L'authenticité de la Péricope de la femme adultère (Jean 7.53-8.11)
- ProEcclesia bloger
- 24 févr.
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Dernière mise à jour : 25 févr.

Cet article a pour objectif de défendre de manière brève l'authenticité johannique de Jean 7.53-8.11 en reprenant les arguments de John David Punch et Maurice Robinson [1]. (Lorsque l'abréviation "PA" apparaît, c'est pour faire référence à la péricope de la femme adultère.)
Les preuves externes
Plus de 1500 manuscrits contiennent la péricope, ce qui représente environ 85 % des manuscrits.
Sur les 10 plus anciens manuscrits grecs (p66, p75, Sinaiticus, Vaticanus, Alexandrinus, Ephraemi, Borgianus, Washingtonianus, Petropolitanus Purpureus, Bezae), un seul codex inclut le passage de la femme adultère, ce qui constitue un argument plutôt fort contre son authenticité. Toutefois, p66, p75, Sinaiticus et Vaticanus proviennent de la même région et ne représentent qu'une seule ligne de transmission (alexandrine). Il est aussi possible que la page blanche présente à la fin de Jean dans le Washingtonianus indique la connaissance de la péricope de la femme adultère, comme c'est le cas pour le Sinaiticus. Les marques dans les marges du Vaticanus pourraient également signaler la présence de variantes pour cette péricope [2]. Toutefois, si l'on se concentre uniquement sur les manuscrits grecs (notamment les plus anciens), la preuve penche en faveur de la non-authenticité, raison pour laquelle il est essentiel d'examiner les citations de ce passage.
Citations anciennes
Didascalie des apôtres (200-220 ap J.C), 7.31 "parce que tu n'obéis pas à notre Seigneur et à notre Dieu pour faire comme il a fait avec la pécheresse que les prêtres amenèrent devant lui, puis ils remirent le jugement entre ses mains et s'en allèrent; mais lui qui scrute les cœurs, lui demanda et lui dit : Est-ce que les prêtres font condamnée, ma fille? - Elle lui dit: Non, Seigneur. - Et il lui répondit: Va, je ne te condamnerai pas non plus va). - Prenez donc exemple sur lui, ô évêques, sur notre Sauveur, notre roi et notre Dieu, et conformez-vous à lui pour être paisibles, humbles, humains et miséricordieux, pacifiques, exempts de colère pour enseigner, réconforter, recevoir et persuader.
Ambrosiaster (370 ap J.C), Quaestiones ex Utroque Mixtim, 102: Contra Novatianum (Migna P.L. 35, Col. 2307) Lorsqu'on amena au Seigneur une prostituée et qu'il épargna celle qui avait été surprise en flagrant délit d'adultère, la plupart des Juifs dirent : “Commençons à prêcher la piété - non pas la condamnation, mais le pardon
Pacien de Barcelone (380 ap J.C), contre le traité aux novatiens, épitre 3.39 "Pourquoi tardez-vous, ô Novatiens, à demander œil pour œil, dent pour dent, à exiger vie pour vie, à renouer avec la pratique de la circoncision et du sabbat ? Mettez à mort le voleur. Lapider le pédant. Choisissez de ne pas lire dans l'Évangile que le Seigneur a épargné même la femme adultère qui s'est confessée, alors que personne ne l'avait condamnée ; qu'il a absous la pécheresse qui a lavé ses pieds avec ses larmes ; qu'il a délivré Rahab à Jéricho, elle-même une ville des Phéniciens ; qu'il a libéré Tamar de la sentence du patriarche ; que, lorsque les Sodomites ont également péri, il n'a pas fait périr les filles de Lot ; qu'il aurait même délivré ses gendres, s'ils avaient cru à la destruction à venir."
Ambroise de Milan (390 ap J.C), Lettres 26.2 "La question de l'acquittement de la femme qui, dans l'Evangile selon Jean, a été amenée au Christ pour adultère, a toujours été très agitée et très célèbre."
Didyme l'aveugle (380 ap J.C), commentaire sur l'Écclésiaste 223.10 "Nous le trouvons dans certains évangiles : Une femme, dit-on, condamnée par les Juifs pour un péché, était envoyée pour être lapidée dans le lieu prévu à cet effet. Le Sauveur, dit-on, la voyant et constatant qu'ils étaient prêts à la lapider, dit à ceux qui s'apprêtaient à jeter des pierres : 'Que celui qui n'a pas péché prenne une pierre et la lance. Si quelqu'un a conscience de n'avoir pas péché, qu'il prenne une pierre et qu'il la frappe. Et personne n'osait ; parce qu'ils savaient en eux-mêmes et percevaient qu'ils étaient eux aussi coupables de certaines choses, ils n'osaient pas la frapper."
