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Les récits de la passion et résurrection sont faux car ils se contredisent ?

  • Photo du rédacteur: ProEcclesia bloger
    ProEcclesia bloger
  • 10 févr. 2024
  • 25 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 déc. 2024


Les récits de la passion et de la résurrection des évangiles semblent se contredire sur plusieurs points. Bart Ehrman a répertorié plusieurs de ces "contradictions" qu'il utilise régulièrement pour attaquer la crédibilité du Nouveau Testament. Dans son livre la construction il énumère les points suivant :



  • Quel jour Jésus a été crucifié ? Après le repas de pâque (Marc 14.12) ? Ou après le repas de pâque (Jean 19.14) ?

  • À quelle heure Jésus a été crucifié ? La troisième (Marc 15.25) ? Ou à la sixième (Jean 19.14) ?

  • Quand le voile du temple se déchire ? Après la mort de Jésus (Marc 15.38) ou avant la mort de Jésus (Luc 23.45) ?

  • Qui va au tombeau ? Marie seule (Jean 20.1) ? Marie et une autre Marie (Matthieu 28.1) ? Marie mère de Jacques et Salomé (Marc 16.1) ? Ou les femmes qui avaient accompagné Jésus de Galilée à Jérusalem (Luc 24.1) ?

  • La pierre de l'entrée du tombeau a-t-elle déjà été roulée ? Oui, (Marc 16.4) ou elle a été roulée pendant que les femmes étaient présentent (Matthieu 28.2) ?

  • Qu'ont-elles vu ? Un ange (Matthieu 28.5) ? Un homme (Marc 16.5) ? Deux anges (Jean 20.12) ?

  • Qu'à t'on dit aux femmes ? D'aller en Galilée où Jésus les a précédés (Marc 16.7)? Ou de leur rappeler ce dont Jésus les a avertis "quand il était en Galilée" (Luc 24.7) ?

  • Les femmes indiquent-elles aux disciples ce qu'elles ont vu et entendu ? Oui (Matthieu 28.8) ou ne disent rien à personne (Marc 16.8) ? Si elles en parlent, qui ? Aux onze disciples (Matthieu 28.8) ? Aux onze disciples et à d'autres (Luc 24.8) ? À Simon-Pierre et à un autre disciple qu'on ne nomme pas (Jean 20.2) ?

  • Comment réagissent les disciples ? Ils se taisent parce que Jésus lui-même leur apparait immédiatement (Matthieu 28.9) ? Ils ne croient pas les femmes (Luc 24.11) ? Ou vont-ils au tombeau pour voir de leurs propres yeux (Jean 20.3) ?


Bart Ehrman continue son développement des contradictions et dit la chose suivant :

Sur un point en particulier, les différences semblent irréductibles. Dans la version de Marc, comme on l'a noté, les femmes doivent avertir les disciples d'aller rejoindre Jésus en Galilée, mais elles n'en disent mot à personne car elles ont peur. Chez Matthieu, on demande aux disciples d'aller rejoindre Jésus en Galilée, et ils partent sur-le-champ. Il leur apparaît et leur livre ses dernières instructions. Mais, chez Luc, on ne demande pas aux disciples de partir pour la Galilée. On les assure que Jésus a prédit sa résurrection alors qu'il était en Galilée (C'est-à-dire pendant son ministère public). Et ils ne quittent jamais Jérusalem (qui se trouve dans le sud d'Israël, pas en Galilée). Le jour de la résurrection, Jésus apparaît à deux disciples sur la « route d'Emmaüs » (24,13-35) ; plus tard ce jour-là, ces disciples racontent aux autres ce qu'ils ont vu, et Jésus apparaît à tous (24,36-49); il les emmène ensuite simplement à Béthanie, dans les environs de Jérusalem, leur donne ses instructions et est emporté au ciel. Dans le livre suivant de Luc, les Actes, on lit que Jésus, après sa résurrection, demande expressément aux disciples de ne pas quitter Jérusalem (Actes 1,4), mais d'y rester jusqu'à ce que l'Esprit Saint descende sur eux le jour de la Pentecôte, cinquante jours après la Pâque. Après avoir donné ses instructions, Jésus monte au ciel. Les disciples restent à Jérusalem, jusqu'à ce que l'Esprit Saint vienne (Actes 2). Et c'est là la contradiction: si les disciples sont allés tout de suite en Galilée et qu'ils ont vu Jésus y monter au ciel, comme l'écrit Matthieu, comment Luc peut-il dire vrai lorsqu'il écrit qu'ils sont restés à Jérusalem pendant tout ce temps, qu'ils y ont vu Jésus s'élever dans le ciel, et qu'ils sont encore restés dans la ville jusqu'au jour de la Pentecôte ? [1]


