Qui a écrit les pastorales ? Partie 3, les avis des érudits.
- ProEcclesia bloger
- 24 févr.
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Dernière mise à jour : 27 mars

Il est courant d'entendre que les Épîtres pastorales sont considérées par la majorité des érudits comme des pseudépigraphes. Raymond Brown avait affirmé qu'environ 80% à 90% des érudits étaient d'avis qu'elles ne sont pas de l'apôtre. Le propos de Brown doit être contesté car il y a plusieurs façons d'aborder ce sujet. Par exemple, nous pouvons nous demander combien d'érudits ont soutenu la théorie pseudépigraphique dans les commentaires dédiés aux Épîtrespastorales ? Ou dans des articles universitaires dédiés à cette question ?
J'ai consulté bon nombre de livres et d'articles, qu'ils soient des livres dédiés aux pastorales, des articles, des livres sur Saint Paul qui évoquent ce sujet, des introductions au Nouveau Testament ou simplement un livre ou un article où l'auteur donne son avis sans rentrer dans les détails. À ma grande surprise, j'ai trouvé beaucoup plus d'érudits acceptant la paternité paulinienne des pastorales que je ne l'aurais cru.
Je vais présenter les avis en faveur de l'authenticité en séparant les avis selon trois distinctions :
Les livres qui sont des commentaires sur les pastorales.
Les articles dédiés à ce sujet et les introductions au Nouveau Testament qui ont une section dédiée à cette question.
Les livres concernant Saint Paul ou les articles dans lesquels un érudit donne son avis sans rentrer dans les détails.
Je précise que je n'ai pris aucun livre/article antérieur à 1980 ap. J.-C. et qu'à chaque fois que je vais citer une source, la date de publication sera donnée suivie de la note de référence. Il est possible qu'un érudit ait fait un commentaire et ait aussi participé à un autre livre avec d'autres érudits, ce qui amène à ce que son nom apparaisse dans deux colonnes distinctes. Dans le cas de doublons, son nom sera en rouge.
Commentaires dédiés aux pastorales 1. Donald Guthrie 1988 [1] 2. Gordon D. Fee 1989 [2] 3. Thomas C. Oden 1989 [3] 4. George W. Knight III 1992 [4] 5. Thomas D. Lea & Hayne P. Griffin 1992 [5] 6. Walter L. Liefeld 1999 [6] 7. William D. Mounce 2000 [7] 8. Luke Timothy Johnson 2001 [8] 9. William B. Barcley 2005 [9] 10. Ben Witherington 2006 [10] 11. Philip H. Towner 2006 [11] 12. Georges T. Montague 2008 [12] 13. Linda Belleville 2009 [13] 14. Graham Simpson 2017 [14] 15. Robert W. Yarbrough 2018 [15] 16. Gerald L. Bray 2019 [16] 17. Köstenberger 2021 (aussi 2006 et 2017) [17] 18. Osvaldo Padilla 2022 [18] 19. David W. Pao 2023 [19] 20. Stanley E. Porter 2023 [20] | Articles dédiés à ce sujet et introductions au Nouveau Testament 1. Michael Prior 1989 [21] 2. Joe Blair 1994 [60] 3. Philippe Rolland 1999 [22] 4. David Alan Black & Thomas D. Lea 2003 [23] 5. Daniel B. Wallace 2004 [24] 6. Donald A. Carson & Douglas J. Moo 2005 [25] 7. Brandon E. Carter 2007 [26] 8. Myriam Klinker-De Klerck 2008 [27] 9. Andreas J.Köstenberger, L. Scott Kellum & Charles L. Quarles 2009 [28] Lynn H. Cohick 2009 [61] 10. Hervé Ponsot 2010 [29] 11. Scott Hahn & Curtis Mitch 2010 [30] 12. Walter A. Elwell & Robert W. Yarbrough 2013 [31] 13. Eckhard J. Schnabel 2014 [32] 14. Craig Blomberg 2016 [33] 15. Christopher M. Date 2016 [34] 16. David A. deSilva 2018 [35] 17. G.K. Beale & Benjamin Gladd 2020 [36] 18. Mark J. Keown 2021 [37] 19. Jonathan Jefferson 2021 [38] 20. Benjamin P. Laird 2022 [39] | Livres concernant St Paul ou articles dans lequel un érudit donne son avis 1. E. Earle Ellis 1989 [40] 2. Paul W. Barnett 1999 [61] 2. Terry L. Wilder 2010 [41] 3. F. Alan Thomlinson 2010 [42] 4. Greg A. Couser 2010 [43] 5. Daniel L. Akin 2010 [44] 6. B. Paul Wolfe 2010 [45] 7. David B. Capes, Rodney Reeves & E. Randolph Richards 2011 [46] 8. Claire S. Smith 2012 [47] 9. Gregory A. Boyd 2014 [48] 10L. Timothy Swinson 2014 [61] 11 Richard N. Longenecker 2015 [59] 12. Thomas R. Schreiner 2020 [49] 13. James B. Pothro 2021 [50] 14. Murray J. Harris 2022 [51] |
Ces données sont très intéressantes, car on peut constater qu'aux alentours des années 1990-2000, plusieurs commentaires ont soutenu l'authenticité des pastorales (Fee, Oden, Knight, Lee & Griffin, Liefeld, Mounce). À la même année de publication que les commentaires de Fee et Oden (1989), le professeur Michael Prior a publié un livre dédié à la défense de la paternité paulinienne des pastorales.
Celui de Luke Timothy Johnson, publié en 2001, est très intéressant, car il a été publié dans une maison d'édition (Anchor Bible) qui publiait des commentaires du Nouveau Testament plutôt critiques envers les positions conservatrices. Cela n'a pas empêché Johnson d'adopter une position conservatrice après son étude des pastorales. En plus de ses arguments sur le contenu des. épitres Johnson aborde des phénomènes psychologiques pour expliquer le consensus contre la paternité des pastorales, comme lorsqu'il déclare à la page 56 de son livre "Plus une interprétation est transmise aux générations qui n'ont pas examiné ses prémisses et ses arguments en tant que 'fait' établi, plus elle devient naturelle et évidente." Johnson donne aussi d'autres raisons. Par exemple, il explique (pp. 56-57) que les pastorales peuvent être problématiques parce qu'elles contiennent des éléments qui vont à l'encontre de la raison pour laquelle on utilise Saint Paul (par exemple, les propos sur les femmes). Il va même jusqu'à dire que les critères utilisés contre les pastorales "apparaissent de plus en plus comme simplistes et potentiellement même trompeurs (p. 58)."
