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« Maudit est celui qui est pendu au bois » : que signifie Galates 3,13 ?

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    ProEcclesia bloger
  • 16 juil.
  • 2 min de lecture
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Dans son épître aux Galates, l’apôtre Paul formule une affirmation théologiquement audacieuse qui peut, à première lecture, susciter l’incompréhension. En Galates 3,13, il déclare :« Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, étant devenu malédiction pour nous — car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois. »

Ce verset soulève une difficulté apparente : comment le Messie, figure centrale de la bénédiction divine, pourrait-il être qualifié de « malédiction » ? Cette formulation semble presque scandaleuse, si elle est interprétée de manière littérale. Cependant, une analyse attentive du contexte paulinien, ainsi que de son usage de l’Écriture, permet de dissiper cette ambiguïté. À cet égard, l’interprétation du cardinal Albert Vanhoye s’avère particulièrement éclairante [1].

Vanhoye observe que Paul, en citant Deutéronome 21,23, omet délibérément certaines expressions présentes dans les versions hébraïque et grecque du texte. Il écrit :

« Paul n’inclut pas les mots ‘de Dieu’ du texte hébreu de Deutéronome 21,23, ni ‘par Dieu’ de la Septante. Le texte de Paul suggère donc que le Christ a pris sur lui la ‘malédiction de la Loi’ — c’est-à-dire la condition d’un coupable des crimes les plus graves — mais non la ‘malédiction de Dieu’. Dans le cas du Christ, l’élément de culpabilité personnelle qui attire la malédiction divine est absent. Extérieurement, le Christ est devenu ‘malédiction’, mais au plus profond de lui, il est plus que jamais le Fils uni au Père dans l’obéissance et l’amour (cf. Ga 1,4). »

Dans Deutéronome 21,22–23, la pendaison d’un criminel au bois est la conséquence d’un acte jugé digne de mort. Elle exprime une malédiction prononcée contre un transgresseur manifeste de la Loi. Or, dans le cas du Christ, il n’y a ni transgression ni culpabilité : il est « sans péché » (2 Co 5,21). Ainsi, bien que Jésus subisse la forme extérieure de la malédiction, il n’en est pas intérieurement affecté. Il assume la condition du maudit sans en être personnellement l’objet légitime.

Le Christ n’est donc pas intérieurement maudit — il demeure sans péché et uni au Père — mais il subit extérieurement le sort réservé à un criminel. Autrement dit, la malédiction ne repose pas sur la personne du Christ, mais sur sa condition : celle de quelqu’un injustement condamné à une mort infamante. En prenant sur lui cette condition, Jésus assume la « malédiction de la Loi » à la place des autres, sans en être lui-même le coupable.

Saint Paul utilise ce paradoxe pour montrer que le châtiment infligé au Christ produit un effet inverse à celui escompté : la croix, instrument de malédiction, devient paradoxalement source de bénédiction pour les païens. Par son sacrifice, le Christ rachète non seulement ceux qui étaient sous la Loi, mais rend également possible l’accomplissement de la promesse faite à Abraham, en l’ouvrant à toutes les nations (Ga 3,14).







  1. Voir le commentaire sur Galates 3.13 dans Cardinal Albert Vanhoye, Galatians ,Catholic Commentary on Sacred Scripture.

 
 
 

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