmes aux femmes qui (y) étaient assemblées.
St Luc mentionne une rivière à Philippes, nous savons qu'il existe effectivement une rivière à Philippes qui est connue sous le nom de "Gangites" qui est un affluent du Strymon, qui coule à l’Ouest de la ville [58].
Actes 16:14 Or, une femme nomme Lydie, marchande de pourpre de la ville de Thyatire, craignant Dieu, écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le coeur pour qu'elle fût attentive à ce que disait Paul.
St Luc mentionne Lydie comme une marchande de pourpre de Thyatire, d'après Colin J.Hemer sept inscriptions confirment que Thyatire était un centre de teinture [59]. Laura Boffo professeur d'épigraphie grecque nous dit qu'une inscription mentionne à Philippes un Antiochos Licos de Tiatira "premier des teinturiers de pourpre" [60], la mention du personnage de Lydie marchande de pourpre de Thyatire est donc tout à fait vraisemblable.
Actes 16.22 Et la foule se souleva contre eux, et les préteurs, ayant fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu'on les flagellât. 23 Après qu'on leur eut appliqué force coups, ils les jetèrent en prison, en commandant au geôlier de les tenir en garde sûre.
St Luc parle des "duumvir" avec le terme "préteur (στρατηγός)", cette de emploi de "στρατηγός" pour les "duumvir" est attesté par les inscriptions bilingues de Corinthe qui traduisent le titre "duumvir" par "στρατηγός" [61].
Actes 17:1 Ayant fait route par Amphipolis et Apollonie, ils vinrent à Thessalonique, où était une synagogue des Juifs.
La présence d'une synagogue à Thessalonique est attesté par l'inscription CIJ 693 datant du deuxième siècle ap J.C ou plus [62].
Actes 17:6 Mais, ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les politarques, en criant : " Ces gens qui ont bouleversé le monde sont aussi venus ici, 7 et Jason les a reçus. Ils sont tous en contravention avec les édits de César, disant qu'il y a un autre roi, Jésus. " 8 Ils mirent ainsi en émoi la foule et les politarques qui entendaient cela. 9 (Ceux-ci), après avoir reçu caution de Jason et des autres, les laissèrent aller.
St Luc mentionne les magistrats sous le nom de "politarque", le terme politarque n'existe pas dans la littérature classique contemporaine de St Luc, ni Josèphe, ni Pline ni Tacite ni ne mentionnent ce terme. Et pourtant ce titre a été retrouvé sur plus de 16 inscriptions dans la Macédonie dont une se trouvant à Thessalonique [63]. Laura Boffo nous rapporte qu'une des inscriptions est une dédicace d'une cité macédonienne que l'on peut identifier comme étant Thessalonique, précisément en 44-45 ap J.C et l'inscription dit la chose suivante "Niceratos fils de Teoda et Eraclide fils de Demetrios étant politarque" [64]. St Luc a donc été très précis lorsqu'il a mentionné les politarques de Thessalonique.
Actes 17:14 Alors aussitôt les frères firent partir Paul pour aller jusqu'à la mer ; mais Silas et Timothée restèrent là.
Pour aller de Bérée à Athènes Paul passe par la mer ce qui est le moyen le plus commode pour un voyage de Bérée à Athènes [65].

Actes 17:16 Pendant que Paul les attendait à Athènes, il sentait en son âme une vive indignation au spectacle de la ville remplie d'idoles.
La description de la ville d'Athènes comme étant remplie d'idoles correspond à ce que l'on connait. Le géographe du 2ème siècle Pausanias nous dit la chose suivante à propos d'Athènes : " En entrant dans la ville, vous trouvez un édifice, pour l'appareil des pompes religieuses qui se font, les unes tous les ans, les autres à des époques plus éloignées. Non loin de là un temple de Cérès (Déméter) renferme la statue de la déesse, celle de sa fille et Iacchus tenant à la main une torche. Une inscription gravée sur le mur en lettres attiques, nous apprend que ces statues sont de Praxitèle. Près de ce temple est un Neptune (Poséidon) à cheval, lançant sa pique au géant Polybotès, sur lequel les habitants de Cos racontent une fable où il est question du promontoire de la Tortue. L'inscription qu'on y lit maintenant indique un autre personnage que Poséidon. Depuis les portes de la ville jusqu'au Céramique, règnent des portiques devant lesquels sont des statues en bronze représentant différents personnages, hommes ou femmes, qui se sont distingués ou par leurs actions on par leurs écrits. Un de ces portiques renferme quelques temples de dieux, un gymnase qui porte le nom de Mercure (Hermès), et même encore la maison de Polytion, où quelques Athéniens d'un rang distingué parodièrent les mystères d'Éleusis; elle est maintenant consacrée à Bacchus (Dionysos), qui a reçu le surnom de Melpoménus comme Apollon celui de Musagète; et pour la même raison. Ce portique vous présente aussi les statues de Minerve (Athéna) Péonia, de Jupiter (Zeus), de Mnémosyne, des Muses et d'Apollon, faites et offertes par Eubulide ; on y voit encore Acratus l'un des génies de la suite de Bacchus (Dionysos); mais ce n'est qu'une tête enchâssée dans le mur. Après l'enceinte consacrée à Bacchus (Dionysos), vous trouvez un petit édifice avec des statues de terre qui représentent Amphictyon, roi des Athéniens, donnant un repas à Bacchus (Dionysos) et aux autres dieux. Là se voit enfin Pégase d'Éleuthère qui introduisit à Athènes le culte de Bacchus (Dionysos) ; il fut secondé par l'oracle de Delphes, qui rappela aux Athéniens le voyage du dieu dans l'Attique, du temps, d'Icarius." [66]
Actes 17:17 Il discutait donc dans la synagogue avec les Juifs et les hommes craignant Dieu, et tous les jours sur l'Agora avec ceux qui se trouvaient là.
St Luc raconte la discussion de St Paul avec des juifs à Athènes, nous savons qu'il y'avait bien des juifs à Athènes car des épitaphes juives datées du 2ème siècle av J.C au 2-3ème siècle ap J.C ont été découverte à Athènes [67].