Par la suite, d'autres commentaires soutenant l'authenticité ont été publiés (Witherington, Tower, Montague), et plus récemment (à partir de 2018), de nouveaux commentaires ont été publiés (Yarbrough, Bray, Kostenberg, Padilla, Pao, Porter), en plus de tous les articles et introductions au Nouveau Testament qui abordent ce sujet.
Il y a aussi d'autres voix que je n'ai pas mentionnées jusqu'à présent. Par exemple, certains érudits pensent que certaines parties d'une des pastorales peuvent être authentiques (hypothèse fragmentaire). D'autres reconnaissent qu'au moins 2 Timothée vient de l'apôtre, comme Jerome Murphy-O'Connor (1995) [52], Paul Michael J. Gorman (2004) [53], Bruce W. Longenecker & Todd D. Still (2014), tout en reconnaissant qu'il est possible que 1 Timothée et Tite soient de Saint Paul [54]. D'autres reconnaissent seulement deux des trois, comme Benjamin L. White, qui accepte 2 Timothée et Tite [55]. D'autres ne prennent pas position et laissent la question ouverte, comme nous le voyons dans deux ouvrages récents dédiés aux pastorales (Christopher R. Hutson 2019 [56] et Scot McKnight 2023 [57]).
Quoi qu'il en soit, en se basant sur mon tableau, on peut voir 39 sources pour les deux premières colonnes, pour un total de 43 érudits qui ont soutenu et se sont engagés dans la défense des pastorales. Si on applique la donnée de 80 à 90% qui ne soutiennent pas l'authenticité, cela fait entre 172 et 387 érudits qui devraient soutenir la pseudépigraphie des pastorales dans des livres/articles universitaires. En partant du plus haut, avec 90% contre et 10% pour, je me demande si quelqu'un pourrait me donner les références des 387 livres/articlespubliés depuis les années 1980, dans lesquels des érudits argumentent contre la paternité des pastorales. Voilà la raison pour laquelle le propos de Brown doit probablement être tempéré. Si les 90% sont composés en majorité, ou au moins en bonne partie, de suiveurs qui n'ont pas pesé le pour et le contre, on peut légitimement se demander si l'argument est aussi fort qu'il en a l'air. Ce sur point Stanley Porter a récemment ironisé sur le cas de Brown en déclarant :
"Le fait qu'il estime que 80 à 90 % des chercheurs adoptent cette vision sceptique suggère que Brown aurait sans doute dû élargir son cercle de collègues académiques [58]."
Notons d'ailleurs qu'une grande quantité d'érudits a rejeté les pastorales sous prétexte que le langage diffère trop des lettres authentiques. Or, depuis l'étude de 2017 de Jermo Van Nes, que j'ai citée dans un précédent article, on sait que cet argument est désormais obsolète.
Citations d'érudits en faveur de l'authenticité des pastorales :
Daniel B. Wallace
En résumé, bien que la preuve contre l'authenticité des pastorales soit aussi forte que toute preuve contre l'authenticité de n'importe quel livre du NT (sauf 2 Pierre), elle ne peut toujours pas renverser le point de vue traditionnel. Le point de vue traditionnel, cependant, doit être modifié par les preuves linguistiques substantielles contre l'authenticité : un amanuensis (peut-être Luc) a eu une grande liberté en écrivant ces lettres pour l'apôtre Paul.
Luke Timothy Johnson
Les spécialistes continuent de débattre sur trois de ces lettres : 2 Thessaloniciens, Colossiens, Éphésiens. En revanche, pratiquement tous les spécialistes considèrent 1 et 2 Timothée et Tite ("les lettres pastorales") comme inauthentiques. Ils affirment que ces lettres ont été composées de manière pseudonyme par une "école paulinienne" écrivant au nom de Paul. Pourquoi ces lettres ont-elles été écrites ? Afin d'orienter l'enseignement de Paul dans une direction plus conservatrice, les érudits qui soutiennent cette théorie relèvent dans les lettres contestées des éléments qui suggèrent une position plus répressive, par exemple à l'égard des femmes (voir 1 Tm 2,8-15).
Un consensus si ancien commence à ressembler à un fait, mais en vérité, le point de vue conventionnel sur la paternité de Paul repose sur des bases fragiles, en particulier à la lumière de l'appréciation plus récente du caractère rhétorique et des origines sociales de la correspondance de Paul. Il est possible d'affirmer que toutes les lettres attribuées à Paul ont été écrites de son vivant et avec son autorisation, et que leur composition a impliqué son école dès l'époque de son ministère.
The New Testament: A Very Short Introduction, p31
Christopher M. Date
Les chrétiens troublés par la perspective de pseudépigraphes dans le NT, et par l'impact possible de leur présence sur son autorité et sa fiabilité, devraient trouver les conclusions de cet examen très encourageantes. Ehrman écrit que si "les chercheurs continuent à débattre de la paternité des épîtres deutéro-pauliniennes" - c'est-à-dire 2 Thessaloniciens, Colossiens et Ephésiens - "lorsque nous en arrivons aux épîtres pastorales, 1 et 2 Timothée et Tite, il y a une plus grande unanimité parmi les chercheurs". Ainsi, si le consensus contre la paternité paulinienne des pastorales n'est pas justifié, et si les raisons qu'il avance sont très discutables, alors on devrait d'autant plus être sceptique quant aux arguments contre la paternité paulinienne des autres lettres contestées.
By Command of God Our Savior: A Defense of the Pauline Authorship of the Pastoral Epistles, p24
Linda Belleville
En conclusion, tous les arguments contre la paternité de Paul peuvent être - et ont été - contrés. Paul a écrit ces trois épîtres à deux personnes différentes, Timothée et Tite, afin de les aider à devenir des dirigeants exemplaires dans leurs églises locales respectives. Ces épîtres sont remplies de conseils pratiques, mais aussi de réflexions spirituelles pertinentes pour l'Église du premier siècle et celle du vingt-et-unième siècle.
Cornerstone Biblical Commentary, Volume 17, Introduction Pastorales
Gordon D. Fee
En fin de compte, la solution traditionnelle, malgré les difficultés, semble encore être la meilleure. Elle présente le net avantage de pouvoir tenir compte d'un plus grand nombre de données historiques concrètes, sans compter qu'elle permet de rendre compte de manière satisfaisante des trois lettres, à la fois dans leur ensemble et dans chacune de leurs parties, comme le commentaire qui suit espère le démontrer.
