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"Ci falsifié", les variantes prouvent-elles que les évangiles ne sont pas fiables ?

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    ProEcclesia bloger
  • 24 oct. 2024
  • 15 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 mars



L'orsque l'on compare les manuscrits du Nouveau Testament nous recontrons plusieurs variantes, certaines minimes et d'autres plus importants [1], certaines accidentelles et d'autres qui sont faites volontairement par un scribe que ce soit pour une raison théologique ou autres. Les deux plus importantes sont les péricopes que l'on retrouve en Marc 16.9-20 [2] et Jean 7.53-8.11 [3]. Ces variantes sont parfois utilisées par des trolls dans le dialogue intereligieux qui vont s'en servir pour jeter le discrédit sur l'ensemble des évangiles. Généralement ils se contentent d'aller sur wikipédia pour avoir une liste des manuscrits qui n'ont pas ces passages et vont ajouter une ou deux citations de Bart Ehrman et se sentent experts en critique textuelle. Bien évidement l'objectif derrière ce type de procédé amateurisme et de faire avaler aux chrétiens que leur "Jésus" n'est pas fiable et que eux ont la vérité.

Nous possédons aujourd'hui plus de 5700 manuscrits grecs du Nouveau Testament [4] ce qui est une quantité importante qui nous permet de comparer les manuscrits grecs entre eux. Cette quantité importante de manuscrits permets aussi d'expliquer le nombres élevés de variantes, plus on a de manuscrits plus le nombres variantes augmente. Ces manuscrits ont permis aux spécialistes de la critique textuelle de publier des éidtions grecs du Nouveau Testament basées sur un travail de comparaison entre les manuscrits dans le but d'obtenir un texte le plus fiable possible. Ces éditions sont :

  • L'édition de Michael Holmes de la SBL publié en 2010

  • La 28 ème édition de Nestle Aland publié en 2012

  • L'édition de la Tyndale House publié en 2017

  • la deuxième édition de Maurice Robinson et Pierpont publié en 2018


En plus de ces éditions des articles et livres dédiés à la critique textuelle du Nouveau Testament sont publiés dans le monde anglophone chaque année. Une fois ces données prises en compte nous devons nous poser la question suivante "les spécialistes de la critique textuelle croient-ils que les évangiles sont falsifiés et non fiables car il y'a des variantes ? Avant de répondre à cette question quelques bases doivent être posées sur les manuscrits et la critique textuelle. Un manuscrit plus jeune peut avoir des meilleures lectures qu'un manuscrit plus ancien. Par exemple Gregory L. Lainer explique que les papyrus 45, 46 et 66 partagent plus d'une centaines de lectures avec la tradition byzantine contre d'autres témoins (plus ancien) comme le codex Alexandrinus ou le Washingtonianus [5]. James Snapp Jr a aussi fait un cas convaincant qui nous invite à être prudant. Snapp a prit comme texte de base la 27ème édition du texte de Nestle Aland pour comparer le texte de Colossiens 3.1-11 dans le codex Vaticanus et Sinaiticus contre le minuscule 6 daté des années 1200 donc bien plus récent que le Vaticanus et Sinaiticus et son résultat et le suivant : Vaticanus a 25 variation par rapport au texte de Nestle Aland, le Sinaiticus 21 et le minuscule 6 en a 15. Au final le minuscule 6 s'avère plus proche à cet endroit d'une édition critique que deux codex anciens. Demander (comme le font certains trolls) exclusivement les textes originaux n'a aucun sens. Une variante plus difficile n'est pas forcément le plus authentique, si on suit cette logique on peu avoir des gros problèmes géographiques notamment avec le Vaticanus et Sinaiticus.