Actes17:18 Or, quelques-uns aussi des philosophes épicuriens et stoïciens conféraient avec lui ; et les uns disaient : "Que veut dire ce discoureur ?" D'autres, parce qu'il prêchait Jésus et la résurrection, (disaient) : "Ce paraît être un annonceur de divinités étrangères." 19 Et l'ayant pris, ils le menèrent sur l'Aréopage, disant : " Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ?
La mention des philosophes épicuriens et stoïciens est tout à fait naturel à Athènes. Le fondateur des épicuriens "Épicure" s'était établit à Athènes en 306 av J.C et avait fondé son école par la même occasion [68] et Zénon de Cittium le fondateur des stoïciens s'était lui aussi installé à Athènes [69]. De plus les stoïciens et les épicuriens disent de Paul qu'il est en "discoureur (σπερμολογος)", ce terme est hapax et ne se retrouve nul part ailleurs dans le Nouveau Testament et correspond bien au langage des Athéniens car on le retrouve chez plusieurs auteurs grecs comme Aristote, Athénée de Naucratis ou encore Démosthène [70].
Actes 17:19 Et l'ayant pris, ils le menèrent sur l'Aréopage, disant : " Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ?
St Luc mentionne l'Aréopage (Aρειος πάγος), cette forme en deux mots était couramment utilisée dans les inscriptions pour décrire le tribunal de l'Aréopage [71].
Actes 17:23 Car, passant et regardant ce qui est de votre culte, j'ai trouvé même un autel avec cette inscription : "Au dieu inconnu." Ce que vous adorez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce
L'existence d'autels dédiés à des dieux inconnus à Athènes est confirmée par Pausanias qui dit la chose suivante : "Les Athéniens ont à Munychie un autre port et un temple de Diane (Artémis) Munychia ; et à Phalère, comme je l'ai déjà dit, un troisième port, avec un temple de Cérès (Déméter) auprès. On y voit aussi un temple de Minerve (Athéna) Sciras; un peu plus loin, un temple de Jupiter (Zeus), et des autels érigés aux dieux inconnus, aux héros, aux fils de Thésée et à Phalérus, qui fit avec Jason le voyage de Colchos, disent les Athéniens. Androgée, fils de Minos, y a pareillement un autel qu'on nomme l'autel du héros, mais ceux qui cherchent à connaître mieux que les autres, les antiquités du pays, savent qu'il est dédié à Androgée [72]".
Et Diogène de Sinope nous rapportent l'histoire des autels dédiés à des dieux inconnus "Celui-ci (Épiménide) arriva dans la 46e Olympiade, purifia leur ville et arrêta la peste de la manière suivante. Il prit des moutons, les uns noirs et les autres blancs, et les amena à l'Aréopage ; là, il les laissa aller où bon leur semblait, en donnant pour instruction à ceux qui les suivaient de marquer l'endroit où chaque mouton se couchait et d'offrir un sacrifice à la divinité locale. Et c'est ainsi, dit-on, que la peste fut arrêtée. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, on peut trouver dans différentes parties de l'Attique des autels sur lesquels aucun nom n'est inscrit, et qui sont des mémoires de cette expiation [73]".
Actes 17:28 C'est en lui en effet que nous avons la vie, le mouvement et l'être, comme l'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : " Car nous sommes aussi de sa race. "
Le proverbes cité par Paul est un proverbe d'Aratos de Soles [74] et correspond bien au contexte puisque qu'Aratos de Soles était un stoïcien.
Actes 17:32 Mais, lorsqu'ils entendirent parler de résurrection de morts, les uns se moquèrent, les autres dirent : " Nous t'entendrons là-dessus encore une autre fois. "
La réaction d'une partie des Athéniens est cohérente car les grecs ne croyaient pas en la résurrection des corps et interrompre un orateur pour le ridiculiser n'était pas quelque chose d'inhabituelle comme on le voit dans le récit de Plutarque sur Démosthène [75].
Actes 17:34 Quelques hommes néanmoins s'attachèrent à lui et crurent, parmi lesquels (étaient) aussi Denys l'Aréopage et une femme nommée Damaris, et d'autres avec eux.
Denys est mentionné avec le titre "l'Aréopage (αρεοπαγιτης)" qui est le titre correct pour un membre de la cour comme le confirme l'inscription IG 3.1.704 [76]
Actes 18:2 Il (y) trouva un Juif nommé Aquila, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie, et sa femme Priscille, parce que Claude avait décrété que tous les Juifs eussent à s'éloigner de Rome. Il alla les voir,
D'après l'historien romain Suétone, Claude a effectivement ordonné l'expulsion des juifs de Rome parce q'ils "se soulevaient sans cesse à l'instigation d'un certain Chrestus"[77].
Actes 18:3 et comme il avait le même métier, il demeura chez eux, et il travaillait ; ils étaient en effet faiseurs de tentes de leur métier.
On apprend dans ce verset que St Paul fabriquait des tentes, son métiers correspond bien à son origine cilicienne puisque les guildes étaient un groupe important à Tarse comme nous le reporte Dion Chrysostome [78].
Actes 18:4 Chaque sabbat, il discourait dans la synagogue, et il persuadait Juifs et Grecs.
La présence d'une synagogue à Corinthe est confirmé par une inscription découverte sur un grand bloc de marbre blanc dont la date est incertaine (du 1er siècle av J.C au 3-4ème siècle ap J.C) qui mentionne la "synagogue des juifs ([Συνα]γωγὴ τωςν Ἑβρ[αίων])"[79]
Actes 18:12 Or, alors que Gallion était proconsul d'Achaïe, les Juifs se soulevèrent unanimement contre Paul et le menèrent devant le tribunal,
St Paul rencontre le proconsul d'Achaïe, l'existence d'un proconsul nommé "Gallion" en Achaïe est confirmée par l'inscription de Delphe découverte au siècle dernier qui nous indique que Gallion est devenu proconsul d'Achaïe en 51/52 ap J.C [80]. Non seulement St Luc nomme correctement Gallion avec le titre "proconsul (ἀνθυπατεύω)" mais en plus il le place au bon endroit (en Achaïe).