La principale difficulté de la tradition demeure : comment rendre compte de manière adéquate de la différence de langue et de style. Mais sur ce point, il faut souligner avec insistance que, malgré toutes les différences, ils ressemblent beaucoup plus à Paul sur ces points qu'à d'autres. La meilleure solution est que Paul a utilisé un amanuensis différent pour ces lettres que pour les précédentes (ou bien a-t-il écrit ces lettres lui-même après avoir utilisé des amanuenses auparavant ?) Bien que cette solution présente ses propres difficultés (par exemple, le rôle réel de l'amanuensis dans la composition), le grand nombre de correspondances dans le vocabulaire avec Luc-Actes rend l'hypothèse de Luc comme cet amanuensis attrayante. Mais à ce sujet, on ne peut que conjecturer. Dire que Paul est l'auteur de l'EP signifie que les lettres viennent en fin de compte de lui dans les contextes historiques qu'elles contiennent. Cela ne dit pas comment elles sont venues de lui ; la réponse finale à cette question n'est pas à notre disposition.
1 & 2 Timothy, Titus (Understanding the Bible Commentary Series), Introduction
Eckhard J. Schnabel
Comme le montrent les éléments de preuve examinés, il existe de bonnes raisons d'accepter la paternité paulinienne de ces trois lettres.
The Assumption of a Pseudonymous Author and of Pseudonymous Recipients in the Light of Literary, Theological, and Historical Evidence in Do Historical Matters Matter to Faith?
A Critical Appraisal of Modern and Postmodern Approaches to Scripture
Andreas J.Köstenberger, L. Scott Kellum & Charles L. Quarles
En effet, comme nous le verrons, la paternité de Paul sur les Épîtres pastorales est de loin la meilleure conclusion sur la base de toutes les preuves disponibles et de plusieurs problèmes majeurs liés à toute position de pseudonymat ou d'allonymat.
The Cradle, the cross, and the crown an introduction to the New Testament, chap15
William B. Barcley
En outre, lors de son premier voyage missionnaire, Paul a veillé à ce que des anciens soient mis en place dans toutes les églises qu'il a fondées (Actes 14:23), et il n'y a rien dans les Pastorales qui reflète une structure d'église qui n'aurait pas pu être en place à l'époque de Paul.
Nous savons que Paul utilisait un scribe pour écrire ses lettres (cf. Rm 16,22). Certaines différences de vocabulaire et de style entre les Épîtres pastorales et d'autres lettres peuvent refléter une certaine liberté accordée par Paul à son scribe pour la rédaction de ses lettres.9 Mais dans l'ensemble, les touches personnelles évidentes dans les Pastorales (par exemple 1 Tim. 1:3, 18-20 ; 5:23 ; 2 Tim. 1:3- 7 ; 4:9-13), ainsi que le témoignage presque universel de l'Église à partir du début du deuxième siècle, indiquent que Paul est bien l'auteur de ces lettres.
A Biblical-Theological Introduction to the New Testament, p351
William D. Mounce
La question de la paternité porte davantage sur la méthodologie d'une personne que sur le texte lui-même. Il existe des différences entre l'EP et le reste des écrits de Paul, tout comme il existe des différences entre les autres écrits pauliniens. La question est de savoir dans quelle mesure elles sont différentes et quelle est la signification de ces différences. L'hypothèse de l'Amanuensis est celle qui explique le mieux les preuves internes et externes. Elle rend compte des différences entre l'EP et les autres lettres pauliniennes et n'introduit pas sa propre série de problèmes. Les hypothèses de la fiction et du fragment rejettent les preuves externes de l'authenticité et déforment le texte d'une manière qui crée une division inutile entre Paul et l'EP, offrant une théorie de la composition qui n'est pas plausible à mes yeux. Elles ne répondent pas à certaines des questions les plus fondamentales, comme celle de savoir pourquoi le pseudépigraphe a écrit trois lettres, ou pourquoi le corpus reflète si peu le deuxième siècle (Ignace, gnosticisme, etc.), ou sur quelle base ces hypothèses peuvent se prononcer sur ce que Paul aurait pu ou n'aurait pas pu dire. Comme le conclut Fee, "lorsque l'on dispose d'aussi peu de preuves que celles que l'on a de Paul - et que les preuves dont nous disposons sont de nature occasionnelle et non systématique - une mesure de prudence beaucoup plus grande que celle que l'on trouve habituellement dans la littérature semblerait appropriée".
Word Biblical Commentary 46: Pastoral Epistles, introduction
Osvaldo Padilla
La position adoptée dans ce commentaire est que Paul est l'auteur des Épîtres pastorales. Les raisons peuvent être résumées comme suit : (1) Les textes bibliques disent : "Paul, apôtre... Paul, serviteur...". Paul, serviteur". (2) La pseudépigraphie n'était pas acceptable dans l'Eglise primitive. (3) À l'exception des faux enseignants, l'Église primitive n'a pas remis en question la provenance paulinienne de ces lettres. (4) Les arguments contre la paternité paulinienne fondés sur la langue, la géographie et la théologie sont erronés (comme nous l'avons vu plus haut). (5) Il est probable que la " position majoritaire " ait été profondément influencée par les pressions académiques/sociales, qui conduisent au rejet de la paternité paulinienne sans une analyse suffisamment nuancée des données.
The Pastoral Epistles: An Introduction and Commentary, Introduction
Stanley E. Porter
Même si je comprends les problèmes liés à la détermination de la paternité ancienne, je reste convaincu que Paul était l'auteur de toutes les lettres qui lui sont attribuées.
Luke : Companion or Disciple of Paul ? p150 in Paul and the Gospels
Philip H. Towner
Quoi qu'il en soit, je suis d'avis que la question du processus de paternité dans le cas de ces lettres doit rester ouverte. En fait, les circonstances de la paternité de ces trois lettres pourraient bien différer d'une lettre à l'autre. Étant donné la nature complexe du processus de paternité qui nous a donné le corpus paulinien, il n'y a rien à gagner à insister sur une théorie particulière de la composition des trois lettres aux collaborateurs. Le point de vue de ce commentaire est que, tout comme pour le reste des lettres pauliniennes, Paul est l'auteur de ces trois lettres, quelle que soit l'importance de la contribution d'autres personnes à leurs messages et à leur composition.