Il existe encore bien d'autres exemples qui peuvent être cités [2]. Une bonne partie de ces "contradictions" vont souvent concerner des événements racontés différemment. Par exemple certains évangiles ne vont pas mentionner des scènes que d'autres mentionnent, mais il ne s'agit pas de contradiction mais juste d'une sélection du matériel a raconter par l'auteur. D'autres divergence concerne la chronologie, par exemple dans Marc et Matthieu Jésus se fait interroger et frapper et ensuite Pierre le renie tandis que dans Luc les scènes sont inversés. Ces divergences s'expliquent par le fait que les évangiles ont de nombreux points de contact avec les biographies gréco-romaines qui ne relataient pas toujours les évènements dans des ordres chronologique. Par exemple Suétone quand il raconte la vie d'Auguste précise qu'il ne le fera pas dans un ordre chronologique "Tel est le précis de sa vie. Je vais en détailler chaque partie, non pas suivant l'ordre chronologique, mais en classant les différents objets, pour les présenter sous un point de vue plus net et plus distinct. [3]". Commentant ce sujet, Michael Kruger dit :

  • Dans le livre du Dr Ehrman "La construction de Jésus" il passe beaucoup de temps à essayer de montrer que les documents du Nouveau Testament - en particulier les Evangiles - sont en désaccord les uns avec les autres à différents points. Mais ce qui est remarquable dans cette discussion, c'est que le Dr Ehrman passe très peu de temps à expliquer ce que sont réellement les documents évangéliques - comme l'historiographie ancienne. En d'autres termes, que devons-nous attendre des évangiles en tant qu'anciennes biographies ? Devrions-nous nous attendre à ce qu'ils soient comme une biographie moderne - où tout est dans un ordre chronologique strict, et où chaque fois que vous citez les mots de quelqu'un, vous les citez comme si vous aviez un microphone et un enregistreur pendant qu'il parle, de sorte que tout soit exactement rendu mot pour mot ? Le Dr Ehrman sait, comme d'autres historiens, que lorsque les biographies étaient écrites dans l'Antiquité, ce type de restrictions n'existait pas. Dans l'Antiquité, il était courant que les choses se fassent dans des ordres chronologiques différents. Il était courant de paraphraser et de condenser les propos d'un professeur ou d'un discours particulier. Ceci pour une raison simple et évidente : on ne peut pas tout dire dans un document historique. L'espace dont vous disposez est limité. Vous avez un accès limité aux documents sur lesquels vous pouvez écrire. Vous devez avoir un moyen de prendre un long discours et de le paraphraser. Le Dr. Ehrman passe beaucoup de temps en dans "la construction de Jésus" pour expliquer où il y a des divergences entre ce que Jésus dit dans un récit et ce qu'il dit dans un autre récit. Le problème avec son argument est qu'une fois que vous comprenez la façon dont les historiographies anciennes fonctionnaient, vous réalisez que ces divergences ne sont en fait pas du tout des divergences, mais la façon normale dont les choses étaient faites dans l'ancien monde. Un exemple est le récit de Jésus nettoyant le temple. Il est bien connu que dans les évangiles synoptiques, Jésus nettoie le temple à la fin de sa vie pendant la Semaine de la Passion. Mais Jean prend ce même événement et le partage au début de son Evangile. La question est la suivante : "Jean raconte-t-il quelque chose qui est en contradiction avec les Évangiles parce qu'il demande à Jésus de nettoyer le temple au début de son ministère, et les Synoptiques demandent à Jésus de nettoyer le temple à la fin de son ministère ? Encore une fois, lorsque vous comprenez l'historiographie ancienne, les auteurs prennent souvent une histoire de la vie d'un individu particulier et ne la mettent pas dans l'ordre chronologique ; mais pour des raisons thématiques, d'actualité, et d'autres raisons diverses, ils la placent à des endroits différents. Il semble que ce soit exactement ce que fait Jean. Il veut raconter l'histoire de Jésus nettoyant le temple au tout début de son Evangile pour ses propres raisons - une raison particulière étant que Jean met l'accent sur le temple, et sur le fait que Jésus est le nouveau temple et celui qui remplacera le temple. Il ne fait donc aucun doute que Jean a réorganisé les choses en dehors de leur strict ordre chronologique pour des raisons thématiques. Cela signifie-t-il qu'il n'y a pas d'histoire ? Non, cela veut simplement dire qu'il faut comprendre la façon dont les biographies anciennes fonctionnaient en réalité. [4]



C'est pour cette raison que nous ne pouvons pas rejeter un récit des évangiles pour une question de chronologie. Comme le souligne Brant Pitre "le fait de classer une biographie par thème plutôt que par ordre chronologique ne la transforme pas magiquement en folklore ou en fiction. Il en va de même pour les Évangiles.". Il existe encore d'autres procédés utilisés par les auteurs antiques, Michael Licona a dressé une liste des procédés utilisés par le biographe Plutarque dans neuf de ses vies (biographies) :

  • Transfert : Lorsqu'un auteur attribue sciemment à une personne des paroles ou des actes qui appartenaient en réalité à une autre personne, l'auteur a transféré les paroles ou les actes.

  • Déplacement : Lorsqu'un auteur déracine sciemment un événement de son contexte d'origine et le transplante dans un autre, l'auteur a déplacé l'événement. Le déplacement présente certaines similitudes avec le télescopage, qui consiste à présenter un événement comme ayant eu lieu plus tôt ou plus récemment qu'il ne l'a été en réalité. Plutarque déplace des événements et nous informe même parfois qu'il l'a fait. Dans Cat. Min. 25.5, après avoir raconté l'histoire de la demande d'Hortensius à Caton de lui permettre d'épouser Marcia, la femme de Caton, Plutarque ajoute : "Tout cela s'est passé plus tard, mais comme j'avais mentionné les femmes de la famille de Caton, il m'a semblé judicieux de l'inclure ici ".