Actes 18:16 Et il les renvoya du tribunal.
Il y'avait bien un tribunal (βῆμα) à Corinthe. Il en reste des vestiges encore aujourd'hui et une inscription latine a été retrouvée a proximité et porte ces mots "il a habillé les rostres (rostra est l'équivalent latin de βῆμα) et a payé personnellement tout le marbre"[81].
Actes 19:9 Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la masse la voie du Seigneur, il se sépara d'eux et prit à part les disciples, discourant chaque jour dans l'école d'un [certain] Tyrannus.
La présence du nom Tyrannus à Éphèse est attestée par plusieurs inscriptions du 1er siècle provenant d'Éphèse (Eph. 20B.40,et 1012.4) [82].
Actes 19:24 Car un nommé Démétrius, orfèvre, qui fabriquait en argent des temples d'Artémis et procurait aux artisans un gain considérable,
Des temples miniature d'Artémis en terre cuite ont été retrouvés venant confirmé la vraisemblance du verset de St Luc [83].
Actes 19:27 Il y a danger non seulement pour nous que notre métier tombe dans le discrédit, mais encore que le temple de la grande déesse Artémis soit tenu pour rien, et même que la majesté de celle que révèrent toute l'Asie et le monde entier vienne à être réduite à néant. "
Démétrius appelle Artémis "la grande déesse Artémis", titre que l'on retrouve sur l' inscription CIG 2963c qui mentionne le nom d'Artémis la grande [84].
Actes 19:29 Et la ville fut remplie de confusion, et ils se précipitèrent tous ensemble vers le théâtre, entraînant Gaïus et Aristarque, Macédoniens, compagnons de voyage de Paul.
Il y'avait bien un théâtre à Éphèse. Ses ruines ont été mise à jour et ont révélées un édifice impressionnant de 25000 places [85].
Actes 19:31 Quelques-uns aussi des Asiarques, qui étaient ses amis, envoyèrent vers lui pour le prier de ne pas se risquer au théâtre.
La présence d'Asiarque (terme unique dans le Nouveau Testament) en Asie est confirmée par Strabon : "Peu de villes en Asie comptent un aussi grand nombre de citoyens riches : s'ensuit que c'est toujours Tralles qui fournit à la province ses présidents ou Asiarques" [86] et une inscription découverte près de l'ancienne Éphèse contient le mot "Asiarque" [87].
Actes 19:35 Le grammate, ayant (enfin) apaisé la foule, dit : "Éphésiens, quel est bien l'homme qui ne sait pas que la ville d'Éphèse est gardienne du temple de la grande Artémis et de la (statue) tombée du ciel ?
Le titre de gardien (hapax dans le Nouveau Testament) du temple traduit un titre fréquent dans les inscriptions d'Éphèse (I. Eph. 21 I.3, 22, 41; 24 B 2; 27.4; 132; 143.36a–d; 212; 241; 233; 236.) [88].
Actes 19:38 Que si Démétrius et les artisans à son service ont à se plaindre de quelqu'un, il se tient des audiences et il y a des proconsuls : qu'ils se citent en justice les uns les autres.
La mention au pluriel du terme "proconsul" peut paraîtras anormale car chaque province était gérée uniquement par un seul proconsul et non plusieurs. La première explication consiste à dire qu'il s 'agit d'un pluriel généralisé. La deuxième explication beaucoup plus intéressante consiste à comprendre le contexte d'Éphèse vers 54ap J.C. En effet en 54 le proconsul d'Asie Junius Silanus a été assassiné par deux émissaires d'Agippine comme le rapporte Tacite et Dion Cassius [87]. Le successeur de Junius Silanus n'était pas encore arrivé et ce fait pourrait expliquer la référence peut précise "il y a des proconsuls" car les meurtrier de Junius Silanus à savoir Helius et Celer étaient tous deux chargés d'affaires de l'empereur et ils ont pu occuper la charge proconsulaire à deux en attendant l'arrivé du successeur [90].
Actes 19:39 Si vous avez quelque autre réclamation, on en décidera dans l'assemblée légale.
L'expression "assemblée légale" est attesté dans l'inscription SIG 852.20 [91].
Actes 20:4 L'accompagnaient jusqu'en Asie : Sopater, de Bérée (Βεροιαῖος), fils de Pyrrhus ; Aristarque et Secundus, de Thessalonique ; Gaius, de Derbé, et Timothée ; Tychique et Trophime, d'Asie.
La forme "Βεροιαῖος" (hapax) est attestée dans des inscriptions locals du 1er siècle [92].
Actes 20:13 Pour nous, prenant les devants sur le bateau, nous fîmes voile pour Assos, où nous devions reprendre Paul ; car il l'avait ainsi ordonné, devant lui-même aller par terre. 14 Quand il nous eut rejoints, à Assos, nous le prîmes à bord, et nous vînmes à Mytilène. 15 De là, en naviguant, nous arrivâmes le lendemain à la hauteur de Chio. Le jour suivant, nous cinglâmes vers Samos, et nous vînmes, le jour d'après, à Milet.
Les descriptions sont tout à fait corrects. Les compagnons de Paul parte en bateau de Troas pour aller à Assos, Assos était une vile du nord-ouest de l'Asie mineur situé sur l'emplacement de l'actuelle Behram Kale et possédait un port [93]. Paul va à la même destination mais en prenant la voie terrestre ce qui n'est pas étonnant puisque Assos est à 30km de Troas par voie terrestre tandis qu'un trajet en bateau est de 60km [94]. Ensuite ils se rendent à Mytilène en bateau, Mytilène était un port de la rive sud-est de l'île de Lesbos [95], par la suite ils passent vers Chio qui est une île de la mer d'Égée située au large de la côte d'Asie Mineure [96]. Le lendemain ils passent près de Samos, une île de la mer d'Égée située au large de la côte d'Asie Mineure au sud Ouest d'Éphèse [97] et arrivent ensuite à Milet, cité de la côte ouest de l'Asie Mineure possédant un port [98].