The Letters to Timothy and Titus (New International Commentary on the New Testament), Introduction
David Alan Black & Thomas D. Lea
Les arguments contre la paternité paulinienne des Pastorales ne sont pas convaincants. Les affirmations internes des lettres suggèrent que Paul en est l'auteur. Les preuves externes tirées de l'histoire de l'Église présentent une tradition uniforme désignant Paul comme auteur. Le fait que les Pastorales aient eu de nombreux témoins de leur existence indique qu'elles ont dû être largement diffusées et que leur date d'origine remonte aux premières années de l'Église. Les meilleures preuves suggèrent que Paul a écrit les Pastorales dans les dernières années de son ministère.
The New Testament: Its Background and Message second edition, chap 18
(Autre citation de Thomas D. Lea) & Hayne P. Griffin
Le fait que les Pastorales aient eu de nombreux témoins de leur existence indique qu'elles ont dû avoir une large diffusion et que leur date d'origine doit remonter à la période des années antérieures. Les meilleures preuves suggèrent que Paul a écrit ces épîtres dans les dernières années de son ministère.
1, 2 Timothy, Titus in New American Commentary, 1.8
Walter A. Elwell & Robert W. Yarbrough
Le débat sur la paternité de Paul est trop complexe pour être relaté ici. Un essai plus ancien, qui mérite encore d'être consulté, affirme que la paternité paulinienne a été trop hâtivement rejetée ; il n'y a pas de raisons convaincantes d'accepter les points de vue alternatifs modernes. L. T. Johnson a défendu de manière convaincante la paternité paulinienne de 1 et 2 Timothée. Il dénonce de nombreuses erreurs dans les études critiques traditionnelles sur ce sujet. Personne n'a encore apporté la preuve que l'Eglise antique a accepté comme apostoliques des lettres qu'elle savait avoir été écrites sous un pseudonyme (sous un nom d'emprunt, en l'occurrence celui de Paul). La paternité de Paul s'accorde bien avec les faits connus. Nous sommes fondés à continuer à recevoir ces épîtres comme faisant partie du canon chrétien, écrites par un messager choisi de Jésus-Christ lui-même, l'apôtre Paul.
Encountering the New Testament: A Historical and Theological Survey Third Edition, p317
G.K. Beale & Benjamin Gladd
En réponse à ces protestations contre la paternité de Paul, nous devons admettre que le vocabulaire et la syntaxe des Pastorales sont effectivement différents des autres épîtres de Paul. Cependant, en comparant les trois Pastorales entre elles, on s'aperçoit que le langage de chaque lettre diffère de celui des autres. Cela signifie-t-il qu'il existe plusieurs auteurs pseudonymes des Pastorales ? La différence de langage n'implique pas une différence d'auteur. Puisque l'occasion de chaque lettre diffère des autres épîtres de Paul, il est logique que son langage soit unique. Paul adapte simplement ses lettres à un ensemble spécifique de circonstances. En outre, l'utilisation de secrétaires peut expliquer les différences de vocabulaire et de style dans les épîtres aux pasteurs. Enfin, nous devons garder à l'esprit que nous ne disposons pas d'une banque de données sur ce qui constitue le style et le vocabulaire de Paul. Chacune de ses lettres est, dans une certaine mesure, occasionnelle.
The Story Retold: A Biblical-Theological Introduction to the New Testament, p347
Georges T. Montague
Pour les besoins de ce livre, afin d'éviter de revenir sur toutes ces questions chaque fois que je commente un passage, j'ai choisi de supposer que les lettres sont de l'apôtre Paul, non seulement parce que les preuves, à mon avis, penchent dans ce sens, mais aussi pour des raisons littéraires, à savoir que Paul est l'auteur que les lettres elles-mêmes nous présentent, de sorte que les lecteurs qui souhaitent faire l'expérience de ce que l'auteur veut qu'ils fassent doivent de toute façon se mettre dans la position d'écouter l'apôtre qui écrit à ses véritables délégués. Ainsi, lorsque j'utilise "Paul", je me réfère à l'auteur que les lettres elles-mêmes revendiquent, même si le débat fait toujours rage pour savoir s'il s'agit du Paul historique ou d'un disciple ultérieur s'adressant en son nom à une église ultérieure.
First and Second Timothy, Titus, p23
Ben Witherington
Toutefois, nous devons d'abord poser une question déroutante : Comment se fait-il que la majorité des spécialistes de Paul qui n'ont pas fait une étude détaillée de ces documents ou écrit un commentaire sur les Épîtres pastorales au cours des cinquante dernières années pensent que ces lettres sont post-pauliniennes, alors que la majorité des spécialistes qui ont écrit de tels commentaires sont soit ouverts à cette possibilité, soit convaincus que ces lettres remontent effectivement à Paul sous une forme ou une autre ? Il s'agit là d'un dilemme qui mérite d'être éclairci.
Letters and Homilies for Hellenized Christians: A Socio-Rhetorical Commentary on Titus, 1-2 Timothy and 1-3 John, Introduction
David A. deSilva
Conclusion. Bien que plusieurs des observations faites par les partisans de la pseudépigraphie puissent être réfutées, et que beaucoup d'entre elles puissent être soumises à une évaluation ou à une interprétation différente, il faut tout de même admettre qu'elles ont soulevé suffisamment de doutes pour nous empêcher de présumer allègrement de la paternité paulinienne. D'autre part, les arguments contre l'authenticité - en particulier lorsque 2 Timothée est séparé des autres - ne sont pas étanches. Il est donc présomptueux d'écarter la possibilité que Paul ait écrit ces lettres d'une manière ou d'une autre.
An Introduction to the New Testament Contexts Methods & Ministry Formation Second Edition, p664
Donald A. Carson & Douglas J. Moo
Aucun argument convaincant n'a jamais été invoqué en faveur de la création pure et simple de situations hypothétiques de cette nature. De plus, toutes ces mentions, dans les trois lettres, portent la marque du particularisme historique. Elles n'ont rien des détails légendaires qui caractérisent, par exemple, les Actes de Paul du IIe siècle. Les Pastorales s'apparentent davantage aux lettres incontestées de Paul qu'à des documents pseudonymes connus qui circulaient dans l'Église ancienne.
Introduction au Nouveau Testament, p525
Walter L. Liefeld
L'accent mis sur l'éthique dans les Lettres pastorales est également pertinent pour la question de la paternité. Il serait en effet étrange qu'un auteur ayant l'intention d'enseigner de telles normes aille lui-même au-delà de l'honnêteté et de la vérité en essayant de tromper le lectorat en lui faisant croire que ce n'est pas lui mais Paul qui en est l'auteur. Si ces lettres ne transmettent que ce que Paul était susceptible d'enseigner, et non ce qu'il a effectivement enseigné, quelle que soit la noblesse des motifs de l'auteur, il semble impossible d'accorder la moindre confiance à une telle personne en tant que professeur d'éthique ou de morale.