  • Conflation : Lorsqu'un auteur combine des éléments provenant de deux ou plusieurs événements ou personnes et les raconte comme s'il s'agissait d'un seul et même événement, il les a confondus. Par conséquent, il y a toujours un déplacement et/ou un transfert dans la confusion des récits.

  • Compression : Lorsqu'un auteur décrit sciemment des événements sur une période plus courte que le temps réel qu'il a fallu pour que ces événements se produisent, l'auteur a compressé l'histoire.

  • Mise en lumière : Lorsqu'un auteur concentre son attention sur une personne de manière à ce que son implication dans une scène soit clairement décrite, alors que la mention d'autres personnes également impliquées est négligée, l'auteur a braqué ses projecteurs littéraires sur cette personne. Pensez à une représentation théâtrale. Au cours d'un acte où plusieurs personnes sont simultanément sur scène, les lumières s'éteignent et un projecteur se braque sur un acteur en particulier. Les autres acteurs sont présents mais ne sont pas visibles. Dans le cas de la mise en lumière littéraire, l'auteur ne mentionne qu'une seule des personnes présentes mais connaît les autres.

  • Simplification : Lorsqu'un auteur adapte un texte en omettant ou en modifiant des détails susceptibles de compliquer le récit global, il simplifie l'histoire.

  • Expansion des détails narratifs: Une biographie bien écrite informerait, enseignerait et serait magnifiquement composée. Si des détails mineurs sont inconnus, ils peuvent être inventés pour améliorer le récit tout en maintenant la vraisemblance historique. Dans de nombreux cas, les détails ajoutés reflètent des circonstances plausibles. C'est ce qu'on a appelé la "reconstruction créative" et la "composition libre".

  • La paraphrase : Plutarque a souvent paraphrasé en utilisant de nombreuses techniques décrites dans les manuels de composition. [6]

Voici les types de procédés qu'utilisait Plutarque qui était un biographe connu du 1er/2ème siècle ap J.C. Ces procédés qu'utilisait Plutarque ne peuvent pas être utilisés pour le discréditer car cela serait un anachronisme méthodologique. Le même raisonnement doit être appliquer aux évangiles, il faut comprendre les méthodes des auteurs pour ne pas apporter un jugement anachronique. Toutefois cela ne doit pas nous empêcher d'étudier les textes pour comprendre ce que l'auteur a voulu faire. Dans les lignes qui suivent je vais présenter plusieurs explications sur les contradictions avancés par Ehrman.



Quel jour Jésus a été crucifié ? Après le repas de pâque (Marc 14.12) ou le jour du repas de pâque (Jean 19.14) ?


En Marc 14 nous voyons que Jésus mange le repas de pâque la veille de sa crucifixion et meurt le lendemain du repas (le 15 Nissan). En sens inverse dans l'évangile de Jean il est dit que lorsque Jésus est arrêté c'était le jour de la prédation de la pâque donc la veille du repas dont le jour commençait le soir après la préparation (chez les judéens le jour suivant commence la nuit), Jésus meurt donc le 14 Nissan. Plusieurs explication ont été avancées. Par exemple certains disent que St Jean a volontairement déplacer le repas pour une raison théologique. St Jean considère que Jésus est comme l'agneau pascal (cf Jean 1.29) et pour cette raison il a placé la mort de Jésus le 14 Nissan, jour où immolait l'agneau pascal. Ce point de vu est adopté par Licona qui le considère comme le "plus plausible" [7].

Une autre explication concerne l'utilisation de calendrier différents car au 1er siècle il existait différents calendriers. Par exemple les pharisiens et les saducéens suivaient un calendrier lunaire solaire de 354 jours auquel il fallait ajouter un mois tous les trois ans. Ce calendrier était en place au temple de Jérusalem. D'autres comme les esséniens [8] suivaient un calendrier solaire de 364 jours. Avec ce calendrier la pâque tombe toujours un mercredi. Ceux qui soutiennent l'hypothèse des calendriers différents pour la date de la cène postulent que les synoptiques ont utilisé le calendrier des esséniens tandis que Jean a utilisé le calendrier en place au temple. Si cette hypothèse est bonne les synoptiques ont donc compressé le récit de l'arrestation et du procès de Jésus qui a commencé un mardi avec le repas de pâque et c'est fini avec la crucifixion le vendredi. L'évangile de Jean utilisant le calendrier en place au temple mentionne que le repas de pâque n'a pas encore lieu car avec ce calendrier elle avait lieu le vendredi. John Bergsma dit à ce propos "De toute façon, l'hypothèse du calendrier est une solution plausible à l'apparent désaccord entre les Évangiles concernant la date de Pâque dans la Semaine de la Passion, et elle respecte tout ce que les Évangiles ont à dire sur le sujet, sans rien rejeter comme fictif ou non historique. De plus, elle se base sur des recherches solides en archéologie, sur les Manuscrits de la mer Morte, sur le judaisme du Second Temple et sur les études évangéliques. Dès lors, si j'étais Bart Ehrman, je n'utiliserais pas cela comme un exemple important pour établir que les Évangiles ne s'accordent pas entre eux et que, en conséquence, on ne peut s'y fier. Je soulignerais plutôt que l'attention portée aux détails des récits évangéliques nous fait découvrir une fascinante trame de fond, religieuse et culturelle, de la Semaine de la Passion. [9]".