Actes 21:1 Nous étant embarqués après nous être séparés d'eux, nous vînmes directement à Cos, et le lendemain à Rhodes, et de là à Patara.
Cos est une île montagneuse de la mer Égée de l'archipel des Sporades au sud-ouest de l'Asie Mineure [99], Rhodes était aussi une île s'étendant en direction de la Crète depuis l'extrémité sud-ouest de l'Asie Mineure et traversant donc les routes principales conduisant de la mer Égée aux ports phéniciens [100]. Patara était un port du sud-ouest de la Lycie situé dans la vallée du Xanthe, toute la description est cohérente [101].

Actes 21:8 Nous partîmes le lendemain et nous vînmes à Césarée. Etant entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était des sept, nous restâmes chez lui.
En une journée ils vont de Ptolémaïs à Césarée ce qui est cohérent puisqu'une distance de 48km sépare les deux et est faisable en une journée par la mer ou route côtière [102]
Actes 21:28 en criant : "Israélites, au secours ! Voici l'homme qui enseigne partout et à tout le monde contre le peuple, la Loi et ce lieu-ci ; et encore il a même introduit des païens dans le temple et il a profané ce saint lieu !
La fausse accusation d'avoir introduit des païens dans le temple s'explique par le fait qu'il était interdit pour un non juif de pénétrer dans les parvis intérieurs du temple, deux inscriptions ont été découvertes qui avertissent les non juifs. Le texte des inscriptions dit "Aucun étranger n'est autorisé à pénétrer à l'intérieur de la barrière et de l'enceinte entourant le temple. Celui qui sera pris sera responsable pour lui même de la mort qui s'ensuivra" [103].
Actes 21:31 Pendant qu'ils cherchaient à le tuer, la nouvelle arriva au tribun de la cohorte que tout Jérusalem était en confusion.
La présence d'une cohorte à Jérusalem est aussi mentionné par Flavius Josèphe [104] qui explique que la cohorte surveillait les débordements les jours de fête.
Actes 21:35 Mais lorsque (Paul) fut sur les degrés, il dut être porté par les soldats à cause de la violence de la foule, 36 car le peuple suivait en masse, criant : "Fais-le mourir !"
La présence des marches est aussi mentionné par Flavius Josèphe [105], les marches reliaient la forteresse Antonia à l'extrémité nord de l'enceinte du temple.
Actes 22: 25 Mais comme on l'étendait pour la flagellation, Paul dit au centurion qui était là : "Vous est-il permis d'appliquer le fouet à un citoyen romain, qui n'est pas même condamné ?"26 Ayant entendu cela, le centurion alla le rapporter au tribun, disant : "Que vas-tu faire ? Car cet homme est Romain."
St Paul qui allait être flagellé demande au centurion "si ils vont appliquer le fouet à un citoyen romain", le centurion rapporte le problème au tribun pour lui demander ce qu'il va faire car St Paul est un citoyen romain. Cet épisode est cohérent avec ce que l'on connait de cette période car comme le dit Cicéron "enchaîner un citoyen romain est un crime ; le battre de verges est un forfait ; lui faire subir la mort, c’est presque un parricide" [106].
Actes 22:28 Et le tribun repris : " Moi, j'ai acheté bien cher ce droit de cité. "Et Paul dit : "Mais moi, je l'ai de naissance."
St Luc nous informe que le tribun qui s'appelle Claudius (Actes 23.26) a acheté sa citoyenneté ce qui historiquement se faisait comme nous le rapporte Dion Cassius "En effet, les Romains étant, en toutes choses, pour ainsi dire, préférés aux étrangers, beaucoup lui demandaient le droit de cité, ou l'achetaient de Messaline et des Césariens; aussi ce droit, vendu à haut prix d'abord, tomba plus tard si bas, par suite de la facilité de l'obtenir, qu'on disait communément qu'en donnant à quelqu'un des vases de verre, quand même ils seraient cassés, on était citoyen romain, Claude, sur ce chef, fut exposé aux railleries, mais il s'attira des éloges pour ce que, plusieurs personnes étant accusées, celles-ci de ne pas prendre le nom de Claude, celles-là de ne rien lui laisser en mourant, comme si l'un et l'autre eût été obligatoire à ceux qui avaient reçu de lui le droit de cité, il défendit d'inquiéter qui que ce soit à raison de ces faits" [107].
Actes 23:2 Mais le grand prêtre Ananie ordonna à ses assistants de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit :
St Luc mentionne le grand prêtre Ananie dans un contexte cohérent puisque nous savons par Flavius Josèphe qu'Ananie a servi de 47 ap J.C à 58/59 ap J.C. [108] (Aucun autres auteurs du Nouveau Testament ne mentionne Ananie).
Actes 23:24 Que des montures soient là pour faire monter Paul et le conduire sain et sauf au procurateur Félix.
Félix a été procurateur à partir d'au moins 52 ap, il est mentionné par Suétone, Tacite et Flavius Josèphe [109]. Encore une fois les données historiques s'accordent avec la chronologique de St Luc.
Actes 23:31 Les soldats donc ayant pris Paul, selon l'ordre qu'ils avaient reçu, le conduisirent pendant la nuit à Antipatris. 32 Le lendemain, laissant les cavaliers s'en aller avec lui, ils retournèrent à la forteresse. 33 Arrivés à Césarée, (les cavaliers) remirent la lettre au procurateur et lui présentèrent aussi Paul.
La description du voyage de St Paul est tout à fait correct, pour aller à Césarée en partant de Jérusalem il faut passer par Antipatris.

Actes 23:34 Après avoir lu, il lui demanda de quelle province il était; et apprenant qu'il était de Cilicie : 35 "Je t'entendrai, dit-il, quand tes accusateurs aussi seront arrivés." Il ordonna de le garder dans le prétoire d'Hérode.
Félix demande à St Paul de quelle province il vient probablement pour ne pas avoir à s'occuper de cette affaire car un gouverneur pouvait extrader les accusés vers leur province d'origine s'il ne souhaitait pas juger l'affaire. Cependant à cet époque la Cilicie Pédion était sous le légat romain de Syrie (comme la Judée) de 67 av J.C à 72 ap J.C [110] dont Félix était l'adjoint [111] ce qui explique pourquoi Félix a décidé de Juger l'affaire lui même.