1 & 2 Timothy & Titus The NIV Application Commentary, Niv Application Commentary Series, introduction
David W. Pao
(Après avoir répondu aux hypothèses pseudonymes dit:)
L'hypothèse de la paternité paulinienne établie ci-dessus fournit aux lecteurs modernes une compréhension plus définitive de la datation de ces lettres et des événements qu'elles contiennent.
1–2 Timothy, Titus, p35
Philippe Roland
Il en résulte que l'authenticité de l'écrit pétrinien, des épitres pastorales et des épitres de la captivité ne doit pas être mise en doute.
La succession apostolique dans le Nouveau Testament, p123
Hervé Ponsot
Une fois cette révolution copernicienne effectuée, on comprend infiniment mieux que Paul soit le seul expéditeur des lettres, qu’il s’occupe dans 1 Tm et Tite de l’organisation de jeunes églises, qu’on retrouve dans ces mêmes lettres certaines affirmations très proches du judéo-christianisme sans que jamais ne s’éloigne totalement le Paul des lettres de la maturité, celui qui pointe dans 2 Tm et qui naîtra vraiment quelques années plus tard.
L’authenticité des Pastorales; p59
Brandon E. Carter
En outre, les nombreuses références internes à diverses circonstances historiques ne font que renforcer les arguments en faveur de l'authenticité, tandis que le témoignage externe des pères de l'Église est largement en faveur de la paternité paulinienne. Troisièmement, la conclusion selon laquelle Paul a écrit les lettres n'est pas remise en cause par leur contenu théologique. L'ecclésiologie que l'on trouve dans les lettres n'est pas en conflit avec la structure de l'église évidente dans les Actes et les autres épîtres du Nouveau Testament. En outre, l'hérésie dont il est question dans les lettres est de nature juive et contemporaine de l'époque de Paul. Enfin, les différences de vocabulaire et de style littéraire entre les épîtres pastorales et le corpus paulinien incontesté peuvent s'expliquer par les circonstances et les objectifs divers qui ont entouré la composition des Pastorales. L'utilisation d'hapax legomena est dictée par le contenu des lettres, et des études statistiques ont démontré que le pourcentage d'hapax legomena dans les Épîtres pastorales est comparable à celui des autres écrits pauliniens. De plus, le style littéraire des Pastorales présente de nombreuses similitudes avec les écrits incontestés de l'apôtre. Ainsi, bien que la thèse de la paternité paulinienne ne soit pas exempte de difficultés, les lecteurs ont toutes les raisons de croire que les épîtres à Timothée et Tite sont, en fait, des écrits authentiques de l'apôtre Paul et qu'ils font autorité pour l'Église d'aujourd'hui.
The Authorship of the Pastoral Epistles, p35
Donald Guthrie
Pour conclure, on peut dire que ces objections, même ajoutées les unes aux autres, ne constituent pas une base suffisante pour rejeter l'authenticité paulinienne des Pastorales, objet de la conviction unanime et incontestée de l'Église chrétienne jusqu'au XIXe siècle.
Le grand Dictionnaire de la Bible, p1209
Thomas C. Oden
Peu de critiques du Nouveau Testament ont placé la date des Pastorales plus tard que mon estimé professeur Fred D. Gealy, de qui j'ai appris très tôt que « si une date doit être suggérée, A.D. 130-150 semblerait être une conjecture raisonnable ». De Rudolf Bultmann, dont l'oeuvre m'a préoccupé en tant que jeune chercheur, j'ai appris que les Pastorales représentent un « Paulinisme fané » qui essaie de se faire « une place dans le cadre de la vie bourgeoise ». Je suis maintenant convaincu que beaucoup de gens de ma génération ont accepté prématurément la prémisse de la paternité non paulinienne des Pastorales sans examiner de manière adéquate les preuves de la paternité paulinienne.
First and Second Timothy and Titus A Bible Commentary for Teaching and Preaching, p10
Gerald L. Bray
Il est plus probable que, vu le caractère personnel des épîtres, Paul les ait écrites lui-même, sans aide extérieure, ce qui expliquerait à la fois leur similitude entre elles et l'absence des fioritures stylistiques propres à un amanuensis professionnel. Des doutes subsisteront toujours à ce sujet, mais il faut rappeler que la charge de la preuve incombe à ceux qui rejettent l'origine apostolique des Pastorales et non à ceux qui la défendent. Malgré toutes les critiques, il n'en reste pas moins que les épîtres elles-mêmes affirment qu'elles ont été écrites par Paul, que pendant plus de dix-sept siècles cette affirmation n'a jamais été sérieusement remise en question, et qu'il y a encore de nombreux érudits de différentes convictions théologiques qui sont prêts à défendre l'ancienne tradition. Si celle-ci doit être abandonnée, il doit y avoir de bonnes raisons de le faire, et il reste à voir si les objections qui lui sont opposées peuvent résister à l'examen auquel elles doivent, en toute équité, être soumises. La position adoptée dans ce commentaire n'est pas seulement que le point de vue traditionnel est le bon et que les alternatives proposées sont à la fois moins satisfaisantes et finalement insoutenables sur la base des preuves dont nous disposons, mais aussi qu'elles doivent être d'origine paulinienne si elles doivent avoir une quelconque autorité en tant qu'Ecriture Sainte dans la vie de l'Eglise.
The Pastoral Epistles: An International Theological Commentary; pp9–10
George W. Knight III
Notre conclusion est que les EP ont bien été écrits par l'apôtre Paul à ses collègues. Cette conclusion est basée non seulement sur le témoignage clair que les lettres désignent Paul comme leur auteur, leurs fréquentes références personnelles à Paul, leur enseignement paulinien de base, et leur vocabulaire et style pauliniens de base, mais aussi sur la résolution satisfaisante des différences perçues ou réelles qui, en fin de compte, pointent vers cette paternité plutôt que de s'en éloigner.
The Pastoral Epistles: A Commentary on the Greek Text, Introduction
Graham Simpson
Si l'on admet la possibilité d'une libération de Paul de son premier emprisonnement romain et d'une nouvelle période de ministère, et si l'on admet également la possibilité de l'implication de Luc (comme expliqué ci-dessus), il est beaucoup plus satisfaisant d'interpréter les EP comme datant de la fin de la vie de Paul et adressés à Timothée à Éphèse et à Tite en Crète avec l'autorité de Paul lui-même. Bien qu'il subsiste de nombreuses incertitudes, il semble qu'il n'y ait pas grand-chose à gagner d'une autre approche. La théorie de la date tardive et de l'auteur pseudonyme crée autant de problèmes qu'elle n'en résout.