L'autre explication que nous pouvons apporter consiste à comprendre différemment les mentions de "pâque" dont il est question en Jean 13.1 ; 18.28 ; 19.14, 31, 36, 42. En Jean 13.1 il est dit "avant la pâque" donc à tout ce qui va se passer avant les chapitres 13 et 17. Mais le v1 peut concerner uniquement ce qu'il a dit, à savoir "Avant la fête de Pâque, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, Jésus, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin". La suite concerne alors le repas de pâque. De plus comme le souligne Brant Pitre l'expression "avant la Pâque" ne signifie pas forcément "avant que l'agneau pascal de soit sacrifié (14 Nissan)" mais "avant que l'agneau ne soit mangé (15 Nissan) [10]". Le verset de Jean 18.28 dit "Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque". Ce verset prouverait qu'à ce moment le repas de pâque n'est pas encore mangé. Toutefois il peut s'agir de la hagigah (sacrifice offert le matin du premier jour de la semaine). D'ailleurs le mot pâque est utilisé pour décrire la fête des pains sans levain qui durait du 15 au 21 Nissan (Deutéronome 1.13 ; Chronique 35.79 ; Luc 22.1 ; Flavius Josèphe Ant 18.29).

Le verset de Jean 19.14 dit "C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi" . Le terme "préparation (παρασκευή)" est généralement utilisé comme référence pour le vendredi (Marc 15.42 ; Luc 23.54 ; Flavius Josèphe Ant 16.163) et comme on vient de le voir la "pâque" peut désigner la fête des pains sans levain donc nous ne devons pas interpréter l'expression "préparation de la pâque" comme une référence au 14 Nissan.

Le verset 31 quant à lui dit que le sabbat était "un grand jour" mais la aussi rien ne nous oblige a interpréter ce "grand jour" comme une référence au 15 Nissan. Ce grand jour peut très bien être une référence à la fête des prémices mentionné en Lévitique 23.9 à 14 [11] et qui avait lieu à ce moment le 16 Nissan.

Brant Pitre qui soutient cette dernière hypothèse conclut de la sorte "En d'autres termes, l'hypothèse de la Pâque donne le meilleur sens au plus grand nombre de preuves. Pour cette raison, et pour toutes celles qui ont été détaillées ci-dessus, cette étude s'appuiera sur la conclusion que le dernier repas de Jésus était en fait un repas de la Pâque juive [12]".





À quelle heure Jésus a été crucifié ? La troisième / 09h00 (Marc 15.25) ? Ou à la sixième / 12h00 (Jean 19.14) ?

Deux explications sont souvent avancées pour résoudre cette contradiction. La première consiste à voir une approximation. Les deux auteurs ont fait référence à un évènement qui eu lieu entre 09h00 et 12:00 et on arrondi l'heure, l'un à 09h00 et l'autre à 12h00. C'est cette solution qui est adoptée par beaucoup de commentateurs [13].

L'autre solution est de soutenir que St Jean utilise le système de comptage d'heure des romains, c'est à dire de compter les heures à partir de minuit contrairement aux juifs qui comptaient à partir du levé du soleil (environ 06h00). Ceux qui soutiennent cette position mettent en avant Pline l'Ancien [14] et Macrobe [15] utilisait un système de comptage différend des juifs. En partant de ce postulat St Jean place la livraison de Jésus aux juifs par Pilate vers 06h00 tandis que St marc place la crucifixion vers 09:00. Le problème avec cette théorie et quelle place très tot l'épisode entre Jésus et Pilate.






Quand le voile du temple se déchire ? Après la mort de Jésus (Marc 15.38) ou avant la mort de Jésus (Luc 23.45) ?


Comme avancé plus haut, les évangiles ne racontes pas les épisodes dans l'ordre, il ne faut donc pas voir ici une contradiction mais juste un façon différente de raconter un ou des épisodes.





Combien de femmes au tombeau ? Matthieu 28.1 / Marc 16.1 / Luc 24.1 Jean 20.1


Ce type de contradiction avancée par Ehrman peut être facilement rejeter. Toutes les fois où Ehrman met en avant des récits qui mentionnent des nombres de personnes qui varient. Ces divergences s'expliquent par le fait que les auteurs des évangiles choisissent de ne pas mentionner certaines des personnes ce qui n'implique pas qu'ils ont nié qu'il y ait eu d'autres personnes. Par exemple si je dit à "A" qu'aujourd'hui j'ai croisé "C et D" et qu'ensuite je dis à "B" que j'ai croisé "C" je ne suis pas contredit sous prétexte que je n'ai mentionné "D" à "B", j'ai choisit de ne pas le mentionner. Il est d'ailleurs étonnant qu'Ehrman voit cela comme un problème, on s'attend plus à ce que ce soit un problème pour une personne ayant un QI à deux chiffres que pour un doctorant.