Comme l'a démontré Timothy N. Mitchell [6] les papyrus et manuscrits qui étaient régulierment lus avainent une durée de vie limitée. Plusieurs facteurs sont à prendre en comptes comme l'humidité du monde méditéranéen qui accélère l'usure même dans un bibliothèque. Les catastrophes naturelles ont aussi été redoutables pour les bibliothèques comme ce fût le cas 192 ap J.C à Rome quand un incendie brûla de nombreuses bibliothèques. La persécution impérialen a aussi pu être une des causes de perte de manuscrits notamment pendant les persécutions qu'ont subit les chrétiens au 1er ert 2ème siècle. Timothy N. Mitchell rappelle aussi à propos de certaines découvertes de textes en égypte que "beaucoup de ces manuscrits du Nouveau Testament découverts dans les sables d'Égypte ont été jetés dans les poubelles d'Oxyrhynque, certains d'entre eux ayant été préalablement déchirés en lambeaux. Cela révèle que les chrétiens jetaient parfois les manuscrits bibliques après une période d'utilisation, probablement après avoir été remplacés par une nouvelle copie, plutôt que de les conserver pendant des centaines d'années. Cela s'explique par le fait que c'est le texte des autographes qui était important. Une fois qu'une bonne copie du texte était produite, l'autographe physique pouvait alors être jeté [7]". Il n'y a donc aucune raison scientifique de demander exclusivemet le manuscrits autographe comme gage de fiabilité.

Maintenant nous pouvons aborder la question fatidique, les spécialistes pensent-ils que les évangiles ne sont pas fiables à cause des variantes ? La réponse est non. Prenons le cas de Daniel Wallace qui croit que les péricopes de Marc et Jean sont des ajouts. Ce dernier ne rejette abosulument pas la fiabilté des évangiles sous prétexte que les variantes sont une preuves que le texte est complètement falsifié. Au contraire il pense que le texte est fiable (voir toutes les citations ci-dessous pour les spécialstes que je cite). Peter Williams qui est le rédacteur adjoint du Tyndale greek New Testament pense la même chose, il explique bien que les deux péricopes ne jettent pas le doute sur le reste du texte car l'orsqu'on étudie les manuscrits dans leur ensemble on peut avoir un texte fiable. Il précise aussi qu'il n'y aucune raison valable de croire que le texte des évangiles a été altéré très tôt, que nous avons de bonnes raisons de penser que le texte n'a pas changé, que les personnes qui croient en une altération précoce font marcher leur imagination et qu'il est difficilement inimaginable que cette altération ait eu lieu car le christianisme s'est rapidement répandue et qu'il aurait été difficile d'avoir le contrôle sur toutes les copies qui ont circulés. Dirk Jongkind, rédactuer en chef du Tyndale greek New Testament dit que même avec les variantes "le contenu d'un paragraphe ou d'un chapitre - et a fortiori d'un livre entier - reste inchangé" et "nous avons un très bon accès au texte". Robert D. Marcello précise qu'en dépit des corruptions qu'on certains manuscrits "nous ne nous retrouvons pas avec un texte désespérément corrompu, mais avec une tradition textuelle qui, tout en incluant des corruptions, inclut le texte authentique" et que "la réalité est que la capacité à découvrir le texte original nous permet de continuer à faire confiance à la fiabilité du texte". On voit donc la rupture qu'il existe entre les trolls incompétants qui ne comprenenet rien à la critique textuelle et ce que les spécialistes disent.





Daniel Wallace

La question de savoir si les manuscrits du Nouveau Testament sont fiables est extrêmement importante et se trouve sur le lobe frontal de toutes sortes de personnes aujourd'hui, y compris celles qui lisent « Misquoting Jesus » de Bart Ehrman, les apologistes musulmans et tout simplement l'homme du quotidien. Si vous lisez le « Da Vinci Code » de Dan Brown, vous entendrez Sir Leigh Teabing dire : « La Bible a été traduite et retraduite tant de fois qu'il est impossible de savoir ce que disait le texte original ». Cela semble être la réponse habituelle des personnes qui veulent mettre la Bible à distance. Mais cette réponse s'accompagne d'un grand nombre de mythes.

Tout d'abord, chaque fois que la Bible a été retraduite, cela ne signifie pas que les traducteurs ont brûlé les manuscrits qu'ils avaient copiés. Lorsque les traducteurs de la King James ont fait leur travail, ils ont basé leur Nouveau Testament sur essentiellement six manuscrits du Nouveau Testament - le plus ancien datant d'environ 500 ans. Près de 400 ans plus tard, nous disposons d'environ 1 000 fois plus de manuscrits qu'eux. Et nos manuscrits les plus anciens remontent jusqu'au IIe siècle. La différence est énorme. Au fil du temps, nous nous rapprochons donc de l'original, tant par le nombre de manuscrits que par leur date. D'une manière générale, nous faisons de grands progrès vers les originaux.