Actes 24:10 Après que le procurateur lui eut fait signe de parler, Paul répondit :" C'est avec confiance que je parle pour me justifier, sachant que tu es juge de cette nation depuis plusieurs années.
St Paul dit à Félix qu'il est juge depuis plusieurs années ce qui est historiquement correct puisque le récit ce déroule vers 58 ap J.C alors que Félix est procurateur depuis au moins 52 ap J.C [112].
Actes 24:19 (C'étaient) certains Juifs d'Asie, eux qui auraient dû paraître devant toi et accuser, s'ils avaient quelque chose contre moi.
Face à Félix St Paul met lumière le fait que ses accusateurs ne sont pas présent ce qui est logique car les romains voyaient d'un mauvaise oeil la non présence des accusateurs comme on peut le constater chez Pline le jeune qui rapporte un récit dans lequel les accusateurs risque d'être condamnés de calomniateurs à cause de leur absence [113].
Actes 24:24 Quelques jours après, Félix vint avec Drusille, sa femme, qui était juive. Il envoya chercher Paul et l'entendit sur la foi en Jésus-Christ.
St Luc est le seul auteur du Nouveau Testament à mentionner Drusille. Elle est correctement décrite comme étant la femme de Félix [114].
Actes 24:27 Deux ans s'écoulèrent, et Félix eut pour successeur Porcius Festus ; et, dans le désir d'être agréable aux Juifs, Félix laissa Paul en prison.
Porcius Festus était bien le successeur de Félix [115] et les historiens placent généralement son arrivé vers 59-60 ap J.C [116] ce qui correspond bien avec le chronologie des Actes.
Actes 25:13 Quelques jours passèrent, et le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée pour saluer Festus.
La mention du roi Agrippa II et de sa soeur Bérénice est très intéressante. Premièrement leur existence est attestés entre autres par Josèphe et l'inscription "IGLBibbia 41 [117]". Deuxièmement la mention de Bérénice au coté d'Agrippa est chronologiquement exact car Bérénice s'est marié en 41 avec Marcus qui mourru peut de temps après leur union. Elle a ensuite été mariée à son oncle Hérode Chalcis jusqu'à la mort de ce dernier en 48. Par la suite (vers 53-54) elle s'est mariée avec Polémon roi de Sicile avant de divorcer et fini par aller au coté de son frère Agrippa. À l'époque décrite par St Luc elle donc bien présente avec son frère Agrippa [118].
Actes 27:1 Lorsqu'il eut été décidé que nous nous embarquerions pour l'Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centurion, nommé Julius, de la cohorte Augusta.
La vraisemblance de l'existence historique de la "cohorte Augusta" est soutenue par plusieurs inscriptions (CIL III, 6687 ; OGIS 421 ; SEG VII) de Batanée et d'Auranitide qui font références à la "cohorte Augusta" [119].
Actes 27:2 Nous montâmes sur un vaisseau d'Adramytte qui devait faire voile vers les côtes de l'Asie pour les longer, et nous partîmes, ayant avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique.
Paul et ses compagnons embarquent depuis Césarée à bord d'un bateau d'Adramytte qui devait faire voile vers les côtes de l'Asie ce qui est cohérent car Adramytte était un port de Mysie dans l'Asie romaine [120].
Actes 27:4 Etant partis de là, nous côtoyâmes l'île de Chypre, parce que les vents étaient contraires.
La description est tout à fait remarquable, l'été les vents viennent de l'ouest ce qui explique le fait qu'ils passent vers Chypre. Comme le souligne Colin J. Hemer "leur passage côtier a été facilité par des brises locales sur le rivage et au large, et par la tendance à l'ouest des courants le long des côtes sud de l'Anatolie [121].

Actes 27:5 Après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous arrivâmes à Myre de Lycie.
Description correct, Myre était une cités de Lycie située à l'extrémité sud-est de l'Asie Mineure [122].
Actes 27:7 Naviguant lentement pendant plusieurs jours et parvenus non sans peine à la hauteur de Cnide, le vent ne nous étant pas favorable, nous passâmes en dessous de la Crète, du côté de Salmoné
Cnide était une ville de Carie dans le sud-ouest de l'Asie Mineure, Salmoné (aujourd'hui appelé cap du Sidéro) se situe à l'extrémité est de la Crète. Encore une fois la description est très précise.

Actes 27:8 et longeant la côte non sans peine, nous arrivâmes à un endroit appelé Beaux-Ports, près duquel était la ville de Lasaia.
Beaux-Ports était un rade située sur la côte sud de la Crète, il a donc bien fallut longer la côte pour y accéder. Lasaia était une ville de Laos peu connue à 8km de Beaux-ports [123].
Actes 27:12 Et comme le port n'était pas bon pour hiverner, la plupart furent d'avis d'en partir, dans l'espoir de rallier, pour (y) passer l'hiver, Phénix, port de Crète qui regarde le sud-ouest et le nord-ouest.
Il y'avait bien en Crète une ville nommé Phénix, aujourd'hui sont emplacement fait débat mais son existence elle n'est pas à débattre [124].
Actes 27:14 Mais bientôt en descendit un vent d'ouragan, appelé Euraquilon.
Le terme "Euraquilon (vent)" est attesté en latin par une rose des vents (CIL 8.26652) du 2ème siècle à Thugga [125]. La positon d"Euraquilon" sur la rose des vents suggère un vent nord-est [126] et correspond bien au récit de St Luc (verset 16). Quant à l'Euraquilon, il est aujourd'hui connu sous le terme "grégal".
Actes 27:16 Filant en dessous d'un îlot appelé Cauda, nous eûmes peine à nous rendre maîtres de la chaloupe.
Cauda (aujourd'hui Gavdos) est situé au sud-ouest de la Crète (environ 40km) et correspond géographiquement bien avec la description d'un navire poussé par un vent du nord-est.