Ange ou Homme ? Matthieu 28.5 / Marc 16.5 / Jean 20.12


Lorsque les évangiles mentionnent un (des) homme(s) au tombeau ou un (des) ange(s) on peut facilement en déduire qu'il s'agissait d'anges avec une apparence humaine. St Marc utilise le terme "νεανίσκος (jeune homme)" et St Luc "ἀνήρ (époux-homme)" et dans Daniel 9.21 LXX le terme "ἀνήρ (époux-homme)" est utilisé pour décrire Gabriel dont tout le monde sait qu'il s'agit d'un ange. Il n'est donc pas étonnant qu'un terme signifiant "homme" soit utilisé pour un ange.




La pierre roulée avant ou après l'arrivé des femmes ? Matthieu 28.2 / Marc 16.4


Le texte de Matthieu 28.1 ne dit pas que les femmes sont déjà au tombeau mais que ce jour là elles y sont allées.





Quand St Pierre est mis au courant du tombeau vide, avant la dialogue avec les anges ou après ? Luc 24.9-12 / Jean 20.2-10


Jean raconte que les femmes sont parties juste après avoir vu le tombeau et avant de parler aux anges pour chercher St Pierre et le disciple bien aimé contrairement Luc qui place cet épisode après que les femmes aient parlé aux anges. Il est possible que c'est l'auteur de Jean qui a déplacé cette péricope, conformément aux pratiques historigraphiqûes anciennes.



Qu'on dit les anges aux femmes ? Marc 16.7 / Luc 24.7


Les anges donnent deux paroles aux femmes, se souvenir de ce que Jésus a dit en Galilée et qu'il les précèdera en Galilée.




Qu'on fait les femmes, ne rien dire ou raconter ? Matthieu 28.8

Marc et Matthieu semblent se contredire, les femmes n'ont rien dit (Marc 16.8?) ou l'ont annoncer aux disciples (Matthieu 28.8) ?


Le verset de Marc n'a pas vocation a expliquer que les femmes n'ont jamais rien dit à personne mais plutôt que lorsqu'elles ont quitté le tombeau elles avaient peur et n'ont rien dit à personne ce qui n'empêche pas qu'elle aient pu finir par le dire.




Apparition à Marie de Magdala, près du tombeau ou sur la route ? Jean 20.14-18 / Matthieu 28.9-10


Jean place la rencontre avec Marie de Mandala près du tombeau contrairement à Matthieu, il est possible que l'évangile de Jean télescope deux apparition. La première où Marie voit Jésus sans le reconnaitre près du tombeau et une deuxième où Marie reconnait Jésus sur la route. Il est aussi possible que seule Marie de Mandala soit resté prêt du tombeau tandis que les autres femmes soient partis et aient croisé la route de Jésus. Matthieu aurait alors omit de mentionner que Marie de Mandala est resté prêt du tombeau et à continuer parler des femmes comme d'un groupe.




Apparition aux disciples en Galilée ou à Jérusalem ? Matthieu 28.16-17 vs Luc 24.33


Les versets de Matthieu 28.16-17 disent que les onze se sont rendus en Galilée et que certains eurent des doutes ce qui pourrait faire penser qu'il s'agit de la première apparition de Jésus aux apôtres alors que dans Luc 24.33 il apparait aux apôtres à Jérusalem. Le solution réside dans la compréhension de Matthieu 28.10 et du terme "mes frères". cette expression apparait à deux autres reprises en Matthieu (12.49-50 ; 25.40) et elle se réfère à un groupe plus large que les apôtres qui devait se rendre en Galilée. Comme le pense quelques savants le "certains" qui doutent au verset 17 serait alors un groupe de disciple ne faisant pas partie des apôtres [16]. Les apôtres aurait donc pu avoir déjà eu une rencontre avec Jésus et n'auraient pas douté tandis que les autres disciples ont eu des doutes car ils n'avaient pas encore rencontré Jésus. Il est aussi possible que St Matthieu ait télescopé plusieurs récits d'apparition de divers Lieux pour en faire un seul récit.




Ne pas s'éloigner de Jérusalem ? Luc 24.49


En Luc 24.49 le Christ dit bien que les apôtres doivent rester à Jérusalem lorsqu'il les rencontre pour la 1ère fois après la résurrection, comment aurait il pu rencontrer les apôtres en Galilée ? Ici St Luc fait un télescopage de plusieurs apparition. St Luc fait la même chose entre Actes 22 et Actes 26.13-18 lorsqu'il raconte la rencontre entre St Paul et le Jésus. En Actes 22 Jésus apparait à St Paul à Damas puis quelques années plus tard à Jérusalem. En Actes 26.13-18 St Paul raconte son histoire il parle de l'apparition de Jésus à Damas puis dit que Jésus l'a envoyé vers les païens verset 18 hors ce passage ne parle pas du discours de Jésus à Damas mais de l'apparition de Jésus à St Paul lorsqu'il était à Jérusalem Actes 22.17-21. Le même phénomène est présent en Luc 24.49 et on peut le voir avec Actes 1.4 où Jésus leur dit de ne pas s'éloigner de Jérusalem (similaire à Luc 24.49) et le verset d'Actes 1.3 explique que les disciples ont eu plusieurs apparitions pendant 40 jours, l'ordre de ne pas quitter Jérusalem a donc été donné juste avent l'élévation de Jésus.