La question de la fiabilité est de savoir dans quelle mesure ces manuscrits témoignent de l'original ou du texte autographique. Comme nous n'avons pas les originaux, nous devons faire des estimations. Nous ne disposons pas de faits absolus qui nous permettraient d'affirmer avec certitude, sur la base de preuves, que ce texte remonte à l'original. Ce que nous pouvons avancer, c'est la probabilité. Et la probabilité est si écrasante que les manuscrits - au moins 98 % du temps - remontent à l'original. C'est absolument écrasant. À titre d'illustration, la croissance du texte du Nouveau Testament depuis le 1er siècle, date de sa création, jusqu'en 1516, date à laquelle Érasme a publié le premier Nouveau Testament grec sur la presse d'imprimerie, est d'environ 2 %. Les gens disent que le texte majoritaire ou les manuscrits à l'origine de la King James ont ajouté beaucoup de matériel, tandis que les défenseurs de la King James disent que d'autres suppriment en fait des parties de la parole de Dieu. Mon argument n'est pas que nous n'avons que 98 % de la parole de Dieu, mais que la KJV en a 102 %. Et nous devons supprimer 2 % de ce tirage pour atteindre l'or. C'est donc cela - 2 % de croissance sur quatorze ou quinze cents ans. Personne ne va faire une offre pour cela. C'est un très mauvais investissement. Il ne s'agit donc pas d'une croissance massive comme les gens l'imaginent habituellement lorsqu'ils lisent un livre comme "Misquoting Jesus". [8]




Peter J. Williams

Les différences les plus notables entre une copie des Évangiles datant du XVIe siècle (qu'il s'agisse d'une édition de la langue originale ou d'une traduction dans une langue moderne) et une version moderne des Évangiles concernent douze versets à la suite de Marc 16:8 et douze versets dans Jean 7:53-8:11. Alors que ces versets ont été inclus sans aucun doute dans les éditions et traductions depuis le début de l'imprimerie jusqu'au dix-neuvième siècle, la plupart des chercheurs pensent aujourd'hui que ces passages ont été ajoutés plus tard aux Évangiles. Cela se reflète dans la manière dont ils sont marqués dans la plupart des éditions modernes, ainsi que dans de nombreuses traductions modernes.

Ces deux passages pourraient sembler jeter le doute sur le texte des Évangiles dans son ensemble, mais je dirais qu'ils ont en fait l'effet inverse. Bien qu'Érasme ait produit sa première édition des Évangiles grecs en utilisant seulement deux manuscrits, nous savons qu'il connaissait l'incertitude liée à ces deux passages. Son manuscrit numéro 1 lui signalait l'incertitude à la fin de Marc et omettait également le passage dans Jean. En d'autres termes, l'homme le plus érudit du monde au XVIe siècle n'aurait pas été surpris par les découvertes des cinq derniers siècles qui ont remis ces versets en question. En fait, les doutes à leur sujet ont été connus de tous ceux qui ont pris la peine d'enquêter au cours des seize cents dernières années.

Ces deux passages, précisément parce qu'ils sont douteux, fournissent de solides arguments en faveur de la fiabilité du texte dans le reste des évangiles. Tout d'abord, ils montrent que les manuscrits des Évangiles varient et qu'il n'y a donc pas eu de tentative réussie de la part des dirigeants ou des scribes pour les mettre tous d'accord ou pour dissimuler les débats. Les manuscrits des Évangiles provenaient de nombreux pays différents et ont été rédigés sous diverses juridictions. À partir du deuxième siècle, nous avons également des témoignages de nombreuses personnes citant les Évangiles. Au plus tard à partir du troisième siècle, les Évangiles ont également été traduits dans d'autres langues : Copte, latin et syriaque ; à partir du cinquième siècle, en arménien et en gothique ; et au tournant du premier millénaire, en anglo-saxon, en arabe, en géorgien et en slavon de l'ancienne Église, entre autres. À la lumière de cette abondance de preuves, il est peu probable que des changements majeurs aient eu lieu sans laisser de traces dans des manuscrits quelque part dans le monde.