Actes 27:17 Quand on l'eut hissée, on eut recours aux moyens de secours, on ceindra le vaisseau, et après qu'on eut lâché l'ancre flottante, dans la crainte d'échouer sur la Syrte, on fut emporté à la dérive.
La crainte de dériver et d'échouer sur la Syrte est tout à fait cohérente puisque la Syrte était connu comme une vaste zone de bas-fonds et de sables mouvants au 1er siècle. Plusieurs auteurs mentionne cet endroits :
Strabon, La Grande Syrte a quelque chose comme [4]900 stades de tour, son plus grand diamètre mesure [2]500 stades, ce qui est aussi à peu de chose près la largeur de l'entrée du golfe. Ce qui rend la navigation de la Grande, comme de la Petite Syrte, particulièrement difficile, c'est le peu de profondeur d'eau qui s'y trouve en maint endroit, de sorte qu'on risque, lors du flux ou du reflux, d'être jeté sur des bancs de sable et d'y demeurer échoué, auquel cas il est bien rare que le bâtiment en réchappe. Les marins le savent et ils ont soin à cause de cela, lorsqu'ils passent devant cette côte, de se tenir toujours assez loin de terre dans la crainte d'être surpris par les vents et entraînés dans l'intérieur des golfes.
Pline l'ancien, Un troisième golfe se partage en deux golfes, les Syrtes, périlleuses par la marée et les hauts-fonds.
Lucain, Quand la nature donna au monde sa première forme, elle laissa les Syrtes indécises entre la terre et l'onde, car elles ne sont absolument ni sous les eaux ni au-dessus. Limite incertaine, élément douteux, et des deux cotés inaccessible, c'est une mer interrompue par des écueils, c'est une terre sillonnée par les courants d'une mer profonde. La nature a laissé inutile cette partie d'elle-même. Peut-être aussi qu'autrefois les Syrtes étaient pleinement inondées, mais le rapide soleil qui nourrit dans la mer ses dévorantes flammes, épuise sans cesse les eaux qui sont le plus près de la zone brûlante, et la mer lui dispute encore les terres qu'il veut dessécher. Le temps viendra cependant que les Syrtes seront une terre ferme, car dès à présent même, le fond n'en est couvert que d'une légère surface d'eau, et cette mer qui doit tarir un jour commence à disparaître. [127]

Actes 27:27 La quatorzième nuit venue, comme nous étions ballotés dans l'Adriatique, les matelots soupçonnèrent, vers le milieu de la nuit, qu'on approchait de quelque terre.
Actuellement l'Ardiatique désigne une zone située entre l'Italie et la péninsule balkanique mais dans l'antiquité elle comprenait une zone allant plus au sud et correspond bien à l'arrivé du navire à Malte. Par exemple Strabon nous dit l'Ardiatique comprenait le golf de l'Ionie. [128]

Actes 28:7 Or il y avait, dans le voisinage, une campagne qui appartenait au Premier de l'île, nommé Publius; celui-ci nous reçut et nous donna pendant trois jours l'hospitalité la plus amicale.
L'expression "Premier de l'île" concernant Publius correspond au titre "premier des Mélitins" découvert dans une inscription local datée de l'époque post-tibériennes [129].
Actes 28:12 Ayant abordé à Syracuse, nous y restâmes trois jours. 13 De là, en côtoyant, nous atteignîmes Reggio. Un jour après, le vent se mit à souffler du sud, et nous arrivâmes le second jour à Pouzzoles.
L'atterrissage à Reggio en provenance de Syracuse est tout à fait naturel. Syracuse était une ville disposant d'un grand port situé sur la côte de la Sicile et Reggio était une colonie grecque sur la côte italienne tout comme Pouzzoles qui se trouvait près de Naples et qui était un port militaire et marchand. La description du vent venant du sud est correct puisque Pouzzoles est au nord de Reggio [130].

Actes 28:15 De là, les frères, informés sur notre compte, vinrent au-devant de nous jusqu'au Forum d'Appuis et aux Trois-Tavernes. Paul, en les voyant rendit grâces à Dieu et prit confiance.
La description est correct, pour aller à Rome en partant de Pouzzoles il faut passer vers Forum d'Appuis et Trois-Tavernes.

En conclusion nous pouvons noter que malgré la théorie très en vogue chez les mythistes qui consiste à considérer l'auteur de Luc/Actes comme un romancier dont les récits de voyages ne seraient que des mythes calqués sur l'odyssée d'Homère, une analyse approfondis révèle qu'on est loin d'avoir à faire à un romancier. Les précisions topographiques correspondent parfaitement à la réalité et proviennent de divers lieux comme la Syrie, la Cilicie, la Paphylie, la Lycaonie, l'Asie, la Macédoine, l'Achaïe, l'Italie et parfois d'îles comme la Crète, Cos, Chios, Rhodes et Malte. L'administration civile est correctement décrite alors que parfois les titres sont peux connus comme avec le proconsul Sergius Paulus, le gouverneur Félix et son successeur Festus. Une connaissance des cohortes Italique et Auguste, la connaissance des politarques à Thessalonique, du premier de l'île à Maltes. Comme le souligne Craig Keener "pour obtenir les noms exacts des fonctionnaires d'une époque et d'un lieu particuliers (tels que Gallio, Felix et Festus), il faudrait disposer d'informations datant de la bonne époque ; les romanciers ne se sont pas donné la peine de rechercher de tels détails"[131].