Les apôtres ont ils cru les deux disciples ? Marc 16.13-14 / Luc 24.33-35


Dans Marc les onze ne croient pas les deux disciples tandis que dans Luc ils croient les deux disciples et disent que St Pierre a aussi vu le Seigneur. La solution réside dans la compréhension de l'expression "les onze". En regardant le texte de Luc nous pouvons voir que lorsque Jésus apparait ils sont étonnés et croient voir un esprit et Jésus montre ses mains et ses pieds hors comme la précisé St Luc Jésus était déjà apparu à St Pierre donc lorsqu'il est question des "onze" il s'agit d'une partie des onze. Le terme peut avoir une fonction générique qui peut désigner tout ou partie des apôtres. Ce point est appuyé par l'évangile de Jean qui précise que l'apôtre Thomas n'était présent. Cet emploi générique pour les "onze" permet d'expliquer la contradiction apparente entre Marc et Luc, ils parlent tous les deux de la réaction d'une partie des onze, certains ne croyaient pas tandis que d'autres oui.



Au final nous pouvons conclure que ces éléments ne peuvent pas être utilisé pour nier la crucifixion et la résurrection du Christ. Le propos de Paul L. Maier à ce sujet est très intéressant :

Les récits de la résurrection dans le Nouveau Testament - des récits magnifiques, joyeux et triomphants - présentent quelques variations surprenantes sur un thème commun. Une, deux, trois ou plus de femmes s'approchent du sépulcre à l'aube de Pâques, selon Jean, Matthieu, Marc et Luc, respectivement. Un ange les a accueillies avec l'annonce de la résurrection dans Matthieu et Marc, tandis que deux anges ont fait de même dans Luc et Jean. Luc limite les apparitions de la résurrection à la région de Jérusalem, mais les trois autres impliquent également la Galilée. Il existe d'autres problèmes de séquence qui ont déconcerté les spécialistes et réjoui les critiques. Tout d'abord, ce n'est rendre service ni au christianisme ni à l'honnêteté que de passer sous silence ces divergences ou, comme le font incroyablement certains cercles, de nier leur existence. Une lecture en série des quatre récits de résurrection les identifiera assez clairement, et enfouir sa tête dans les sables de la foi pour se cacher de leur existence n'est que la posture de l'autruche.

D'autre part, de nombreux chercheurs critiques se trompent également en cherchant à utiliser ces incohérences comme une sorte de preuve que la résurrection n'a pas eu lieu, car il s'agit là d'une utilisation illogique des preuves. Les sources les plus anciennes relatant le grand incendie de Rome, par exemple, présentent des conflits bien plus graves sur l'identité de la personne ou de l'objet qui a déclenché le feu et sur son étendue, certains affirmant que la ville entière a été brûlée et d'autres insistant sur le fait que seuls trois secteurs ont été réduits en cendres. Pourtant, l'incendie lui-même est historique ; il s'est réellement produit. Si de telles variations dans le Nouveau Testament n'apparaissaient que dans les récits de résurrection, le problème serait bien plus grave qu'il ne l'est. Mais les quatre évangiles contiennent des variations similaires lorsqu'ils relatent des épisodes antérieurs de la vie de Jésus, de sorte que les récits de la première Pâque sont tout simplement identiques. Cela nous amène à un point qui n'a pas été suffisamment souligné : les variations dans les récits de la résurrection tendent à soutenir, plutôt qu'à miner, leur authenticité. Elles démontrent qu'il existait plusieurs traditions indépendantes issues d'un événement qui a dû se produire pour leur donner naissance. Il est évident que Matthieu et Luc, par exemple, n'ont pas copié aveuglément sur Marc ou l'un sur l'autre, et les multiples traditions sont d'une importance capitale pour fournir une documentation distincte sur l'événement de Pâques. Le fait que les différences entre ces traditions n'aient pas été supprimées ou harmonisées montre à la fois l'honnêteté des copistes de l'Église primitive et le fait qu'il n'existait pas de version convenue, et donc partiellement fabriquée. [17]











  1. Bart Ehrman, La construction de Jésus, pp71-74

  2. https://www.decouvrirlislam.net/accueil/christianisme/bible/30-contradictions-dans-le-récit-de-la-passion

  3. Suétone, vie d'Auguste, 9

  4. http://ehrmanproject.com/do-the-gospels-disagree-with-one-another

  5. Brant Pitre, The Case for Jesus, chap 6 "En d'autres termes - et c'est important - les biographes anciens n'étaient pas aussi soucieux d'exactitude que les biographes modernes, qui veulent souvent fournir la date, l'heure et le lieu précis où un événement s'est produit. Parfois, les biographies anciennes fournissent ce type d'informations, mais souvent elles ne le font pas. Par conséquent, lorsqu'il s'agit de biographies anciennes, vous ne pouvez pas supposer que, parce qu'une chose est enregistrée après l'autre, les événements se sont nécessairement produits exactement dans cet ordre. D'autre part, le fait de classer une biographie par thème plutôt que par ordre chronologique ne la transforme pas magiquement en folklore ou en fiction. Il en va de même pour les Évangiles. Ce n'est pas parce que les auteurs des Évangiles n'ont pas suivi les normes de la biographie moderne qu'ils n'avaient pas l'intention de nous raconter ce que Jésus a réellement dit et fait."