1-2 Timothy and Titus: An Exegetical and Contextual Commentary, Introduction
Craig Blomberg
Lors de la rédaction des épîtres pastorales, Paul pourrait bien avoir utilisé Luc comme amanuensis, tout en laissant à son médecin bien-aimé la liberté d'écrire les pensées de Paul dans son propre style. Les formalités et le style des lettres de mandat expliquent plusieurs des caractéristiques distinctives de 1 Timothée et de Tite, tandis que 2 Timothée, en tant que lettre parénétique personnelle, est peut-être la seule épître véritablement non publique du canon paulinien. Le nombre de détails personnels dans 2 Timothée en fait l'épître la plus difficile à considérer comme la composition de quelqu'un qui s'adresse à un public plus large, une génération plus tard. Mais les similitudes entre les trois lettres signifient que si l'on peut prouver l'authenticité de 2 Timothée, il ne faut peut-être pas rejeter si rapidement l'origine paulinienne de 1 Timothée ou de Tite.
The Historical Reliability of the NewTestament, chap 8
Myriam Klinker-De Klerck
Après deux siècles de débat, la théologie dominante suppose généralement l'inauthenticité de l'EP. Cependant, la relation entre la pseudonymité et le canon n'est pas très claire, comme le révèlent la discussion en cours et les résultats divergents du débat. En outre, les arguments de base contre l'authenticité ne sont pas tout à fait solides : les caractéristiques distinctives de l'EP peuvent facilement être expliquées par d'autres facteurs que la pseudonimitié. Enfin, l'« ancienne » perspective de l'authenticité pourrait apporter de « nouvelles » idées concernant les études pauliniennes et la théologie en général.
L'acceptation littérale de l'affirmation de l'auteur semble être la position la plus attrayante, notamment parce qu'elle semble créer le moins de problèmes. Il y a donc de nombreuses raisons de reconsidérer l'authenticité de ces lettres uniques.
The Pastoral Epistles: authentic Pauline writings, p106
Claire S. Smith
Il faut noter que l'identité de l'auteur des quatre lettres n'est pas déterminante pour la méthodologie ou les conclusions de la présente étude et, dans un sens, elle n'est nécessaire que pour s'y référer. Néanmoins, dans l'intérêt de la transparence académique, le point de vue privilégié est celui de l'auteur paulinien avec ou sans l'assistance et/ou l'apport d'un amanuensis
Pauline Communities As ‘Scholastic Communities’: A Study of the Vocabulary of ‘Teaching’ in 1 Corinthians, 1 and 2 Timothy, and Titus, pp29–30
Scott Hahn & Curtis Mitch
En fin de compte, les arguments contre la paternité paulinienne ne sont ni inattaquables ni à l'abri de la critique, et la tradition selon laquelle Paul a lui-même composé les Épîtres pastorales peut encore être défendue de manière critique et convaincante.
Ignatius Catholic Study Bible New Testament Second Edition, introduction 1 Timothy
David B. Capes, Rodney Reeves & E. Randolph Richards
Certains voient les lettres comme des instructions génériques et impersonnelles qui auraient pu venir de n’importe quel admirateur de Paul ; d’autres soutiennent que Paul offre ses conseils les plus personnels et les plus directs dans ces lettres. Nous allons discuter des Pastorales comme étant pauliniennes, car nous n’avons pas trouvé que les arguments contre la paternité paulinienne soient suffisants pour renverser le verdict non seulement de l’histoire chrétienne primitive mais de la plus grande partie de l’histoire chrétienne.
Rediscovering Paul: An Introduction to His World, Letters and Theology, chap 9
Mark J. Keown
Les épîtres pastorales présentent des différences de vocabulaire, de style et, à certains moments, de contenu. Cependant, il n’y a aucune raison de contester leur authenticité, compte tenu de l’acceptation généralisée de ces épîtres par l’Église primitive, du rejet du pseudonymat/pseudépigraphie, de l’utilisation d’un secrétaire et des différences dans la situation de Paul et de ses collaborateurs. Les épîtres pastorales constituent un genre de lettres unique dans le Nouveau Testament : un apôtre écrit à ses collaborateurs plutôt qu’à une ou plusieurs églises et/ou à un large groupe de chrétiens. Ainsi, Paul écrit à ses ouvriers plutôt qu’il n’instruit des églises entières. Pour ces raisons, il n’y a aucune raison de rejeter la paternité de Paul.
Discovering the New Testament: An Introduction to Its Background, Theology, and Themes (Volume 2: The Pauline Letters), chap 12
E. Earle Ellis
Si l’on évalue l’utilisation par Paul de co-expéditeurs, de secrétaires et de matériel préformé à la lumière de la pratique littéraire du premier siècle, les objections traditionnelles à la paternité paulinienne des épîtres pastorales tombent en grande partie à l’eau. Néanmoins, les épîtres pastorales sont différentes. Elles reflètent l’utilisation d’un secrétaire différent et de confiance qui, pour des raisons plausibles, a été identifié à Luc.
Pauline Theology: Ministry and Society, p107
Terry L. Wilder
Je ne pense pas, cependant, que le recours à la pseudonymie soit nécessaire, ni pour les Pastorales, ni pour le reste des lettres contestées du NT.
Pseudonymity, the New Testament, and the Pastoral Epistles, in Entrusted With the Gospel: Paul's Theology in the Pastoral Epistles
F. Alan Thomlinson
Après cette brève étude, nous avons examiné la pratique générale de Paul consistant à employer des métaphores de contrôle (avec un vocabulaire spécialisé) pour établir des thèmes de contrôle dans ses lettres. Nous avons ensuite examiné ce que l'on appelle le « problème du vocabulaire spécialisé » dans l'EP, en suggérant qu'une partie du vocabulaire spécialisé pourrait être un regroupement topique de termes relatifs à l'administration des biens, afin de porter son argumentation synthétique dans l'EP.
Il a ensuite été suggéré que Paul emprunte probablement ces métaphores d'intendance aux paraboles de Jésus concernant le service fidèle ou consciencieux au sein de la maison du Messie (Matthieu 24:45-51, 25:14-30 ; Luc 12:35-48, 16:1-13).