Pour ses raisons St Luc peut légitiment être considéré comme un bon historien d'après le critère de Polybe contre Timée. Par exemple Richard Wallace et Wynne Williams qui sont tous deux classicistes déclarent la chose suivante à propos des Actes des Apôtres "c'est la précision sur des détails assez obscurs qui est frappante" [132] et Maurice Casey qui était un doctorant (ayant apostasié du christianisme dans sa jeunesse) et qui était convaincu que les miracles n'existait pas et que l'auteur de Luc commettait des erreurs (comme en Lc 2.1-2) n'a pas hésité à déclarer la chose suivante "il (l'auteur de Luc/Actes ndlr) était un historien exceptionnel selon les normes anciennes" [133]. Quant au séminaire sur les Actes qui a conclut à la non fiabilité historique des Actes il est intéressant de rapporter le propos de Craig Blomberg qui nous explique que lors du séminaire sur les Actes les participants ont complètement ignoré les études qui n'allaient pas dans leurs sens :
Si Luc a composé une fiction dans un cadre historique aussi élaboré, il était en avance d'un millénaire et demi sur son temps, de sorte que personne dans son monde n'aurait reconnu ce qu'il faisait. En comparaison, les affirmations du Séminaire sur les Actes, qui a voté sur la probabilité de larges parties des Actes de la même manière que son prédécesseur plus important et plus influent, "Jesus Seminar", l'a fait avec les Évangiles, présente constamment une affirmation pure et simple non soutenue par un argument ou une documentation réelle. Et les raisonnements auxquels le Séminaire fait sporadiquement appel sont des présupposés méthodologiques qui sont discutables à l'extrême. Une fois que l'on suppose que Luc est un document du deuxième siècle, alors la probabilité qu'il utilise des sources ou qu'il récupère l'histoire est diminuée. Presque tout ce qui correspond aux accents théologiques de Luc est rejeté comme non historique, de même que tout ce qui est esthétiquement plaisant, comme si l'histoire authentique devait être exempte d'idéologie et d'art. Si un récit est unifié, alors il ne peut pas avoir utilisé des sources ou être historique ; apparemment aucun éditeur n'était assez intelligent pour lisser les documents composites. Si un récit, en particulier un miracle, présente des similitudes même superficielles avec d'autres récits légendaires anciens, il est rejeté comme un mythe comparable. Il ne reste pratiquement rien des Actes à la fin de la journée. Mais selon les mêmes principes, il ne resterait presque rien de l'histoire ancienne si le Séminaire appliquait son approche à d'autres textes anciens. Mais ceci, bien sûr, serait un exercice autodestructeur pour le Séminaire, car c'est la "contradiction" avec d'autres sources "historiques" qui sert souvent de raison pour rejeter l'historicité des Actes.
La vérité est que les membres du Séminaire sur les Actes, comme ceux du Séminaire sur Jésus avant eux, ont tellement empilé les cartes depuis le début qu'ils ne pourraient pas découvrir une quantité significative historique dans les Actes si on les frappait sur la tête. Et ils ne parlent qu'entre eux. La bibliographie de leur rapport ne contient aucun point de vue dissident significatif. Il n'y a pas de réfutations aux arguments de Hemer, Winter et ses cohortes, Keener, Dunn, Bock, Marshall, Schnabel, Witherington, ou de nombreux autres érudits de même sensibilité. Il n'y a même pas un soupçon de connaissance de leurs points de vue, bien qu'une poignée des membres les plus éminents du Séminaire sur les Actes, comme Richard Pervo, interagissent avec eux dans leurs autres travaux, donc une telle connaissance aurait pu être transmise. Pourtant, dans le rapport du Séminaire sur les Actes, il n'y a presque aucune interaction, même avec les perspectives libérales plus standard. C'est une chose de noter que les œuvres de fiction incluaient parfois, dans le monde antique, quelques références à des personnes et des lieux réels, en particulier des lieux connus. C'est une toute autre chose de lire les listes de centaines de synchronismes de données que Hemer, Keener et même Barrett énumèrent avec le livre des Actes, y compris des corroborations et des ressemblances assez triviales et accidentelles, et de trouver ensuite toute littérature parallèle du monde méditerranéen antique qui ne soit pas solidement ancrée dans les camps de la littérature historique généralement digne de confiance. Il est beaucoup plus probable que Luc ait écrit au premier siècle, sur la base de bonnes sources et de la tradition orale, y compris des sources et de la tradition des témoins oculaires, au sujet de personnes réelles et de ce qu'elles ont fait dans des lieux réels pour montrer comment la véritable église a grandi depuis sa création. [134]
Voilà donc l'objectivité des érudits "hyper-critiques" a l'approche naturaliste qui veulent que les croyants se couchent devant leur vision d'athée car nous ne sommes pas objectif à cause nos croyances, comme si eux n'étaient pas guidés pas leurs préjugés. Leurs conclusions ont au moins le mérite d'être à l'image de leurs préjugés, stériles.
Dennis R. Macdonald, Does the New Testament Imitate Homer?: Four Cases from the Acts of the Apostles
Richard Pervo, Acts: A Commentary
https://www.westarinstitute.org/projects/the-jesus-seminar/seminar-on-the-acts-of-the-apostles/
Theodore J. Weeden Sr, Polemics as a Case for Dissent: A Response to Richard Bauckham’s Jesus and the Eyewitnesses
https://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Quintilian/Institutio_Oratoria/2C*.html#17
Expression reprise de Daniel Marguerat dans "Saint Luc évangéliste et historien"
Voir par exemple les ouvrages de Craig Keener, Ben Witherington, Darrell Bock, Eckhard J. Schnabel, James R. Edwards, David G. Peterson, Walter L. Liefeld & David W. Pao, Richard Longenecker et David E. Garland
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XVII, XI.4
https://www.proecclesia.fr/post/une-erreur-historique-luc-3-1
Peter J.Williams, Can we trust the Gospels, p52
Marie de Lovinfosse, New Test. stud Cambridge University Press (2018), pp20-32
Peter J.Williams, Can we trust the Gospels, p51
Philon, Legatio a Caius, 299-305 et Flavius Josèphe, Guerre des juifs II, XI se font écho des offenses faites par Pilate dans Jérusalem lorsqu'il introduisit des enseignes gravés à son nom ou à l'image de l'empereur.