Augustin dans Contre Faustus 22.25 Les Manichéens attribuent à la passion, chez les Prophètes, certains faits dont la hauteur les dépasse de beaucoup, comme quelques païens sacrilèges accusent le Christ de folie, ou plutôt de démence, pour avoir cherché hors de saison des fruits sur un arbre (1) ; ou de fatuité puérile, parce que, se baissant il écrivit du doigt sur la terre, et qu'il recommença après avoir répondu à ceux qui l'interrogeaient
Augustin, Union des adultères 2.6. Mais cette conduite du Sauveur soulève l'indignation des infidèles; on trouve même des chrétiens de peu de foi ou plutôt ennemis de la vraie foi, qui craignant l'impunité pour leurs femmes, arrachent des exemplaires sacrés le récit de l'indulgence accordée par Jésus-Christ à la femme adultère.
Jerome, contre les pélagiens 2.17 Dans l'Évangile selon Jean, on trouve, dans de nombreuses copies grecques et latines, l'histoire de la femme adultère accusée devant le Seigneur.
Nous pouvons aussi citer ces manuscrits anciens latins :
Codex Veronensis (5e siècle),il manque les pages à partir de Jean 7.44 à 8.12, toutefois l'espace prouve que la péricope était présente dans ce codex.
Codex Palatinus (5e siècle), contient la péricope de la femme adultère.
Codex Fuldensis (546 et peut être basé sur le Diatessaton de Tatien de 172 ap J.C) contient la mention "De muliere a Iudaeis in adulterio deprehensa / D'une femme surprise en adultère par les Juifs"
Ces données montrent que la PA était connue dans différentes régions (Espagne, Italie, Égypte), ce qui laisse supposer des lignes de transmission indépendantes, peut-être plus anciennes que le Vaticanus et le Sinaiticus.
Le témoignage d’Augustin est crucial : il indique que la PA était connue des manichéens, ce qui signifie qu’elle circulait hors du cadre chrétien officiel. Jérôme, ayant consulté plusieurs copies anciennes, atteste également de sa présence Comme le dit John David Punch "[...] mais nous savons que Jérôme avait consulté des manuscrits, tant en grec qu'en latin, qui étaient au moins contemporains du Sinaiticus, voire plus anciens [3].
Le témoignage le plus ancien reste celui de la Didascalie, qui montre que la PA était connue dès les années 200.
Ces éléments ne prouvent pas à eux seuls son authenticité, mais ils montrent qu'elle était largement diffusée, malgré son absence dans certains manuscrits grecs anciens.
Preuves internes.
La PA s'insère dans un contexte plus large lié à la fête des Tabernacles, qui s'étend de Jean 7.1 à 10.21. Cette section de l’évangile contient plusieurs controverses, faisant suite à celles du chapitre 5 et précédant celles des chapitres 11 et 12.
Dans Jean 7.1-10, la première controverse oppose Jésus à ses disciples. Elle s’intensifie en 7.15, lorsque les Juifs l’interrogent sur ses connaissances, et en 7.19-24, avec des débats sur la Loi. Elle prend encore plus d’ampleur en 7.25-31, 35-36 et 40-43, où les Juifs questionnent l’identité de Jésus. Ce questionnement conduit finalement les autorités juives à agir contre lui (7.30, 32, 44-49).
Après la PA, la controverse se poursuit en Jean 8.12-58, jusqu’à une tentative de lapidation (v. 59). Ensuite, une nouvelle controverse éclate autour de la Loi en 9.1-40. Tous ces épisodes sont marqués par les manigances des Juifs contre Jésus (7.1, 11, 13, 14, 15, 32, 35, 45, 47, 48 ; 8.3, 13, 22, 31, 48, 52, 57 ; 9.13, 15, 16, 18, 22, 40 ; 10.19).
C’est donc dans un contexte de tension autour de la Loi que s’insère la PA. Si Jean 7.53-8.11 était une interpolation, on devrait s’attendre à des incohérences entre les versets qui précèdent et ceux qui suivent. Pourtant, c’est tout l’inverse.
Une transition naturelle entre Jean 7.50-52 et la PA
Le verset 51, accompagné des versets 50 et 52, fournit un cadre explicatif à la PA. Dans ce passage, Nicodème cherche à en savoir plus sur Jésus :
"Jean 7.50-51 : "Nicodème, l'un d'eux, celui qui était venu de nuit à Jésus, leur dit : 'Notre loi condamne-t-elle un homme sans qu'on l'ait d'abord entendu et sans qu'on sache ce qu'il a fait ?'