Après avoir examiné les termes d'intendance dans les paraboles de Jésus, nous avons jeté un bref coup d'œil sur l'intendance des biens dans le monde romain. J'ai émis l'hypothèse que Paul se considérait apparemment comme un intendant en chef supervisant des domaines familiaux dispersés. Il envoie Timothée et Tite en mission temporaire en tant qu'agents délégués pour contrôler les églises de la maison. Timothée doit corriger les dirigeants d'Éphèse et Tite doit nommer des anciens dans les nouvelles Églises de Crète.
La section suivante a examiné les termes clés de l'intendance des biens dans le PE. La dernière partie traite des correspondances internes dans les lettres entre les termes employés dans l'exhortation aux ménages chrétiens privés et les mêmes termes employés dans la parénèse à l'église dans son ensemble. Il a été noté que, d'après ces parallèles internes, il semble probable que certains des termes clés de l'EP aient été choisis en raison de leur lien avec l'intendance des biens (ou la gestion des ménages).
The Purpose and Stewardship Theme within the Pastoral Epistles, in Entrusted With the Gospel: Paul's Theology in the Pastoral Epistles
Greg A. Couser
L'espace ne permet pas de défendre pleinement la paternité paulinienne comme l'explication la plus historiquement plausible et la plus convaincante de la production, du contenu et du statut canonique de ces lettres.
The Sovereign Savior of 1 and 2 Timothy and Titus, in Entrusted With the Gospel: Paul's Theology in the Pastoral Epistles
Daniel L. Akin
La christologie des épîtres du premier et du deuxième Timothée et de Tite s'inscrit dans des lettres occasionnelles écrites par Paul à ses fidèles associés dans le ministère de l'évangile. La christologie dans ces lettres émerge sur la toile de fond des préoccupations liées aux faux enseignements et à l'ecclésiologie appropriée. Une fois de plus, nous découvrons que le faux enseignement présente certains avantages ! Cependant, la christologie n'est pas uniquement liée à ces préoccupations, comme le révélera notre analyse inductive. Les questions de théologie proprement dite, de trinitarisme, de sotériologie et d'eschatologie interagissent également avec la christologie des Pastorales. [...] Il convient de noter que cet auteur affirme la paternité paulinienne des Pastorales, bien qu'il soupçonne la main du Dr Luc d'avoir contribué à la composition des lettres.
The Mystery of Godliness Is Great: Christology in the Pastoral Epistles, in Entrusted With the Gospel: Paul's Theology in the Pastoral Epistles
B. Paul Wolfe
Quelle image se dégage de l'utilisation de l'Écriture dans l'EP ? Paul dépendait de la tradition pour de nombreux liens avec l'AT dans ces trois épîtres, mais il ne s'est pas limité aux expressions ou à l'exégèse traditionnelles. Ces lettres font preuve d'un travail d'interprétation et d'applications qui n'ont pas d'équivalent ailleurs dans le NT. Le langage et les principes de l'AT, l'enseignement de Jésus et la tradition chrétienne y sont constamment entrelacés. On peut raisonnablement dire que ces lettres reflètent le travail d'un théologien biblique mûr, à l'aise dans le texte de l'Écriture et l'utilisant subtilement et puissamment pour proclamer, corriger les erreurs doctrinales et les déviations éthiques, et fournir des conseils à l'Église en transition. Ce faisant, Paul donne un dernier exemple à ses collaborateurs et aux Églises, en les invitant à prêter une grande attention à la Parole et à la traiter avec soin. Le PE ne contient pas d'argumentation théologique profondément engagée sur les Écritures, comme on peut en trouver, par exemple, dans Romains ou Hébreux. On a l'impression que tout cela a déjà été élaboré. Les controverses doctrinales sont présentes (par exemple, 2 Tim 2:19), et Paul fait appel aux Écritures pour les corriger, mais pour l'essentiel, l'utilisation de l'Écriture par Paul ici est orientée vers la pratique. Les Écritures fournissent des lignes directrices pour la direction, le culte public et l'exhortation éthique.
The Sagacious Use of Scripture, in Entrusted With the Gospel: Paul's Theology in the Pastoral Epistles
Jonathan Jefferson
Les preuves sont nombreuses que les concepts des épîtres pastorales qui sont utilisés comme base pour contester leur authenticité reflètent les premières églises chrétiennes du premier siècle et, par extension, il semble probable que Paul ait en fait écrit les lettres de Tite et 1 et 2 Timothée.
The Paulinism of Titus and Timothy: How the Pastoral Letters Reflect First Century Christianity, p57
Michael Prior
Alors que les spécialistes qui font intervenir l'utilisation d'un secrétaire par Paul dans la discussion sur la paternité des Pastorales suggèrent que Paul a accordé au secrétaire, dans ces cas, plus de liberté qu'à ceux qui ont écrit les autres lettres, nous suggérons que, parce que les Pastorales sont des lettres personnelles et intimes, Paul n'a pas eu recours à un secrétaire pour les rédiger.
Paul the Letter-Writer and the Second Letter to Timothy, p167
Benjamin P. Laird
Si les Pastorales n'ont été composées que plusieurs décennies après sa mort, il serait alors difficile d'expliquer leur omniprésence dans plusieurs des premiers témoins du corpus paulinien. De plus, il semble peu probable qu'un corpus établi de dix lettres pauliniennes ait circulé pendant une longue période pour ensuite s'étendre et inclure les Pastorales. Si tel avait été le cas, nous nous attendrions à ce que l'autorité des Pastorales et leur place légitime dans le corpus paulinien aient fait l'objet d'une plus grande résistance et d'une plus grande opposition.
The Pauline Corpus in Early Christianity: Its Formation, Publication, and Circulation, chap 4
Gregory A. Boyd
C'est pourquoi je continue à suivre la tradition et à attribuer à Paul la paternité de ces œuvres et d'autres œuvres contestées (par exemple les épîtres pastorales).
James B. Pothro
En fin de compte, chaque argument contre l'authenticité peut être déconstruit, mais les caractéristiques distinctives de ces lettres demandent à être expliquées, et il n'y a aucun moyen de « prouver » leur authenticité, si ce n'est en soutenant que Paul a pu les écrire de son vivant.
The Apostle and His Letters Introduction, p239
Thomas R. Schreiner
Je suis cependant convaincu que les treize lettres sont authentiques.
Paul, Apostle of God's Glory in Christ: A Pauline Theology, Introduction
Murray J. Harris
Les Pastorales (1 et 2 Timothée et Tite) ont été écrites par Paul.