[...]

De 2007 à 2017, Tyndale House, l'institut de recherche biblique que je dirige, a travaillé sur sa propre édition du Nouveau Testament en grec. Dirk Jongkind, membre du St Edmund's College de l'université de Cambridge - l'un des plus grands spécialistes mondiaux de l'étude des erreurs commises par les scribes - en est l'éditeur, tandis que j'en suis l'éditeur associé. Dans The Greek New Testament, produit à Tyndale House, Cambridge, nous concluons que l'ensemble de ce dernier groupe de versets fait partie du texte le plus ancien des Évangiles. Cependant, même si nous nous trompons, cela ne remet pas en question le reste du texte de l'Évangile, mais renforce simplement le fait que nous avons des manuscrits nombreux et variés, et qu'aucune autorité centrale n'a été en mesure d'imposer l'uniformité. Par conséquent, lorsque les manuscrits concordent tous, il n'y a aucune raison de ne pas croire que le texte a été transmis de manière fiable.

[...]

Troisièmement, il est possible de démontrer qu'il n'y a aucune raison valable de penser que le texte a changé. C'est ce que j'ai tenté de faire dans ce chapitre.

Quatrièmement, sur la base des faits que j'ai exposés ci-dessus, nous pouvons constater qu'il y a de bonnes raisons de penser que le texte n'a pas changé. En d'autres termes, si les découvertes passées sont une indication des découvertes futures, et si ce que nous savons actuellement sur les scribes et les manuscrits est un guide pour ce que nous découvrirons à l'avenir, nous ne nous attendons pas à trouver des preuves d'un changement significatif. Ceux qui supposent qu'un changement majeur s'est produit avant nos premiers manuscrits proposent une discontinuité radicale entre tous les siècles que nous connaissons et la période qui précède immédiatement nos premières copies. Nous pourrions dire qu'ils comblent les lacunes des preuves en faisant appel à leur imagination plutôt qu'à ce que nous savons déjà.

[...]

Mais supposons que nous pensions aux décennies qui ont suivi l'achèvement des Évangiles, peut-être dix, vingt, trente ou quarante ans plus tard. Pouvons-nous imaginer que quelqu'un ait modifié les quatre Évangiles à ce moment-là ? C'est également difficile, car le christianisme se répandait rapidement. Plus les Évangiles se répandaient, plus il aurait été difficile pour quelqu'un, d'un point de vue logistique, de voyager et de changer les copies de tout le monde. Dans le dernier quart du deuxième siècle, les quatre Évangiles circulaient en tant que collection dans une vaste zone. Pendant un certain temps, il a dû y avoir une transition au cours de laquelle les Évangiles ont circulé à la fois individuellement - un Évangile sans les autres - et sous la forme d'un recueil des quatre Évangiles. Cela signifie évidemment que toute personne souhaitant modifier un Évangile aurait dû le modifier sur les deux supports (recueils et individuels), ainsi que dans un grand nombre d'endroits. Le scénario d'une modification délibérée à grande échelle commence à devenir fantaisiste.

Pour en revenir à la question de la fiabilité du texte évangélique, il est rationnel d'avoir un haut degré de confiance dans le texte des Évangiles tel qu'il apparaît dans les éditions modernes. Ces éditions indiquent elles-mêmes où se situent les incertitudes. Tout changement apporté au texte depuis sa composition la plus ancienne devrait se limiter (1) à des changements apportés à un évangile particulier, ou (2) à des changements suffisamment minimes pour être adoptés comme authentiques par des copistes qui ne voudraient pas avoir transmis quelque chose qu'ils savaient avoir été changé, ou (3) à des changements pour lesquels il existe des preuves permanentes dans nos manuscrits. Autre chose : de nombreuses copies ont été réalisées par des scribes professionnels, qui étaient formés et payés simplement pour reproduire fidèlement ce qu'ils avaient sous les yeux. L'idée que les scribes agissaient comme s'ils étaient des auteurs ou qu'ils étaient à l'origine de changements idéologiques constants dans les textes va à l'encontre de ce que nous savons des scribes du monde antique. [9]