  6. Michael Licona, Why are there Differences in the Gospels ? p20

  7. Michael Licona, Why are there Differences in the Gospels ? p191

  8. 4Q252 Ce jour-là Noé sortit de l'arche, à la fin d'une année exacte de trois cent soixante-quatre jours (4Q252 2,2-3) ; 4Q3941.1 [Le vingt-huit du mois est] un Sabbat. Le mois continue avec le jour après [le Sabbat (dimanche)], le second jour et une [addition du troisième jour]. L'année est complète : trois cent so[ixante-quatre] jours.

  9. John Bergsma, Jésus et les manuscrits de la mer morte, p173

  10. Brant Pitre, Jesus and the Last Supper, chap 4 "Aussi répandue que soit cette interprétation, elle est tout à fait fausse et révèle la confusion des savants modernes au sujet de la Pâque juive du premier siècle et de la terminologie festive. Dans un ancien contexte juif, « la fête » (heortē) de la Pâque fait toujours référence au 15 Nisan, le jour où les agneaux étaient mangés. Par conséquent, « avant la fête de la Pâque » signifie 14 Nisan, pas 13 Nisan. Il est difficile d'insister sur ce point, car il est essentiel à une interprétation correcte de la chronologie de la mort de Jésus dans l'Évangile de Jean. Considérons, par exemple, les preuves suivantes : Le quatorzième jour du premier mois, c'est la Pâque de l'Éternel. Et le quinzième jour du mois est une fête [= 15 Nisan]; pendant sept jours on mangera des pains sans levain. (Nombres 28:16-17) Souviens-toi du commandement que l'Éternel t'a donné concernant la Pâque, que tu l'observes en son temps, le quatorze du premier mois, afin que tu la sacrifies avant qu'il ne devienne le soir et que tu puisses la manger pendant la nuit le soir du quinzième à partir de l'heure du coucher du soleil [= 15 Nisan]. Car cette nuit-là eut lieu le commencement de la fête. . . . (Jubilés 49:1-2). Rabbi Judah dit: Ils peuvent rechercher [le levain] dans la nuit du 14 ou le matin du 14 ou au moment même de son élimination. Mais les Sages disent : Si un homme n'a pas cherché la nuit du 14, qu'il cherche le 14 ; s'il n'a pas cherché le 14, qu'il cherche pendant la Fête [= 15 Nisan] ; s'il n'a pas cherché pendant la Fête, qu'il cherche après la Fête. (Mishna, Pesahim 1:3) Comme ces données le démontrent, dans le langage juif primitif, la terminologie de « la fête » de la Pâque est utilisée pour le 15 Nisan, la nuit où le repas de la Pâque a été mangé.260 En effet, c'est un fait remarquable que dans les Écritures juives le mot « fête » n'est jamais utilisé pour le 14 Nisan, le jour de « la Pâque de l'Éternel » ; il est toujours utilisé pour le 15 Nisan et les sept jours suivants. (Cela a du sens, bien sûr, puisqu'une fête implique de manger, et la consommation de l'agneau n'a pas lieu le 14, mais le 15.) Le même chose est vraie dans les preuves du Second Temple. Par exemple, Jubilees parle du sacrifice des agneaux de la Pâque le quatorze. Mais c'est la nuit du 15 - lorsque le repas de la Pâque est pris - qui est désigné "le début de la fête". Enfin, et de manière assez significative, la Mishna, comme d'autres textes rabbiniques, se réfère à plusieurs reprises au 14 Nisan, le jour où les agneaux ont été sacrifiés, simplement comme "le quatorzième". Contrairement à ce que Raymond Brown a dit ci-dessus, c'est le 14 Nisan - pas le 13 Nisan ! — c'est ce qu'on appelle « la veille de la Pâque ». Pourquoi ? Parce que le 15 Nisan, la nuit où les agneaux ont été mangés, est le moment où « la Fête » commence réellement. Cette distinction devrait être évidente pour quiconque connaît les anciennes coutumes juives de la Pâque, puisque le 14 Nisan, le jour où les agneaux ont été sacrifiés , était apparemment un jour de jeûne, pas de festin (Mishna, Pesaḥim 10:1). Le résultat de ces données est simple : lorsque Jean dit « avant la fête de la Pâque », il ne peut pas signifier le 13 Nisan, avant que les agneaux ne soient sacrifiés, comme le suggèrent tant d'érudits modernes. Tous les parallèles linguistiques suggèrent que l'Évangile de Jean fait référence à l'après-midi du 14 Nisan, juste "avant la fête de la Pâque" - c'est-à-dire avant la nuit où les agneaux seraient mangés."

  11. Philon parle aussi de cette fête "Mais à l'intérieur de la fête [de la Pâque], il y a aussi une autre fête qui suit directement le premier jour. Elle est appelée "gerbe", nom qui lui vient de la cérémonie qui consiste à apporter à l'autel une gerbe comme prémices, tant du pays qui a été donné à la nation pour qu'elle y habite que de la terre entière. . . ." Philon, sur les lois spéciales 2.162

  12. Brant Pitre, Jesus and the Last Supper, chap 4

  13. Voir par exemple le commentaire de Craig Blomberg sur Jean 19.14 dans The Historical Reliability of John's Gospel: Issues & Commentary "Si le verdict de Pilate et le début de la crucifixion de Jésus se sont produits à peu près à égale distance entre 9 heures et midi, l'un des auteurs aurait très bien pu "arrondir" et l'autre "arrondir", surtout lorsque Jean utilise explicitement le mot qualificatif à peu près".