Flavius Josèphe, Vie, 92
Peter J.Williams, Can we trust the Gospel ?, p70
D A.Carson & D J.Moo, Introduction au Nouveau Testament, p180 ; La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques, p1475
Voir le commentaire de James F. Strange sur "Emmaüs" dans The anchor Yale Bible dictionary
Voir le commentaire sur Actes 1.12 de Darrell L.Bock dans Acts baker exegetical commentary on the New Testament
Die Apostelgeschichte, p31 cité d'après Daniel Marguerat, L'historien de Dieu p49
voir le commentaire sur Acts 2.44 de Eckhard Schnabel dans Acts Exegetical Commentary on The New Testament
Pline l'ancien, Histoire naturelle, VI.35.8
Flavius Josèphe, Vie, 38
Edwin M. Yamauchi, Africa and the Bible, p172 cité d'après Craig Keener, Novels’ ‘Exotic’ Places and Luke’s African Official (Acts 8.27)
Diodore de Sicile, I.33
Héliodore, Ethiopique, IX.23
Laura Boffo, Saint Luc évangéliste et historien p112
Ibid
Suétone, Claude 18.2
Dion Cassius, Histoire romaine, 60.11
Tacite, Annales, 12.43
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XIX.343 ; On pourrait voir une contradiction entre le récit de Josèphe et celui d'Actes 12.20, Josèphe précise qu'Hérode est mort 5jours après avoir été frappé par la maladie tandis que St Luc semble dire qu'il est mort instantanément. Toutefois cette divergence s'explique facilement l'orsqu'on prend en compte la pratique du "télescopage littéraire" https://www.proecclesia.fr/post/pourquoi-des-divergences-chronologiques-dans-les-évangiles
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1552
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1494
Laura Boffo, Saint Luc évangéliste et historien p109
Ibid
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1186 ; Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1254
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, pp84-85
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history, p228
Scot Mcknight, Dictionary of New Testament background, Edited by Craig A;Evans & Stanley E.Porter, p846
Cicéron, Lettres aux familiers, 15.4 ; Pline l'ancien, histoire naturelle, 5.25
Xénophon, Anabase,1.2.19 ; Strabon, 12.6.1 ; Actes de St Justin et de ses compagnons, 4
William Ramsay, The bearing of recent discovery on the trustworthiness of the New Testament, chap V
The Oxford classical dictionary third edition, pp81-81, p894
Colin J.Hemer The book of Acts in the setting of hellenistic history, p228
Richard N.Longenecker, The expositor's Bible commentary volume 9, p435
Ovide, Métamorphoses, 8.611-724
Joël Schmidt, Dictionnaire de la mythologie, p197, p225
Colin J.Hemer The book of Acts in the setting of hellenistic history, p111
Lucien, Démonax 11 ; Sur les sacrifices 12
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p181, pp1106-1107
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, pp1695-1696
Pline l'ancien, Histoire naturelle, IV.42
Marie-Françoise Baslez, La communauté paulinienne de Philippes à la lumière de l’archéologie historique, p194
Colin J.Hemer The book of Acts in the setting of hellenistic history, p111
Laura Boffo, Saint Luc évangéliste et historien p118
Colin J.Hemer The book of Acts in the setting of hellenistic history, p111
Ibid
La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques, p1610
Laura Boffo, Saint Luc évangéliste et historien p113
Pausanias, 1.2.4-5
Irina Levinskaya, The book of Acts in its diaspora setting, p158
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p553
Craig Keener, Acts new Cambridge Bible commentary, p432
Aristote, histoire des animaux, 8.3 ; Athénée de Naucratis, deipnosophistae, 8.388 ; Démosthène, 127
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history, p116
Pausanias, 1.1.4
Diogène, 110
Aratos de Soles, Les phénomènes
Plutarque, Démosthène, 6. http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/viedixorat.htm#122
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history, p118
Suétone, Claude 25.11
Dio Chrysostome, Discours, 35.21
Irina Levinskaya, The book of Acts in its diaspora setting, pp162-164
Laura Boffo, Saint Luc évangéliste et historien pp110-111
La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques, p1699
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history, p120
F F.Bruce, Les documents du Nouveau Testament peut-on s'y fier ?, p96
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p159
La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques, p1617
Strabon, Géographie, 14.1.42
Voir Joseph M.Holden & Norman Geisler, The popular handbook of archaeology and the Bible, p354 qui montre une photo de l'inscription
Craig Keener, Acts new Cabridge Bible commentary, p489
Tacite, Annales, 13.1 ; Dion Cassius, Histoire, 61.6
F F.Bruce, Les documents du Nouveau Testament peut-on s'y fier ?, pp94-95
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history, p123
Ibid ; Chronique des fouilles et découvertes archéologiques en Grèce de 1943 à 1945, p431
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p171
La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques, p1618
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1090
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p306
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1051
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, pp365-366
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1433
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1209
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history, p125
La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques, p1725
Flavius Josèphe, Guerre des juifs, V.5.8.243-247
Ibid
Cicéron, Verrès, 2.5.66
Dion Cassius, Histoire romaine, 60.17
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XX.5.2
Suétone, Claude, 28.1 ; Tacite, Annales, 12.54 ; Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XX.6
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p330
The Bible knowledge commentary New Testament, pp420-421
Voir note 107
Pline le jeune, Histoire, XI.31
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XX.142
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XX.182
Craig Keener, Acts new Cambridge Bible commentary, pp569-570
David M. Jacobson, Agippa II the last of the Herods, p27
Craig Keener, Acts new Cambridge Bible commentary, p577-578
Laura Boffo, Saint Luc évangéliste et historien pp112-113
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, pp27-28-
Colin J.Hemer, The book of Acts in the setting of hellenistic history, p132
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p1087
Ibid, p213, p930
F F.Bruce, The Acts of the Apostles, pp516-517
F F.Bruce, The Acts of the Apostles, p518
Strabon, Géographie XVII, 3.20 ; Pline l'ancien Histoire naturelle, 5.4 ; Lucain, La Pharsale IX
Strabon, Géographie II, 5.20
Laura Boffo, Saint Luc évangéliste et historien p115
Le grand dictionnaire de la Bible Excelsis, p 1617 ; 1407 ; 1317
Craig Keener, Acts new Cambridge Bible commentary, p20
Cité d'après Craig Keener, Acts an exegetical commentary volume 1, p207
Maurice Casey, Jesus evidence and argument or mythicist myths ? p104
Craig Blomberg, The Historical Reliably of the New Testament, chap 6
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