Les trois lettres affirment avoir été écrites par Paul (1 Tim 1:1 ; 2 Tim 1:1 ; Tite 1:1). Les différences de vocabulaire et de style entre ces lettres et les lettres pauliniennes incontestées peuvent être en grande partie expliquées par les auditoires radicalement différents — il ne s'agit pas d'églises naissantes en difficulté, mais des délégués de confiance de Paul, qu'il a chargés de traiter des problèmes pastoraux spécifiques et des besoins particuliers. Les deux principales alternatives à l'attribution paulinienne — la pseudonymie et l'« hypothèse des fragments » — entraînent davantage de difficultés non résolues que celles soulevées par la vision traditionnelle.
Paul-His Life, Letters, and Teaching, chap 2
Joe Blair
Les informations ci-dessus amènent les interprètes à développer différentes positions sur l’auteur des lettres pastorales. Premièrement, certains affirment qu'elles sont pseudonymes, indiquant qu'un écrivain postérieur à Paul a pris son nom. À cette époque, il arrivait que des auteurs inconnus utilisent le nom d'une personnalité célèbre afin de donner du poids et de l'autorité à leurs écrits. Deuxièmement, d'autres soutiennent que ces lettres sont fragmentaires en ce qui concerne leur paternité. Un disciple de Paul aurait pris des fragments authentiques de ses écrits et les aurait édités pour créer un message composite.
Troisièmement, certains adoptent la perspective d’un amanuensis, considérant que le secrétaire de Paul, après avoir pris la dictée, aurait eu une certaine liberté dans la composition du texte. Enfin, la vision traditionnelle attribue directement ces lettres à Paul, affirmant qu'il les a écrites entre 62 et 65 apr. J.-C. Trois de ces quatre théories attribuent donc, d'une manière ou d'une autre, la paternité des lettres à Paul. Après avoir examiné tous les éléments, il existe de solides arguments en faveur d’une paternité directe ou indirecte de Paul pour ces trois lettres.
Introducing the New Testament, chap 22
Lynn H. Cohick
Certains chercheurs soutiennent que la situation historique implicite dans les lettres pastorales est différente de celle des autres lettres de Paul. Par exemple, 1 Corinthiens 12–14 décrit une Église basée sur les dons spirituels, tandis que 1 Timothée et Tite insistent sur des offices ecclésiastiques (évêque, ancien, diacre). Est-ce contradictoire ? En réalité, Paul mentionne déjà les diacres dans d’autres lettres (Romains 16:2–3), et Luc parle des anciens (Actes 14:23 ; 20:17). De plus, Paul adapte son message aux besoins des communautés. Aux Corinthiens, il répond à des abus liés aux dons spirituels ; dans les lettres pastorales, il cherche à structurer l’Église. En outre, ces lettres restent cohérentes avec la théologie paulinienne, en particulier sur la vie chrétienne (ex. 1 Timothée 1:12–17 ; 6:1–2).
La datation dépend de l’auteur. Si Paul n’en est pas l’auteur, les lettres pourraient dater du IIe siècle. S’il en est bien l’auteur, elles doivent avoir été écrites entre 65 et 68 apr. J.-C. Une estimation plausible est : 1 Timothée et Tite : 65/66 apr. J.-C. 2 Timothée : 67/68 apr. J.-C., peu avant la mort de Paul sous Néron (mort le 9 juin 68).
The New Testament in Antiquity: A Survey of the New Testament within Its Cultural Context, chap 21
Paul W. Barnett
Tout bien considéré, l’argument contre l’authenticité paulinienne, fondé sur l’hypothèse pseudépigraphique, est discutable. L’homogénéité de ces lettres pourrait être attribuée à l’usage d’un nouvel amanuensis, ce qui expliquerait également les différences par rapport aux autres lettres tout en soutenant leur origine et leur autorité pauliniennes. Indépendamment de la question littéraire, les Pastorales proviennent assurément de la période du ministère de Paul après sa libération de la captivité mentionnée dans les dernières phrases du livre des Actes. Durant cette période, il a visité Éphèse (1 Tim 1:3), Milet (2 Tim 4:20), Troas (2 Tim 4:13), la Macédoine (1 Tim 1:3) et la Crète (Tit 1:5), bien que nous ne sachions ni dans quel ordre ni pour combien de temps. L’auteur devait savoir que ces lettres auraient été immédiatement discréditées si Paul n’avait en réalité pas visité ces lieux. Paul est-il finalement arrivé en Espagne ? Clément, écrivant vers le milieu des années 90, affirme qu’il a atteint "les confins les plus reculés de l’Occident". Mais cela pourrait désigner Rome plutôt que l’Espagne. En réalité, il est difficile de voir comment Paul aurait eu le temps ou l’opportunité de se rendre dans la péninsule Ibérique. Les Pastorales restent silencieuses sur ce point, et l’auteur des Actes n’a pas écrit de volume supplémentaire, ce qu’il aurait sûrement fait si Paul s’était rendu en Espagne. Notre dernier aperçu de Paul provient de sa propre plume dans 2 Timothée. Il est de nouveau en prison à Rome (2 Tim 1:16-18). Il a subi un premier procès (2 Tim 4:16) et en attend un second dont il ne s’attend pas à être délivré (2 Tim 4:6-8). Ainsi, il attend son exécution imminente.
Jesus & the Rise of Early Christianity: A History of New Testament Times
L. Timothy Swinson
Au vu des observations et résumés précédents, ainsi que des études plus approfondies fournies ailleurs, il est des plus raisonnable et judicieux de travailler avec les lettres de Paul à Timothée telles qu'elles se présentent, du moins jusqu'à ce que des preuves substantielles émergent, soit pour suggérer un autre auteur, soit pour attester clairement de l'identité non paulinienne de l'écrivain.
What Is Scripture?: Paul's Use of Graphe in the Letters to Timothy, chap 2
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Thomas R. Schreiner, Paul, Apostle of God's Glory in Christ: A Pauline Theology, Introduction
James B. Pothro, The Apostle and His Letters Introduction. (J’ai hésité à inclure Pothro car il est plutôt ambiguë dans sûr ce sujet)
Murray J. Harris, Paul-His Life, Letters, and Teaching
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Michael J. Gorman, Apostle of the Crucified Lord: A Theological Introduction to Paul and His Letters
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Stanley E. Porter, Letters to Timothy and Titus: A New Translation with Notes and Commentary, p106
Richard N. Longenecker, Paul, Apostle of Liberty
Joe Blair, Introducing the New Testament, chap 22
L. Timothy Swinson, What Is Scripture?: Paul's Use of Graphe in the Letters to Timothy
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