Ce verset pose les bases de la PA, car Nicodème rappelle que la Loi ne peut condamner quelqu’un sans l’avoir entendu ni examiné ses actes. Ces deux éléments se retrouvent précisément dans la PA, où les pharisiens interrogent Jésus pour voir comment il réagira. Comparons ces passages :
Jean 7.51 : "Notre loi condamne-t-elle un homme sans qu'on l'ait d'abord entendu et sans qu'on sache ce qu'il a fait ?"Jean 8.5 : "Or Moïse, dans la Loi, nous a ordonné de lapider de telles personnes. Vous, donc, que dites-vous ?"
Si la PA était une interpolation, comment expliquer cette parfaite cohérence avec le passage qui la précède ?
Une transition problématique en l’absence de la PA
Le verset qui suit immédiatement la PA, Jean 8.12, pose un problème si on retire la péricope :
Jean 8.12 : "Jésus leur parla de nouveau"
Ce verset fait référence aux pharisiens. Or, si l’on supprime la PA, Jésus ne leur a pas encore parlé dans cette séquence commencée en Jean 7.1.
De plus, en 7.50-52, il est question de parler à Jésus, mais à aucun moment Jésus ne s’adresse directement aux pharisiens dans le contexte récent. Sa dernière prise de parole avant la PA est en 7.37-38, et il est possible qu’il s’adresse aux pharisiens, mais le texte ne le précise pas. La transition entre 7.52 et 8.12 devient alors artificielle.
Ceux qui considèrent la PA comme une interpolation doivent expliquer à quel moment, dans cette séquence, Jésus a parlé aux pharisiens pour que Jean 8.12 dise : "Jésus leur parla de nouveau".
Comparaison avec d'autres transitions dans Jean
Certains ont tenté de justifier l’absence de la PA en citant d’autres transitions abruptes dans l’évangile (Jean 1.34-35, 8.20-21, 9.8-15, 10.6-7, 18.4-7, 20.19). Toutefois, dans chacun de ces cas, la conversation reprend avec les mêmes interlocuteurs, contrairement à Jean 7.52 et 8.12 si l’on supprime la PA. En réalité, ces exemples soutiennent l’authenticité de la PA plutôt que l’inverse.
Prenons l’exemple de Jean 8.20-21 :
Jean 8.20 : "Jésus parla de la sorte dans le parvis du Trésor, lorsqu'il enseignait dans le temple ; et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue."Jean 8.21 : "Jésus leur dit encore : 'Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Où je vais, vous ne pouvez venir.' "
Ici, "Jésus leur dit encore" fait sens, car il s’adresse aux mêmes personnes qu’au verset précédent. De même, en Jean 8.12, "Jésus leur parla de nouveau" n’a de sens que si Jésus leur a déjà parlé, ce qui est le cas si la PA est authentique.
Si la PA était une interpolation, cette construction serait incohérente.
La PA et son style johannique
Après avoir étudié la cohérence contextuelle de la PA, il convient d’examiner ses caractéristiques internes.
Certains critiques ont avancé que la grammaire de la PA diffère du reste de l’évangile de Jean. Cependant, comme l’a démontré John David Punch en comparant la PA avec Jean 2.13-17, cet argument ne tient pas. [3]

Non seulement le langage de la PA n’est pas étranger à l’évangile de Jean, mais nous trouvons aussi des parallèles avec deux expressions présentes ailleurs dans cet évangile.
L’expression "Ils disaient cela pour l’éprouver", en Jean 8.6, apparaît également en Jean 6.6.
L’expression "Ne pèche plus", en Jean 8.11, est identique à celle de Jean 5.14, ce qui montre une manière propre à l’évangéliste Jean de raconter les événements.
En Jean 8.11, cette phrase marque la conclusion du dialogue entre Jésus et la femme adultère, exactement comme en Jean 5.14, où elle conclut son dialogue avec le malade. Cela témoigne d’une cohérence stylistique.
Un autre parallèle intéressant se trouve dans la structure narrative de Jean 8.3-4 et Jean 9.13-17.
En Jean 8.3-4, les pharisiens amènent (Ἄγουσιν) la femme adultère à Jésus et lui disent (λέγουσιν) quelque chose.
De manière similaire, en Jean 9.13 & 17, les pharisiens amènent (Ἄγουσιν) un aveugle à Jésus et lui disent(λέγουσιν) quelque chose.
Nous avons donc une construction narrative parallèle entre ces deux épisodes.
Jean 8.6 | Jean 6.6 |
C'était pour l'éprouver qu'ils l'interrogeaient | C'était pour l'éprouver qu'il disait cela |
Τουτο δε ελεγον πειραζοντες αυτον (Touto de elegon peirazontes auton) | Τουτο δε ελεγεν πειραζων αυτον (Touto de elegen peirazon auton) |
Jean 8.11 | Jean 5.14 |
Ne pèche plus | Ne pèche plus |
μηκετι αμαρτανε (mēketi hamartane) | μηκετι αμαρτανε |
Jean 8.3 | Jean 8.4 | Jean 9.13 | Jean 9.17 |
Amènent (Ἄγουσιν) | Disent (λέγουσιν) | Amènent (Ἄγουσιν) | Disent (λέγουσιν) |
Ces éléments montrent que la PA contient des caractéristiques typiquement johanniques.