  14. Pline l'Ancien, Histoire Naturelle 2.77 "Le jour lui-même a été déterminé de manières différentes. Les Babyloniens le comptent entre deux levers du soleil; les Athéniens, entre deux couchers; les Ombriens, de midi à midi; le vulgaire, de la lumière aux ténèbres ; les pontifes romains et ceux qui ont fixé le jour civil, ainsi que les Égyptiens et Hipparque, de minuit à minuit. Le temps pendant lequel le soleil est invisible entre deux levers est plus court vers le solstice d'été que vers l'équinoxe; car à l'équinoxe la position de l'astre dans le zodiaque est plus basse, au solstice elle est plus élevée."

  15. Macrobe, Saturnales 1.3 "Le peuple romain, comme le dit ; Varron, a plusieurs motifs pour compter ses jours depuis le milieu de la nuit jusqu'au milieu de la nuit suivante; car ses solennités sont en partie diurnes, et en partie nocturnes. Les diurnes se prolongent depuis le commencement du jour jusqu'au milieu de la nuit, et les nocturnes commencent à la sixième heure de la nuit qui suit ce même jour. On observe la même division dans les cérémonies qui se pratiquent pour la consultation des augures. En effet, lorsque les magistrats doivent, en un même jour, consulter les augures, et accomplir l'action pour laquelle ils les consultent, ils consultent après minuit et agissent après le soleil levé; et cependant ils ont consulté et agi en un même jour. Pareillement, les tribuns du peuple, auxquels il n'est pas permis de passer jamais un jour entier hors de Rome, ne sont pas réputés avoir violé cette loi lorsque, partis après minuit, ils sont revenus après l'heure du premier flambeau, mais avant minuit suivant; parce qu'étant revenus avant la sixième heure de la nuit, ils passent une partie de cette nuit dans la ville."

  16. Mike Licona, The Resurrection of Jesus A New Historiographical Approach, p322 "Certains spécialistes pensent que l'apparition aux plus de cinq cents personnes est l'apparition en Galilée mentionnée dans Matthieu 28.16-18.190 Bien que Matthieu ne précise pas combien de personnes étaient présentes, le texte n'indique pas clairement qu'un si grand nombre de personnes étaient présentes. Il se peut que Matthieu ait eu connaissance de la présence d'autres personnes qui n'appartenaient pas au groupe restreint des disciples de Jésus. Matthieu 28:17 se lit "καὶ ἰδόντες αὐτὸν προσεκύνησαν, οἱ δὲ ἐδίστασαν (En le voyant, ils l'adorèrent, mais quelques-uns doutèrent)". Le "οἱ δὲ" peut indiquer que ceux qui doutaient n'étaient pas des disciples de Jésus." ; Voir aussi le commentaire sur Matthieu 28.16-17 de D.A Carson dans Matthew The Expositor's Bible Commentary

  17. Paul L. Maier, The Genuine Jesus, chap25 ; Voir Aussi Brant Pitre, The Case for Jesus chap 12 "Deuxièmement, certains chercheurs rejettent l'historicité des apparitions de Jésus ressuscité parce qu'elles "diffèrent dans les détails".Par exemple, si l'on compare les différents récits, il peut être très difficile (voire impossible) de répondre à certaines questions, telles que : "Combien de femmes sont présentes lors de la première résurrection ? Combien de femmes sont présentes lors de la découverte initiale du tombeau vide (une, deux, trois ?)? Combien d'anges sont présents (un ? deux ?) ? Quand et où Jésus apparaît-il à ses disciples (Jérusalem ? Galilée ? les deux ?)? (Voir Matthieu 28:1-10 ; Marc 16:1-8 ; Luc 24:1-11 ; Jean 20:1- 24). Il est certain qu'il existe des différences dans les détails, et les spécialistes ont proposé diverses façons de les concilier. Mais la présence de différences de détails dans les divers récits ne signifie pas que Jésus ressuscité n'est pas réellement apparu à ses disciples. Affirmer cela reviendrait à prétendre que les divergences entre les récits des témoins oculaires du naufrage du Titanic signifient que le navire n'a pas réellement coulé. Cela ne tient pas la route. Au contraire, ce qui importe d'un point de vue historique - dans le cas de la résurrection de Jésus et du naufrage du Titanic - c'est qu'il existe des affirmations primaires sur lesquelles les témoins oculaires sont clairement d'accord. Et toutes les preuves historiques que nous possédons s'accordent à dire que le troisième jour après sa mort (et plusieurs fois par la suite), Jésus de Nazareth est apparu à de nombreux disciples sous une forme corporelle. C'est le fait de ces apparitions - et non l'énumération précise du nombre de femmes et d'anges présents - qui constitue la deuxième raison majeure pour laquelle les gens ont accepté que Jésus était bel et bien ressuscité.



 
 
 

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