Robert D. Marcello

En fait, c'est avec une méthodologie solide que nous sommes en mesure de déterminer que les corruptions existent. Si nous pouvons déterminer qu'un changement intentionnel a été effectué par un scribe motivé par des considérations théologiques, nous pouvons aussi, à l'inverse, déterminer à quoi ressemblait le texte avant ce changement en évaluant les lectures alternatives. Nous ne sommes donc pas obligés de nous demander si de telles corruptions se sont produites partout ; nous pouvons déterminer où elles se sont produites et pourquoi elles se sont produites. Nous ne nous retrouvons pas avec un texte désespérément corrompu, mais avec une tradition textuelle qui, tout en incluant des corruptions, inclut le texte authentique. Nous devons être justes envers les données et notre public en ne donnant pas l'impression que l'histoire du texte est indemne. Lorsque de telles affirmations sont facilement démenties, le résultat est souvent de jeter le bon grain de l'ivraie. De même, en présentant les données comme une énigme sans issue, nous exagérons la gravité et l'omniprésence de l'influence théologique au sein de la tradition manuscrite. Les deux extrêmes doivent être évités, et ceux qui sont chargés de présenter ces données au public doivent être fidèles aux faits. S'il est vrai que le texte a parfois été modifié pour des raisons théologiques, les exemples de cette pratique sont rares. Ce qui est plus important, c'est que, par le même processus que nous sommes capables d'identifier de tels changements, nous sommes également capables d'identifier le texte original. Bien que certains conditionnements puissent faire apparaître cette tâche comme sombre, la réalité est que la capacité à découvrir le texte original nous permet de continuer à faire confiance à la fiabilité du texte. [10]



Dirk Jongkind

Le texte du Nouveau Testament grec n'est-il pas fiable en raison des différences entre les manuscrits ? Une façon de répondre à cette question est d'examiner les différences importantes et l'impact qu'elles ont. Il est clair que de nombreuses différences affectent la façon dont nous lisons une phrase particulière et la façon dont le texte dit ce qu'il dit. Mais le contenu d'un paragraphe ou d'un chapitre - et a fortiori d'un livre entier - reste inchangé. Le message communiqué est clair, même s'il y a des bruits parasites.

[...]

Une autre façon de répondre à la question de la fiabilité est de rechercher des signes d'altération délibérée du texte. Certains ont prétendu en avoir trouvé, mais ils ont également dû admettre qu'ils étaient peu nombreux et ne se produisaient pas à l'échelle et à la fréquence auxquelles on pourrait s'attendre s'il y avait une tentative de modification systématique du texte. Le phénomène qui se rapproche le plus d'une altération délibérée du texte est le nettoyage de l'orthographe que nous rencontrons dans les anciens manuscrits, qui est parfois assez grossier. Reconnaissons toutefois que nous avons une connaissance étonnamment précise de ce texte. Nous connaissons le grec original suffisamment bien pour étudier les différents styles d'auteur de Luc, Jean et Paul. Nous pouvons examiner des détails tels que l'utilisation des conjonctions et l'ordre des mots. Et même des détails tels que l'orthographe des noms ont été si bien préservés que nous pouvons les étudier. Cela montre que même si nous voulons en savoir plus, nous avons un très bon accès au texte. [11]



Abidan Paul Shah

Cependant, il est totalement trompeur d'affirmer que les copies sont « truffées d'erreurs ». Ehrman tente même de donner un décompte de ces erreurs en déclarant à plusieurs reprises : « avec seulement 138 000 mots dans le NT, il y a jusqu'à 400 000 variantes ou plus dans la tradition manuscrite du NT ». De telles affirmations et de tels décomptes sont au mieux trompeurs et ne servent qu'à choquer ceux qui n'en sont pas conscients. En réalité, tous ces chiffres ne sont que des estimations. En outre, la plupart des erreurs dans les manuscrits du NT ne sont pas intentionnelles et sont insignifiantes. Dans l'ensemble, environ 94 % du texte est totalement fiable. Seuls les 5 à 6 % restants sont remis en question. La plupart des critiques de texte des deux côtés de l'allée s'accordent à dire que le texte du NT confirme la « macro-stabilité et la micro-fluidité ». Plusieurs études ont prouvé que le texte du NT est incroyablement stable, même dans la période des premiers papyrus, lorsque la plupart des variantes sont entrées dans l'histoire de la transmission.