L'objection des parallèles avec Luc 6.7 comme argument
Certains opposants à l’authenticité de la PA soulignent qu’après l’expression johannique "Τουτο δε ελεγεν πειραζων αυτον" (Touto de elegen peirazon auton) en Jean 8.6, on trouve "ἵνα εὕρωσιν κατηγορεῖν αὐτοῦ", une phrase identique à celle de Luc 6.7.
Toutefois, cela peut s’expliquer si Jean connaissait l’évangile de Luc. De plus, comme le montre le tableau ci-dessus, la PA contient 4 % de termes préférés de Luc, un taux similaire à celui de Jean 2.13-17. Ce détail ne suffit donc pas à remettre en cause tous les arguments en faveur de l’authenticité de la PA.
Conclusion
Tous ces éléments démontrent que la PA est authentique dans l’évangile de Jean. Sa suppression crée une difficulté narrative avec Jean 8.12, où Jésus leur parla de nouveau, alors qu’il n’aurait pas encore parlé aux pharisiens si la PA était absente. L’ensemble des parallèles linguistiques et stylistiques renforce donc l’idée que ce passage appartient bien au texte original de Jean.
Les conclusions de Punch et Robinson
John David Punch
"Que se passerait-il si nous accordions plus d’attention aux preuves internes, comme celles présentées dans les parties 1 et 2 ci-dessus ? Ces preuves internes penchent en faveur de l’inclusion de la PA dans Jean. Pour être convaincants, les arguments affirmant qu’il s’agit de l’œuvre ingénieuse d’un interpolateur doivent démontrer la présence d’éléments rendant une paternité johannique impossible, faute de quoi ils ne feraient que renforcer l’argument en faveur de son inclusion. Or, cela n’a pas été fait. De plus, puisque la PA facilite (plutôt que d’entraver) la fluidité du récit de Jean 7–8 et qu’elle apporte des liens contextuels supplémentaires, elle apparaît en réalité comme un élément essentiel du récit johannique.
Il est possible que la PA ait été omise accidentellement ou qu’elle soit tombée en désuétude en raison de modifications liturgiques des différents manuscrits. Cependant, il me semble que l’hypothèse la plus ancienne est probablement la meilleure : la PA aurait été supprimée pour des raisons pieuses par des dirigeants d’Église bien intentionnés mais mal informés, du moins dans certains milieux. Une telle théorie est loin d’être prouvée et soulève de nombreuses questions. Comment cela aurait-il pu arriver ? Qui, en toute conscience, oserait altérer les Saintes Écritures ? Une hypothèse de suppression ecclésiastique soulève peut-être plus de questions qu’elle n’en résout, mais c’est précisément mon point. Les preuves présentées ci-dessus, en particulier la compatibilité contextuelle ainsi que la cohérence grammaticale et syntaxique avec le reste de l’évangile, indiquent que la péricope était une partie originale et essentielle de l’Évangile de Jean. Il ne devrait y avoir aucune crainte à la proclamer ou à l’écouter, que ce soit depuis la chaire ou dans le cadre académique." [4]
Maurice A. Robinson
"Ainsi, la conclusion finale concernant la PA semble être la suivante : au regard des nombreux critères internes englobant des similarités verbales, thématiques et autres, en parallèle avec le reste du discours de la Fête des Tabernacles et d'autres parties de l'Évangile de Jean, la PA apparaît comme pleinement légitime à conserver sa place traditionnelle en Jean 7:53–8:11, comme l'atteste la majorité des manuscrits à texte continu. Par conséquent, la PA ne doit pas simplement être considérée comme un récit « errant » d'historicité douteuse, mais bien comme un segment essentiel et intégré du Quatrième Évangile, écrit par le même auteur, avec l'intention manifeste de marquer un point culminant clé dans le récit de la Fête des Tabernacles." [5]
voir les articles The Piously Offensive Pericope Adulterae & The Pericope Adulterae: A Johannine Tapestry With Double Interlock dans Pericope of the Adulteress in Contemporary Research ; Pour une défense complète et facilement accessible de la PA voir l'excellent travail de James Snapp Jr "Jesus and the Adulteress: The Case for Keeping John 7:53-8:11 in the Bible"
John David Punch, The Piously Offensive Pericope Adulterae dans Pericope of the Adulteress in Contemporary Research pp21-22
ibid, p25
Ibid, p14
Ibid, p31
Maurice Robinson, The Pericope Adulterae: A Johannine Tapestry With Double Interlock dans Pericope of the Adulteress in Contemporary Research, p145
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