Matthieu 21.37 vs crucifixion ?
- ProEcclesia bloger
- 30 août 2023
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 sept. 2023

Matthieu 21:37 Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils
Ce verset est utilisé pour "prouver" que Dieu n'a pas envoyé le Christ pour être crucifié car la parabole dit bien qu'en envoyant son fils le maitre de la vigne dit à propos des vignerons "ils auront du respect pour mon fils". Comment donc Dieu pourrait envoyer son Fils pour être crucifié et en même temps dire "ils auront du respect pour mon fils" ?
Dans son commentaire sur l'évangile de Matthieu St Jean Chrysostome à donné un argument très intéressant :
"Que veut dire cette parole « Ils auront du respect au moins pour mon Fils » ? Il ne parle pas de la sorte comme ignorant la manière dont ils devaient le recevoir, mais pour faire mieux voir l’excès d’un crime qui était indigne de tout pardon. Car il savait trop assurément que s’il l’envoyait parmi eux, ces méchants le tueraient. Il dit donc: « Ils auront du respect au moins pour mon Fils » pour marquer ce qu’ils devaient faire; parce qu’il est visible qu’il leur convenait d’avoir ce sentiment de respect. C’est ainsi qu’il parle au prophète Ezéchiel : « Parlez-leur pour voir s’ils vous écouteront (Ezech. II.) » ; non qu’il ignorât qu’ils ne l’écouteraient jamais, mais pour empêcher quelques impies de dire que c’était cette prédiction inévitable de Dieu qui forçait ce peuple à demeurer dans son opiniâtreté. C’est la raison pour laquelle Dieu parle ici de la même manière, et comme s’il doutait : « Ils auront peut-être du respect pour mon Fils ». Car s’ils s’étaient conduits si criminellement envers les serviteurs, leur respect pour le Fils aurait au moins dû les retenir. [1]"
C'est en effet de cette façon que nous devons regarder ce texte, Dieu savait par avance comment allait régir les vignerons, il avait donc dans son plans anticipé la réaction des vignerons et voulait que le Fils meurt pour le faire revenir à la vie. On peut aussi trouver une analogie, bien qu'étant imparfaite et demander "Dieu n'a t-il pas dit à Abraham d'aller sacrifier son fils sur une montagne ? Et pourtant n'avait-il pas un autre plan car il connaissait ce qu'allait faire Abraham ?".
Le dernier argument qui pourrait être utiliser pour nier la crucifixion avec la parabole des vignerons serait de dire "où dans la parabole Dieu dit qu'il envoie le Fils pour mourir ?". Cet argument pose un premier problème, il part du principe que si une chose n'est pas dite dans une parabole alors elle est contredite. Prenons par exemple la parabole des noces (Matthieu 22.1-14). Dans cette parabole il y'a les serviteurs qui sont châtié et ceux qui sont invités. Nul part il est dit que ceux qui sont châtiés peuvent ou on le droit de se repentir, doit-on en conclure que Dieu n'accepte pas la repentance ? Il est évident que non, et bien le même raisonnement doit être appliqué à la parabole des vignerons, quelques chose qui n'est pas dit n'est pas de facto contredit.
Deuxièmement nous devons regarder ailleurs dans l'évangile pour voir si nous avons une parole qui peut nous permettre de savoir si ou non le Fils est venu pour mourir. C'est en effet ce que nous pouvons lire en Matthieu 20.28 "C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs".
https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/saints/chrysostome/matthieu/068.htm
Curtid Mitch & Edward Sri disent sur ce passage "Le premier exemple en est Jésus. Toute sa mission est de servir les autres plutôt que d'être servi par eux. Non seulement il a vécu sa vie au bénéfice des personnes qui l'entouraient, mais il promet également de donner sa vie pour les nombreuses personnes du monde. L'effet que cela aura est exprimé dans le mot rançon. À l'époque biblique, une rançon était une somme d'argent versée pour la libération de biens ou de personnes. Par exemple, les terres familiales vendues en cas de difficultés financières pouvaient être rachetées par le paiement d'une rançon (Lv 25,26). De même, si une extrême pauvreté contraignait un individu à se vendre comme esclave, un parent pouvait racheter sa vie en payant une rançon à son maître, le libérant ainsi (Lv 25, 51). Mais Jésus ne pense pas à libérer les gens de l'esclavage physique. Au prix de sa propre vie, il "sauvera son peuple de ses péchés" (1,21). Le quatrième chant du serviteur d'Isaïe, auquel Jésus fait allusion dans ce passage, le montre clairement. Nous y lisons que le Serviteur messianique du Seigneur, en subissant le rejet et les mauvais traitements de son peuple, donnera "sa vie" (Is 53,10) comme un sacrifice qui "enlèvera les péchés d'un grand nombre" (Is 53,12).", The Gospel of Matthew, p260
Kommentare