[...]

Contrairement à ce que prétend Ehrman, les scribes n'étaient pas aussi négligents ou enclins à l'altération intentionnelle qu'on le prétend. Ils possédaient différents niveaux de compétences et d'aptitudes. Dans l'ensemble, ils travaillaient dans l'idée qu'ils manipulaient la parole de Dieu, comme l'avaient fait les auteurs originaux. Des corrections ont été apportées avant de terminer un manuscrit ou par des scribes ultérieurs. Dans l'ensemble, la tradition textuelle de base est stable. Aucune doctrine n'est menacée. La plupart des erreurs ont été commises à un stade précoce, mais sont généralement explicables. Très peu d'entre elles seraient significatives d'un point de vue doctrinal. [12]











  1. La majorité des variantes dans les évangiles sont insignifiante. Les plus notables sont probablement Matthieu 17.21 ; 18.11 ; 21.44 ; 23.14 ; 24.36 ; Marc 1.2 ; 1.41 ; 7.16 ; 9.44-46 ; 11.26 ; 15.28 ; Luc 11.1-4 ; 17.36 ; 22.43-44 ; 23.17 ; 23.34 ; Jean 1.18 ; 5.3-4. (liste non exhaustive)

  2. Ces varinates sont généralement considéré comme non-authentiques, pour un débat entre 4 érudits sur Marc 16.9-20 voir le livre "Perspectives on the Ending of Mark: Four Views" dans lequel Daniel Wallace et Keith Elliot soutiennent la non authencité et Maurice Robinson et David Alan Black soutiennent l'authenticité. Pour des études complétes soutenant l'authenticité de la fianle de Marc voir Jame Snapp Jr "Authentic: The Case for Mark 16:9-20: Fourth edition - 2024" et Nicholas Lunn "The Original Ending of Mark: A New Case for the Authenticity of Mark 16:9–20"

  3. Pour voir un débat entre érudtis sur l'authenticité de la péricope de la femme adultère voir le livre "The Pericope of the Adulteress in Contemporary Research" dans lequel Jennifer Knust, Tommy Wasserman et Chris Keith soutiennent la non authenticité et Maurice Robinson et J.D. Punch soutiennent l'authenticité ; Pour une étude complète sur l'authenticité voir James Snapp Jr "Jesus and the Adulteress: The Case for Keeping John 7:53-8:11 in the Bible"

  4. http://evangelicaltextualcriticism.blogspot.com/2023/10/how-many-greek-nt-manuscripts-are-there.html

  5. Gregory R. Lainer, Myths and Mistakes, p116 "Pour les partisans byzantins, il s'agit d'une tautologie puisque la tradition byzantine est la plus ancienne. Mais même parmi leurs adversaires, les recherches menées au cours des dernières décennies ont démontré que des centaines de lectures spécifiques qui ont été classées à certains moments comme distinctement byzantines ne sont pas, par exemple, des confusions secondaires ou des corruptions résultant d'une recension ultérieure, mais sont en fait déjà attestées par des témoins qui sont souvent plus anciens d'un millénaire. Par exemple, P45, P46 et P66 partagent plus d'une centaine de lectures avec la tradition byzantine contre les majuscules anciennes, et d'autres témoins chronologiquement plus anciens tels que 02, 032, et certaines versions contiennent régulièrement ce qui sera plus tard classé comme des variantes byzantines."

  6. Timothy N. Mitchell, Myths ans Mistakes, pp42-45

  7. Ibid, p45

  8. https://ehrmanproject.com/are-the-new-testament-manuscripts-reliable-i

  9. Peter J. Williams, Can We Trust the Gospels, pp112-122

  10. Robert D. Marcello, pp226Myths and Mistakes227

  11. Dirk Jongkind, An Introduction to the Greek New Testament, pp20-21

  12. Abidan Paul Shah, Can We Recover the Original Text of the New Testament, pp9-10 & 18


 
 
 

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